Le métier « visage noir, cœur pur » à Ca Mau

Le charbonnage à partir du bois constitue un métier traditionnel, transmis de génération en génération depuis des centaines d’années à Ca Mau. Bien que pénible, salissant, les visages noircis par la poussière de charbon, ce travail reste une source de revenus stable pour les familles locales.

Allumer les fours à charbon de la coopérative Tan Phat.
Allumer les fours à charbon de la coopérative Tan Phat.

Les premiers fours rudimentaires de charbon de bois à partir d’arbres de mangrove ont vu le jour dans les zones inondables de Ca Mau dès les années 1920. À l’époque, le charbon produit était écoulé dans toute la région du Sud du Vietnam. Aujourd’hui encore, de nombreux foyers vivant le long de la rivière Cua Lon, dans la province de Ca Mau (au Sud du Vietnam), vivent de ce métier. La famille de Le Hai Lam, membre de la coopérative Tan Phat (commune de Tan An, province de Ca Mau), en est un exemple.

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Des ouvriers dans les forêts de mangroves de Ca Mau découpent le bois pour préparer les matières premières destinées aux fournées de charbon.

Avant 2010, la famille de M. Lam gagnait sa vie en transportant des bois de mangrove pour alimenter les fours à charbon dans la région de Phụng Hiệp, ancienne province de Hau Giang. Constatant une demande stable, en 2012, il engagea des ouvriers pour construire ses propres fours et se lança dans la production. Il fédéra ensuite d’autres personnes exerçant ce métier pour créer la coopérative Tan Phat.

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Le bois scié est transporté vers les fours à charbon.

Aujourd’hui, la coopérative Tan Phat exploite 21 fours à charbon, les plus petits pouvant contenir 7 tonnes de bois et les plus grands plus de 20 tonnes, qui fonctionnent jour et nuit. Chaque mois, des centaines de tonnes de charbon sont produites et expédiées vers les provinces du delta du Mékong et Ho Chi Minh-Ville, au prix de 8 000 à 11 000 dongs le kilo.

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Travailler comme journalier pour les fours à charbon permet à de nombreux ouvriers de gagner entre 8 et 9 millions de dôngs par mois.

Selon M. Lam, chaque cycle de production de charbon, d’une durée de deux mois, mobilise une centaine de travailleurs : coupe du bois, transport vers les fours, allumage et surveillance du feu, extraction et transport du charbon fini. Malgré les conditions rudes, ces travailleurs bénéficient d’un revenu stable, d’environ 8 millions de dongs par mois.

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Le métier de carbonisateur est pénible et salissant, mais il reste un gagne-pain honnête pour une partie des habitants de Ca Mau.

Ca Mau dispose actuellement d’une importante superficie forestière, qui fournit des ressources abondantes pour la pérennité de ce métier. Le bois utilisé provient non seulement des forêts de mangrove, mais aussi des zones inondées d’eau douce, avec notamment l’utilisation du bois de Melaleuca.

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