Dans la région de Truong Son - Tay Nguyen (Hauts Plateaux du Centre du Vietnam), les Co étaient des habitants indigènes, avec une culture très particulière qui se reflète clairement à travers les fêtes.
L’espace culturel est étroitement lié aux croyances, aux coutumes et à la vie spirituelle de l’ethnie Co, se mêlant à la conquête de la nature au service de leur subsistance.
Dans ce parcours, l'art de la décoration de la perche rituelle (cây Nêu en vietnamien) unique des Co représente l'art populaire de la région de Truong Son et du vaste Tay Nguyen.
Pour l’ethnie Co aux montagnes, la perche rituelle constitue un pont entre la terre et le ciel, un lien invisible entre l’homme, les dieux et les ancêtres.
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Pour l’ethnie Co aux montagnes, la perche rituelle constitue un pont entre la terre et le ciel, un lien invisible entre l’homme, les dieux et les ancêtres. Photo : baoquangngai. |
Les motifs peints sur les bandes de tissu et la décoration de petits objets sur la perche rituelle des Co ne sont pas simplement une création de beauté, mais transmettent également les vœux et les aspirations des villageois pour une meilleure vie.
Des couleurs sacrées éclatantes
L'ethnie Co compte plus de 40 000 personnes, vivant principalement dans les provinces de Quang Ngai et de Quang Nam.
La perche rituelle est devenue un symbole spirituel, revêt une signification particulièrement importante dans l'espace culturel, religieux et de vie quotidienne des Co.
L'art de décoration de la perche rituelle est une cristalisation de la quintessence de la culture populaire au cours de milliers d'années d'histoire.
À l’âge de 70 ans, l'artisan populaire Ho Van Duong, dans la commune de Son Tra, district de Tra Bong, ne se souvient pas quand il a commencé à construire la perche rituelle et faire des bannières bouddhiques pour le village avec ses concitoyens.
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Un artisan du district de Tra Bong, province de Quang Ngai, orne et décore la perche rituelle de l’ethnie Co. Photo : baoquangngai. |
Ayant passé toute sa vie dans les montagnes et les forêts, depuis son enfance, il a suivi son père et les personnes âgées du village pour construire et décorer les perches rituelles lors des fêtes du sacrifice de buffle, d'imploration des bonnes récoltes ou de nouveau riz.
Selon l'artisan Ho Van Duong, en fonction de l'espace de vie dans la forêt ou dans les zones fluviales, les Co de chaque endroit ont des techniques différentes de sculpture et de décoration des motifs.
Les images de rituels, de coutumes, de montagnes, de forêts, du soleil, de la lune, de maisons sur pilotis, de drongos (oiseau sip plit) et de symboles circulaires et triangulaires divers et vivants sont comme un tableau de la nature et de l'identité culturelle de l’ethnie Co, miniaturé sur la perche rituelle et les bannières bouddhiques.
« Lors que la perche rituelle est érigée, les Co doivent effectuer une cérémonie comportant des rituels sacrés. Les motifs de décoration ou les objets montés sur la perche rituelle montrent l'intention commune des villageois d'offrir tout ce qu'ils possèdent aux dieux et aux ancêtres, en souhaitant une récolte abondante et une vie prospère et paisible », explique Ho Van De, de la commune de Tra Phong, district de Tra Bong.
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L'art de décoration de la perche rituelle est une cristalisation de la quintessence de la culture populaire au cours de milliers d'années d'histoire. Photo : baodantoc. |
L'art de décoration de la perche rituelle des Co du district de Tra Bong, province de Quang Ngai, a une longue histoire et devient un patrimoine culturel matériel national affirmant l'identité culturelle de l’ethnie, portant la marque unique et la vitalité des habitants de la région de Truong Son - Tay Nguyen.
Préserver les sources culturelles
Vivant au milieu de la jungle, l’ethnie Co a cultivé de bonnes qualités et créé un héritage culturel de l'art de décoration des perches rituelles avec de nombreuses caractéristiques uniques et distinctives.
