Dans le cadre de la 18ᵉ Réunion ministérielle de l’ASEAN sur l’environnement (AMME-18), organisée à Langkawi (Malaisie), les ministres de l’Environnement de l’ASEAN ont tenu, le 4 septembre, un dialogue stratégique avec l’ambassadeur André Aranha Corrêa do Lago, président désigné de la 30ᵉ Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30), afin de renforcer les positions communes et de promouvoir les priorités de l’Asie du Sud-Est dans les négociations mondiales sur le climat.
La Déclaration commune de l’ASEAN a mis en avant l’urgence de l’action climatique, rappelant que l’Asie du Sud-Est figure parmi les régions les plus vulnérables au monde. En préparation de la COP30, le bloc a défini cinq priorités majeures et appelle à une augmentation significative des ressources financières, soulignant que l’objectif actuel de mobilisation de 300 milliards de dollars par an au titre du Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NCQG) reste insuffisant face aux besoins réels, estimés à 422 milliards de dollars d’ici 2030.
Les ministres ont également insisté sur la nécessité de conclure rapidement les négociations relatives à l’Objectif mondial d’adaptation (OMA), tout en accélérant la mise en œuvre de la Feuille de route de Bakou pour l’adaptation afin de renforcer la résilience des communautés.
Ils ont par ailleurs exhorté à la mise en œuvre complète et rapide du Fonds de réponse aux pertes et dommages, afin de garantir un soutien immédiat aux groupes les plus vulnérables.
L’ASEAN a aussi réaffirmé sa volonté d’accélérer l’adoption du Cadre commun carbone du bloc, visant à favoriser une transition énergétique juste. Les ministres ont demandé un meilleur accès aux technologies climatiques, accompagné de la flexibilité nécessaire pour les pays en développement.
La Malaisie, pays hôte, a proposé la création d’une Alliance de l’Asie du Sud-Est (ASE), mécanisme de négociation spécifique dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Cette initiative viendrait compléter la participation de l’ASEAN au Groupe des 77 (G77) et à la Chine, tout en offrant une plateforme de coordination stratégique plus efficace, afin de placer les priorités et les perspectives de l’ASEAN au centre de l’agenda de la COP30.
Ce dialogue devrait poser les bases d’une coopération régionale durable et permettre à l’ASEAN d’apporter des contributions concrètes au succès de la COP30, tout en renforçant la résilience et en faisant progresser les objectifs de développement durable de la région.