Andrew Goledzinowski a indiqué que, ces dernières années, le Vietnam avait joué un rôle de plus en plus important au sein des forums internationaux et dans l’établissement des lois et des normes internationales.
En effet, le Vietnam a fait un très bon travail en présidant l’APEC en 2017 et l’ASEAN en 2020. Le pays a été élu avec un nombre record de voix au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour le mandat 2020 - 2021.
L’Australie soutient la candidature du Vietnam au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour le mandat 2023-2025 et souhaite coopérer avec le Vietnam afin de promouvoir de meilleurs droits de l’homme dans le monde, a affirmé Andrew Goledzinowski.
Concernant la coopération entre les deux pays dans les activités de maintien de la paix, l’ambassadeur australien a déclaré que les opérations de maintien de la paix sont l’une des choses les plus importantes que font les Nations Unies et que lorsque des pays s’impliquent dans le maintien de la paix, c’est une indication très positive de leur bonne citoyenneté internationale.
L’Australie a été ravie de s’associer au Vietnam dans des opérations de maintien de la paix dès 2014, lorsque le Vietnam a déployé pour la première fois des soldats au Soudan du Sud. Depuis lors, la coopération bilatérale s’est considérablement développée.
Le Vietnam dispose d’une force militaire très compétente, mais son expérience ne consiste pas à projeter son armée sur de longues distances. L’Australie a donc collaboré avec le Vietnam pour travailler sur les chaînes d’approvisionnement logistiques, sur la façon dont le chargement des marchandises peut avoir lieu et sur la façon dont les soldats peuvent être préparés pour un déploiement dans des régions éloignées.
Le soutien australien a également inclus une formation en anglais, ainsi que des échanges d’équipements, dont un certain nombre d’ambulances et d’autres matériels nécessaires.
Le plus important a été le soutien de l’Australie aux ponts aériens stratégiques sur quatre rotations vers le Soudan du Sud. Les images des troupes vietnamiennes dans des avions australiens sont considérées comme symbole visible de ce soutien. « L’Australie espère officialiser un partenariat de maintien de la paix avec le Vietnam dans un proche avenir », a-t-il souligné.
L’Australie espère élever encore ses relations bilatérales avec le Vietnam
D’après Andrew Goledzinowski, au cours des 50 dernières années, il y a eu une forte convergence des intérêts économiques et stratégiques entre le Vietnam et l’Australie et des liens interpersonnels de plus en plus forts.
De nombreuses activités se déroulent dans le cadre du partenariat stratégique dans les domaines du transfert de technologie, de l’innovation, de l’éducation, de la santé, du commerce ou encore de l’investissement.
« L’Australie espère élever les relations bilatérales au-delà de ce qu’elles étaient dans le passé », a déclaré l’ambassadeur.
En ce qui concerne le potentiel des relations commerciales entre les deux nations, Andrew Goledzinowski a déclaré que le commerce avait connu une croissance extrêmement rapide, reflétant la croissance de l’économie vietnamienne. L’Australie est récemment devenue le 10e partenaire commercial du Vietnam.
Les deux nations ont des économies très complémentaires : l’Australie fournit au Vietnam une grande partie des matières premières dont le Vietnam a besoin pour se développer et exporter et les Australiens apprécient une grande partie des produits manufacturés qui viennent du Vietnam.
Cependant, le niveau d’investissement actuel de l’Australie au Vietnam, ainsi que l’investissement du Vietnam en Australie, n’est pas encore assez élevé et a un potentiel de croissance.
L’Australie a été l’un des premiers pays à entrer dans l’économie vietnamienne : la première grande banque internationale a été ANZ ; le premier grand cabinet d’avocats a été Allen’s ; la première université internationale a été RMIT et les premiers appels téléphoniques internationaux par satellite du Vietnam vers un autre pays se sont faits via le satellite australien Telstra, a-t-il noté.
L’Australie est très fière de ses liens éducatifs avec le Vietnam, en étant la deuxième destination pour les étudiants vietnamiens. Elle vise à devenir numéro un.
« L’Australie est très étroitement intégrée à l’économie vietnamienne et espère jouer un grand rôle pour aider le Vietnam à atteindre son ambition de devenir une économie développée d’ici 2045 », a affirmé Andrew Goledzinowski.
Outre la coopération économique, l’ambassadeur a proposé que la coopération en matière de santé soit une partie de la relation bilatérale à l’avenir.
Il a rappelé que le Vietnam a réussi à faire face au COVID-19, ajoutant que cela était dû à une combinaison de bonnes décisions du gouvernement et aussi à la coopération du peuple. L’Australie a été très heureuse de pouvoir travailler avec le Vietnam pour lui fournir un peu plus de 25 millions de doses de vaccins, a-t-il déclaré, exprimant son espoir que de nombreuses autres doses seront fournies dans les temps à venir.
L’Australie a également travaillé avec le Vietnam pour renforcer les systèmes de stockage de la chaîne du froid et pour informer le public.
Se référant à deux grands défis qu’il abordera au cours de son mandat au Vietnam, Andrew Goledzinowski a déclaré que le premier est la reprise du COVID-19 et que cela inclut la diversification des chaînes d'approvisionnement, afin de rendre les économies plus résilientes.
Une réunion ministérielle entre l’OCDE et l’ASEAN aura lieu à Hanoi le mois prochain, qui sera coprésidée par le Vietnam et l’Australie. Et l’un des points de discussion sera de savoir comment créer des chaînes d’approvisionnement plus résilientes pour l’avenir, afin d’aider les deux pays à surmonter les futurs chocs économiques.
L’autre grand défi pour le monde entier, et pas seulement pour le Vietnam et l’Australie, est la transition vers une économie énergétique propre à faible émission de carbone.
Cela sera difficile, en particulier pour des pays comme le Vietnam et l’Australie qui ont une tradition de dépendance à l’électricité au charbon. Les deux gouvernements se sont engagés à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050 et il sera important que les deux parties travaillent ensemble pour relever ce défi.