Tout comme les rivières brésiliennes fournissent de l'énergie hydroélectrique, ou des ruptures de la croûte terrestre fournissent de l'énergie géothermique à l'Indonésie, le Vietnam s'attend également à ce que l’ensoleillement abondant et un littoral peu profond fourniront une énergie propre, stimulant ainsi sa croissance économique.
Le Vietnam, un pays avec près de 100 millions d'habitants et une croissance du PIB de 7% en 2019, a vu sa consommation d'énergie doubler depuis 2010, tandis que sa production moyenne d'électricité n'est que la moitié de celle de la Chine.
Les efforts de nouveaux pays industrialisés peuvent encore faire une grande différence dans la lutte contre le changement climatique. Steve Liberatore, responsable de Nuveen (société américaine de gestion de fortune) a expliqué que "l'ajout d'un projet d'énergie renouvelable au réseau électrique des pays en développement compensera ou remplacera le taux de combustibles fossiles plus élevé que les pays développés".
Selon le Rapport sur les écarts d'émissions de l'ONU 2020, le succès de la gestion de la transition vers les énergies vertes aidera les pays en développement à dépasser les technologies fortement carbonées qui sous-tendent les pays plus riches.
Se concentrer sur les parcs éoliens offshores
Au Vietnam, au large de la côte sud se trouve un endroit idéal pour installer des éoliennes offshore, ce qui est crucial pour le plan national visant à augmenter la part des énergies éolienne et solaire de 10% en 2019 à 42% connectée au réseau électrique national en 2045.
Mme Thu Vu, de l’Institut américain d'économie de l'énergie et d'analyse financière, a déclaré que jusqu'en 2018, le Vietnam n'avait pas de grands projets d'énergie solaire et très peu de projets éoliens.
Cependant, lors du projet de planification de l'électricité VIII, le Vietnam n'avait pas encore apprécié le rythme de transition énergétique, a déclaré Mme Vu. Selon l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), la production d'énergie solaire et éolienne du Vietnam augmentera respectivement de 237% et 60% d'ici 2020, portant la part de ces sources d’énergie dans le bilan énergétique national à 25%, dépassant l’objectif de près d'une décennie.
L'Agence danoise de l'énergie (DEA) a affirmé que bien que la plupart des projets éoliens soient situés sur le continent, les restrictions foncières signifient que le Vietnam devra se concentrer sur l’offshore.
La côte sud du Vietnam est très ventée. Avec une vitesse moyenne de plus de 10 m/s, les eaux territoriales du Vietnam sont dans le top 10% des endroits les plus ventés de la planète, selon le Financial Times.
"De nombreux autres pays de la région ont également de bonnes potentialités éoliennes, mais sont limités par la mer profonde", a déclaré Adrian Dempsey, directeur financier Asie-Pacifique de Mainstream Renewable Power, une société énergétique irlandaise implantée au Vietnam.
Les eaux offshores dans les provinces de Binh Thuan et Soc Trang, où des développeurs dont compris Mainstream, prévoient de construire des parcs éoliens offshores de milliards d’USD, sont également relativement peu profondes - de l’ordre de 20m à 50 m.
Le gouvernement vietnamien a souligné qu'il était nécessaire au cours de la prochaine décennie d'investir 128,3 milliards d’USD dans la modernisation des infrastructures et l'ajout de capacités de production d'électricité, dont des capitaux étrangers.
M. William Gaillard, vice-président du fabricant d'éoliennes Vestas, a souligné que le Vietnam est devenu un "modèle" pour d'autres pays. "La combinaison d'un tarif FIT attractif, d'objectifs et d'un processus de licence transparent a été un facteur clé pour débloquer ce marché", a-t-il conclu.