Innovation et transformation numérique ne peuvent être dissociées d’un socle universitaire solide. Jouant le rôle de passerelle entre les connaissances mondiales et les besoins de développement nationaux, l’Université des sciences et des technologies de Hanoï (USTH) poursuit son objectif : contribuer à faire du Vietnam un pays développé fondé sur la science et la technologie à l’horizon 2045.
Créée en 2009 dans le cadre d’un accord intergouvernemental Vietnam–France, l’USTH relève de l’Académie vietnamienne des sciences et des technologies. Elle ambitionne de devenir un établissement d’excellence de rang international dans les disciplines scientifiques et technologiques.
L’université propose 20 programmes de licence – dont trois diplômes conjoints Vietnam–France, six masters conjoints et sept doctorats à temps plein, ainsi que des co-tutelles doctorales avec des partenaires français. L’ensemble est dispensé en anglais et orienté vers les secteurs stratégiques identifiés par le Vietnam, en lien avec les domaines d’expertise français.
Chaque année, l’USTH forme des centaines d’ingénieurs, de masters et de docteurs à forte compétence linguistique, technique et interculturelle ; plus de 90 % trouvent un emploi ou poursuivent leurs études supérieures. L’établissement est l’un des rares au Vietnam à être évalué par le Haut Conseil français de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES).
L’USTH applique un modèle associant formation et recherche, mobilise des enseignants vietnamiens expatriés et coopère avec des partenaires étrangers dans des disciplines de pointe : énergie nucléaire, semi-conducteurs, télédétection, biotechnologies. Ces dernières sont mises en œuvre pour répondre à des défis comme la sécurité alimentaire, la santé ou l’environnement, via des projets en agriculture intelligente, biopharmacie et sciences environnementales, appuyés par des laboratoires modernes et des partenariats internationaux.
L’université mise aussi sur la pensée critique et l’esprit d’entreprendre, conformément à la résolution 57-NQ/TW, qui préconise de passer de la maîtrise à la création technologique.
Cependant, les défis restent nombreux : moyens financiers limités pour les équipements et la recherche appliquée, difficulté à attirer et retenir des experts internationaux, rareté des compétences dans certains domaines, comme l’astronomie ou la technologie satellitaire, où les transferts de savoir-faire sont restreints.
Pour y remédier, la direction plaide pour une stratégie à long terme : mise à jour régulière des cursus, investissement dans les infrastructures, recrutement de professeurs étrangers et développement des stages et séjours de recherche à l’international. Elle appelle aussi à une coordination renforcée entre État, universités et entreprises, afin d’adapter les standards de formation aux besoins réels de l’économie.
Selon le vice-recteur Nguyen Hai Dang, former une génération de jeunes scientifiques capables de diriger des projets de haute technologie nécessite de conjuguer excellence, professionnalisme, esprit pionnier, intégrité et sens du service public.