Le Forum des affaires de haut niveau Vietnam-OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économiques) tenu le 18 octobre à Hanoï s’inscrit à la série d’activités du Programme régional pour l’Asie du Sud-Est (SEARP) de l’OCDE qui a eu lieu les 17 et 18 octobre.
Cet événement a contribué au renforcement des discussions politiques entre l’OCDE, l’Asie du Sud-Est et le Vietnam dans des domaines d’intérêt commun. C’est une étape de mise en œuvre du plan d’action et du protocole d’accord de coopération entre le Vietnam et l’OCDE pour la période 2022-2026.
Les ressources externes sont stratégiques
Notre monde doit faire face à de nombreuses difficultés en ce moment.
Il est donc nécessaire d’assurer un équilibre entre des objectifs à court terme et à long terme, entre le renforcement de l’autonomie stratégique et la promotion de l’intégration internationale et entre les besoins de développement de chaque pays et la responsabilité partagée dans les affaires mondiales.
Lors de son discours, le vice-premier ministre Pham Binh Minh a souligné le rôle et les potentiels de l’Asie du Sud-Est dans la carte géoéconomique mondiale.
Selon lui, l’Asie du Sud-Est n’est pas seulement une destination stratégique pour diversifier les chaînes d’approvisionnement, mais aussi un grand marché de consommation de matières premières avec un pouvoir d’achat pouvant atteindre 4 000 milliards de dollars d’ici 2030.
En outre, de nouveaux cadres de gouvernance économique et de liaison sont façonnés de plus en plus clairement, affirmant la voix régionale dans l’élaboration de « règles du jeu » communes.
L’Asie du Sud-Est fait également partie des régions pionnières dans de nouveaux domaines tels que l’économie numérique, la croissance verte et l’économie circulaire, avec le ferme engagement d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Elle est aussi une région à fort potentiel pour la transformation numérique avec un marché qui devrait atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici 2030.
Le ministre vietnamien des Affaires étrangères, Bui Thanh Son, quant à lui, a estimé que l’établissement de chaînes d’approvisionnement résilientes, stables et durables doit devenir la priorité absolue des pays, afin d’améliorer l’autonomie stratégique et la résilience de l’économie.
Il a déclaré que pour réaliser l’objectif de devenir d’ici 2030 un pays à revenu intermédiaire et d’ici 2045 un pays développé à revenu élevé, le Vietnam doit considérer les ressources externes comme une stratégie importante parallèlement à la promotion des ressources internes.
Par conséquent, le Vietnam a mis l’accent sur sa coopération avec l’OCDE et souhaite que les pays membres l’aident à mettre en œuvre des percées stratégiques dans les institutions, les infrastructures, la formation des ressources humaines et dans l’accès aux capitaux, aux ressources technologiques et à une gestion intelligente pour favoriser l’industrialisation, la modernisation, la transformation des modèles de croissance, afin de renforcer sa position dans les chaînes d’approvisionnement régionales et mondiales, a-t-il souligné.
Le Vietnam doit être prêt à faire face aux défis
Le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, a indiqué que le Vietnam était devenu l’un des rares pays au monde à éviter une récession liée au Covid-19.
Il a déclaré avoir confiance dans les perspectives de croissance relativement forte de l’économie vietnamienne avec une croissance du PIB (produit intérieur brut) prévue supérieure à 6 % cette année et l’année prochaine.
Il a affirmé que cela attirerait davantage d’IDE au Vietnam, car les entreprises étrangères contribuent à la diversité de chaînes d’approvisionnement dans le pays, et a conseillé au Vietnam de redoubler d’efforts pour assurer un développement durable.
Il a souligné qu’au cours des trois dernières décennies, le Vietnam avait obtenu des réalisations impressionnantes.
Par exemple, son taux de pauvreté est passé de 80 % en 1992 à 7 % juste avant la pandémie, a-t-il ajouté.
Le Vietnam a un taux de vaccination élevé dans le monde et a pris des mesures efficaces de prévention des épidémies, a-t-il indiqué.
Selon lui, dans le contexte où la région et le monde sont confrontés à de nombreux défis tels que l’inflation, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la crise alimentaire, le Vietnam doit être prêt à répondre à ces défis.
Par conséquent, le Vietnam doit élaborer et mettre en œuvre des politiques liées au vieillissement de la population pour réduire la pression sur la main-d’œuvre, a-t-il suggéré.
Établir ensemble des chaînes d’approvisionnement durables
Pour sa part, l’assistante du ministre vietnamien des Affaires étrangères, Nguyên Minh Hang, a estimé qu’il s’agissait d’une opportunité pour le Vietnam de saisir de nouvelles idées, de tirer parti des bonnes pratiques de l’OCDE et des recommandations politiques en matière de réforme institutionnelle de l’économie de marché et de développer une économie indépendante et autonome associée à l’intégration économique internationale, d’évaluer des défis et solutions pour que les entreprises vietnamiennes s’intègrent plus profondément aux chaînes d’approvisionnement mondiales dans le nouveau contexte.
Ainsi, le gouvernement vietnamien crée un corridor juridique favorable pour encourager et motiver les entreprises et renforcer la position du pays dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Après 35 ans de mise en œuvre de la politique d’attrait des IDE, jusqu’à présent, le Vietnam compte 140 pays et territoires à travers le monde y investissant.
Le secteur des entreprises IDE représente actuellement environ 25 % du capital d’investissement social total, 55 % de la valeur totale de la production industrielle et plus de 70 % du chiffre d’affaires à l’export.
Les IDE sont présents dans la plupart des localités du pays avec des projets investis par de grands noms mondiaux tels qu’Intel, Microsoft, Foxconn, Samsung, Sony et Toshiba.
L’application des technologies numériques est promue pour développer l’industrie auxiliaire, les nouvelles activités commerciales, et l’e-commerce.
Le Vietnam a donc proposé de renforcer davantage la coopération en matière de chaîne d’approvisionnement entre l’OCDE et l’Asie du Sud-Est.