Actuellement, grâce aux politiques du Parti et de l'État vietnamiens, la vie des Co s'est progressivement améliorée et intégrée à la société.
« Nous devons préserver les traditions culturelles de la communauté. Lorsque nous gagnons de l'argent, nous devons ériger la perche rituelle pour remercier le ciel et la terre, et inviter nos ancêtres à venir célébrer avec nous. »
Ho Van Sinh, de la commune de Tra Phong.
Au milieu des vastes forêts de cannelliers, les villages et les maisons sur pilotis des Co dans les montagnes des provinces de Quang Nam et de Quang Ngai ont porté de nombreuses couleurs fraîches.
La cannelle de Tra Bong et celle de Tra My étaient autrefois des spécialités offertes aux rois, associées au flux historique de l’ethnie Co depuis de nombreuses générations.
Dans les zones montagneuses des districts de Tra Bong et de Nam Tra My, les forêts de cannelliers aident l’ethnie Co à échapper à la pauvreté et à augmenter leurs revenus.
Ces dernières années, à côté du village des résidents se trouvent des jardins de cannelliers, des plantes médicinales et des arbres fruitiers qui s'étendent le long de la rivière et des routes de montagne de la région de Truong Son - Tay Nguyen.
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Actuellement, grâce aux politiques du Parti et de l'État vietnamiens, la vie des Co s'est progressivement améliorée et intégrée à la société. Photo : NDEL. |
« Nous devons préserver les traditions culturelles de la communauté. Lorsque nous gagnons de l'argent, nous devons ériger la perche rituelle pour remercier le ciel et la terre, et inviter nos ancêtres à venir célébrer avec nous. Nous essayons de planter de la cannelle et des acacias et d'élever davantage de bétail pour que les gens dans le village soient plus joyeux », a déclaré Ho Van Sinh, de la commune de Tra Phong.
Dévoué, passionné pour la recherche sur la culture des minorités ethniques dans les zones montagneuses, le chercheur culturel Cao Chu, ancien directeur adjoint du Service de la Culture, des Sports et du Tourisme de la province de Quang Ngai, a déclaré :
« Actuellement, de nombreux motifs et dessins ornés sur les perches rituelles et les bannières bouddhiques ont de multiples explications, mais la signification exacte reste méconnue. Par exemple, dans la culture rizicole, organiser la cérémonie Ngã rạ vise à remercier le dieu du riz et les ancêtres, mais aujourd'hui, la plantation d'acacias et de forêts est pratiquée largement, ce qui rend les cérémonies moins fréquentes. »
« Autrefois, la culture était naturellement préservée dans l'espace culturel disponible, mais dans la société moderne, il faut avoir les politiques de préservation correctes pour que les belles coutumes ne disparaissent pas avec le temps… », a souligné le chercheur culturel Cao Chu.
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L'art de décoration de la perche rituelle des Co du district de Tra Bong devient un patrimoine culturel matériel national affirmant l'identité culturelle de l’ethnie. Photo : baodantoc. |
Les experts, les chercheurs et les artisans de la province de Quang Ngai en particulier et de la région de Truong Son-Tay Nguyen en général doivent faire des efforts pour soutenir la communauté, en particulier les jeunes, afin qu’ils nourrissent leur passion pour l’art populaire traditionnel et diffusent la valeur de l’art traditionnel dans la vie sociale contemporaine.
« Outre le patrimoine culturel immatériel national, l'art de décoration des perches rituelles des Co affirme la valeur culturelle unique de la communauté des ethnies dans les zones montagneuses. La province de Quang Ngai doit continuer à préserver et à entretenir cette pratique afin de promouvoir ce patrimoine, à privilégier la mise en œuvre des programmes nationaux ciblés en faveur des minorités ethniques des zones montagneuses, ainsi que des programmes et projets de préservation culturelle traditionnelle », a affirmé Nguyen Hoang Tuan, vice-président du Comité populaire provincial de Quang Ngai.