La Victoire du 30 avril 1975 du Vietnam dans la mémoire des amis latino-américains

Au petit matin du 30 avril 1975, Jesús Germán Faría Tortosa, âgé de 11 ans, s’est réveillé au son de « Vietnam ganó, Vietnam ganó » venant de l’extérieur.
Jesús Germán Faría Tortosa, vice-président du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Photo: VNA
Jesús Germán Faría Tortosa, vice-président du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Photo: VNA

Peu de temps après, Faría se souvint soudain des histoires que son père lui racontait souvent sur un pays lointain, petit, mais très héroïque.

Il est sorti en courant et a vu le visage radieux et heureux de son père lorsqu’il a déclaré que le Vietnam avait vaincu les États-Unis et remporté une indépendance complète. Il ressentait clairement l’atmosphère joyeuse de sa famille, car son père était à cette époque secrétaire général du Parti communiste du Venezuela, Jesús Faría, qui considérait toujours le Vietnam comme un ami proche.

Dans une interview accordée à la presse vietnamienne à l’occasion du 49e anniversaire de la Libération du Sud et de la Réunification nationale du Vietnam (30 avril), Jesús Germán Faría Tortosa, vice-président du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), a rappelé cette époque inoubliable où le peuple vénézuélien considérait la Victoire du 30 avril 1975 du Vietnam comme la sienne.

Toujours dans la matinée du 30 avril, alors qu’il se rendait avec son père au bureau du journal Tribuna Popular du Parti communiste du Venezuela à Caracas, il a vu une atmosphère animée et pleine de joie de la part des dirigeants du Parti ainsi que des journalistes et des rédacteurs lorsqu’ils se sont précipités pour diffuser des informations sur la victoire du Vietnam qui avait eu lieu quelques heures plus tôt.

Après près d’un demi-siècle, l’image de la chute du régime de Saigon, celui du dernier hélicoptère quittant l’ambassade américaine, et celui de chaque unité militaire victorieuse entrant dans la ville avec Co giai phong (le drapeau de libération) flottant au-dessus du toit du Palais de l’Indépendance sont encore gravées dans l’esprit du vice-président du parti PSUV au pouvoir au Venezuela, Jesús Germán Faría Tortosa.

Selon Tortosa, la grande victoire du 30 avril était « un cadeau » du Vietnam pour les peuples progressistes et épris de paix dans le monde.

Si la victoire de Dien Bien Phu en 1954 était un exemple d’inspiration et de détermination pour les pays coloniaux d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine à se lever pour remporter leur indépendance du joug de l’ancien et du nouveau colonialisme, la Victoire du 30 avril 1975 a éveillé la souveraineté nationale, encourageant les pays colonisés et dépendants à lutter pour leur indépendance, a-t-il indiqué.

Celle-ci était également une inspiration au succès de la Révolution bolivarienne du Venezuela 24 ans plus tard, a-t-il souligné, rappelant l’admiration particulière du défunt président Hugo Chávez pour le Président Hô Chi Minh et la volonté indomptable du peuple vietnamien.

Jorge Alcocer Villanueva, ancien vice-ministre mexicain de l’Intérieur, lors de l' interview accordée à la presse vietnamienne à l’occasion du 49e anniversaire de la Libération du Sud et de la Réunification nationale du Vietnam (30 avril). Photo: VNA

Jorge Alcocer Villanueva, ancien vice-ministre mexicain de l’Intérieur, lors de l' interview accordée à la presse vietnamienne à l’occasion du 49e anniversaire de la Libération du Sud et de la Réunification nationale du Vietnam (30 avril). Photo: VNA

Pour sa part, Jorge Alcocer Villanueva, ancien vice-ministre mexicain de l’Intérieur, a déclaré que les images cruelles de la guerre, en particulier la photo « La petite fille au Napalm » Phan Thi Kim Phuc, l’avait incité, ainsi que de nombreux autres étudiants, à descendre dans la rue pour faire des manifestations contre la guerre au Vietnam.

Au cours de la période la plus féroce de la résistance du peuple vietnamien contre les Américains, il a également participé à des manifestations contre la guerre du Vietnam devant l’ambassade américaine à Mexico, levant des banderoles et criant le slogan « Soutenez le Président Hô Chi Minh, soutenez la juste lutte du peuple vietnamien ».

Pour lui, c’était une période très fière pour lui-même ainsi que pour de nombreux étudiants de la même génération au Mexique, car les activités antiguerre ont fortement démontré les nobles idéaux de la jeunesse intellectuelle de cette époque-là que sont le lien d’amour pour la paix, la conscience de l’indépendance et de la souveraineté nationales et la solidarité internationale.

Selon lui, dans les années 60 et 70, même si de nombreux pays d’Amérique latine ont remporté l’indépendance, la majorité d’eux vivaient encore sous le joug de l’impérialisme et par conséquent, en réalité, ils n’avaient pas assez de liberté pour exercer le droit à l’autodétermination nationale.

C’est pourquoi la victoire du peuple vietnamien dans la lutte pour l’indépendance et la réunification nationales était un grand encouragement pour toute la région latino-américaine, y compris le Mexique, car cette victoire avait confirmé le droit à l’autodétermination, droit de chaque nation d’établir son régime politique et réaliser son développement socio-économique et culturel sur la base de la souveraineté nationale.

En outre, la victoire du 30 avril du Vietnam a également ouvert une nouvelle ère de l’ordre mondial, une ère dans laquelle les pays ne peuvent pas utiliser arbitrairement la force armée pour s’immiscer dans les affaires intérieures d’un autre pays.