Le récent article du secrétaire général sur « Le développement de l'économie privée – Un levier pour un Vietnam prospère » a suscité un vif intérêt au sein de la communauté des entrepreneurs, en particulier des jeunes créateurs d'entreprise. Selon vous, quel en est l'impact pour cette nouvelle génération d'entrepreneurs ?
Le secrétaire général souligne le rôle crucial de l'économie privée, qu'il considère comme un pilier majeur de la croissance et du développement durable du pays.
Il insiste notamment sur l’entrepreneuriat et l’innovation comme forces motrices pour faire avancer le Vietnam dans cette nouvelle ère.
Ce message inspire profondément non seulement ma propre démarche, mais aussi toute la communauté des jeunes entrepreneurs du Club d'investissement et de startups des jeunes entrepreneurs vietnamiens, présents dans plus de 22 provinces et villes.
D'après vous, quelles décisions prioritaires devraient être prises pour stimuler l'entrepreneuriat dans le secteur privé, notamment auprès des jeunes entrepreneurs ?
Nous proposons cinq axes stratégiques fondés sur les défis actuels des startups.
Tout d'abord, les startups sont majoritairement des petites et moyennes entreprises, confrontées à des contraintes en termes de finances et de ressources humaines.
À chaque nouvelle vague, de nombreuses startups émergent, mais la plupart échouent faute de vision, d’analyse et de ressources pour durer.
Nous attendons de l'État qu'il établisse une plateforme de soutien aux PME, englobant des domaines clés, tels que la gestion, le cadre juridique, le financement, l’innovation et la propriété intellectuelle.
Deuxièmement, il est essentiel de renforcer la compétitivité internationale des entreprises et de favoriser leur intégration dans les chaînes d'approvisionnement des grandes multinationales.
Les relations économiques entre les entreprises vietnamiennes et les investisseurs étrangers restent limitées, en partie à cause du manque de compétitivité des entreprises nationales et de la réticence des entreprises d’IDE (investissements directs étrangers) à collaborer.
Il est crucial d’exiger des investisseurs étrangers qu’ils collaborent avec les entreprises nationales et de renforcer le soutien pour aider ces dernières à mieux s’intégrer aux chaînes de valeur internationales.
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Nguyen Van Hung, président du Club d'investissement et de startups des jeunes entrepreneurs vietnamiens et président du Conseil d'administration de CNCTech Group. Photo : Baodautu. |
Troisièmement, une administration « au service des entreprises et du pays » permettrait de débloquer des freins et de dynamiser le secteur privé.
Du point de vue du secteur privé, l’administration doit fonctionner comme un service aux entreprises et évaluer son efficacité par la qualité du service rendu.
Nous recommandons également la création d’un organisme interministériel pour simplifier et accélérer le traitement des dossiers impliquant plusieurs ministères, en particulier dans le domaine de la logistique.
Quatrièmement, nous proposons un mécanisme de soutien aux entreprises privées ambitieuses pour s’internationaliser.
Il faut identifier des leaders dans chaque secteur clé, leur offrir un accompagnement adapté et leur confier des projets stratégiques pour renforcer leurs compétences et leur compétitivité à l’international.
Cinquièmement, il faut renforcer les politiques de soutien aux industries de haute technologie, à l’innovation et à la R&D pour attirer les investissements et former une main-d’œuvre qualifiée.
Il est aussi crucial de multiplier les opportunités pour le secteur privé et d’accompagner les entreprises vietnamiennes prêtes à investir dans des domaines stratégiques, notamment la fabrication de produits liés à la sécurité nationale, comme l’armement militaire.
De nombreux jeunes entrepreneurs hésitent à se lancer dans des secteurs exigeants, comme la technologie de pointe ou l'innovation. Quels conseils donneriez-vous pour les encourager à être plus audacieux ?
Les secteurs difficiles offrent les meilleures opportunités pour les entreprises vietnamiennes.
La jeunesse est le moment idéal pour innover.
Le Club d'investissement et de startups des jeunes entrepreneurs vietnamiens aide les entreprises à se connecter et à réaliser leurs idées.
D'après mon expérience, CNCTech a réussi en choisissant des chemins difficiles que d'autres n'ont pas osé prendre.
Le succès dans ces secteurs difficiles sera la base pour créer un mouvement de startups innovantes à l'échelle nationale.
