Pour le Vietnam, acteur engagé dès les premières négociations, ce texte représente à la fois une reconnaissance de son rôle diplomatique et une opportunité stratégique dans un domaine jugé vital pour la sécurité mondiale, a fait savoir le vice-ministre vietnamien des Affaires étranger, Dang Hoang Giang lors d’une interview accordée au Journal Nhân Dân.
Un engagement précoce et déterminé
Dès 2019, Hanoï avait soutenu l’initiative onusienne d’élaborer un instrument juridique global contre la cybercriminalité, considérée comme l’un des défis les plus dangereux pour la souveraineté et la stabilité des États.
Entre 2022 et 2024, la délégation interinstitutionnelle vietnamienne - conduite par le ministère de la Sécurité publique et le ministère des Affaires étrangères - a participé activement aux huit cycles de négociations, a déclaré Dang Hoang Giang.
Au-delà de sa présence, le Vietnam a su influer sur le contenu du texte en défendant des principes fondamentaux : respect de la souveraineté, non-ingérence dans les affaires intérieures et conformité avec le droit international.
Hanoï a également joué un rôle de coordination sur certains articles sensibles, ce qui lui a valu le soutien de nombreux partenaires.
Selon le vice-ministre Dang Hoang Giang, le choix de la capitale vietnamienne pour accueillir la cérémonie d’ouverture à la signature n’est pas anodin. Fruit d’une campagne diplomatique soutenue auprès de plusieurs capitales clés, cette décision de l’ONU confère au Vietnam une visibilité accrue sur la scène internationale. L’événement, prévu en 2025, devrait réunir une quarantaine d’États signataires et les principaux acteurs institutionnels et technologiques.
En organisant ce rendez-vous, Hanoï entend se présenter comme un partenaire fiable, capable de créer un espace de dialogue entre gouvernements, organisations internationales, secteur privé et communauté scientifique. Le Vietnam sera par ailleurs parmi les premiers signataires de la Convention.
Des opportunités considérables…
Dans l’interview, le vice-ministre des Affaires étrangères, Dang Hoang Giang, a affirmé que l’entrée en vigueur de la Convention, prévue pour 2027, ouvrait au Vietnam des perspectives de coopération élargies. Elle permettrait de mobiliser des ressources techniques et humaines au service de la cybersécurité nationale, tout en favorisant le transfert de savoir-faire et de technologies de pointe.
Ce texte devrait aussi renforcer la visibilité internationale du Vietnam et consolider son image de nation pacifique, hospitalière et engagée dans la promotion de la coopération multilatérale.
La ratification et la mise en œuvre ne constitueront toutefois qu’un point de départ. Pour être effective, la Convention exige une volonté politique partagée et une coordination accrue entre les États.
Le Vietnam devra, de son côté, poursuivre l’adaptation de son cadre législatif et consolider ses capacités institutionnelles afin de répondre aux standards internationaux, a souligné Dang Hoang Giang.
L’enjeu humain reste crucial : la formation, la sensibilisation et le renforcement des compétences des cadres comme des citoyens seront déterminants pour faire face à la sophistication croissante de la cybercriminalité.
Avec la « Convention de Hanoï », le Vietnam démontre sa capacité à conjuguer vision nationale et responsabilité internationale.
Dans un monde confronté à l’essor des menaces numériques, le pays confirme son ambition : contribuer à façonner des règles communes et à promouvoir un cyberespace sûr, ouvert et pacifique, a affirmé le vice-ministre des Affaires étranger, Dang Hoang Giang.