Le premier indice pilote d’égalité des sexes se dévoile dans le secteur public à Hanoï

Un atelier scientifique annonçant les résultats d’une étude pilote sur l’indice d’égalité des sexes dans le secteur public vietnamien s’est tenu jeudi 18 décembre à Hanoï.

Le prof.associé-Dr Nguyên Manh Hung, directeur adjoint de l’Académie nationale de politique Hô Chi Minh-Ville et vice-président du Conseil théorique central. Photo : HCMA.
Le prof.associé-Dr Nguyên Manh Hung, directeur adjoint de l’Académie nationale de politique Hô Chi Minh-Ville et vice-président du Conseil théorique central. Photo : HCMA.

Organisé par l’Académie nationale de politique Hô Chi Minh-Ville (HCMA), en collaboration avec l’ambassade d’Australie au Vietnam par l’intermédiaire du Centre Vietnam-Australie (VAC), cet événement visait à présenter et à discuter les conclusions d’une étude portant sur l’élaboration d’un outil d’évaluation spécialisé pour mesurer l’égalité des sexes dans le secteur public, couvrant à la fois les administrations centrales et les collectivités territoriales.

Cet indice devrait contribuer à améliorer l’efficacité de la gouvernance publique tout en promouvant un environnement de travail équitable, transparent et inclusif, conformément aux engagements internationaux du Vietnam en matière d’égalité des sexes et de développement durable.

Dans son discours d’ouverture, le prof.associé-Dr Nguyên Manh Hung, directeur adjoint de la HCMA et vice-président du Conseil théorique central, a souligné que l’égalité des sexes dans le secteur public n’est pas uniquement une question féminine ni limitée à un domaine particulier. Il a affirmé qu’il s’agit plutôt d’un indicateur reflétant la qualité de la gouvernance nationale, le caractère inclusif du développement et la modernité d’une administration publique centrée sur les citoyens.

Il a indiqué que la HCMA avait chargé son Centre d’études de genre et des droits des femmes de mener une étude pilote sur le cadre de collecte de données pour l’Indice d’égalité des sexes. Cette étude vise à rendre l’égalité des sexes mesurable, contrôlable et gérable au sein du secteur public.

La vice-ambassadrice d’Australie au Vietnam, Renée Deschamps, a déclaré que promouvoir la participation, la voix et l’influence des femmes dans les organisations publiques est non seulement un impératif moral, mais aussi un fondement essentiel à une gouvernance efficace, à l’innovation et à une croissance durable.

Elle a souligné que l’indice a été élaboré et testé en collaboration avec l’Université Griffith, mesurant l’égalité des sexes tout au long du parcours de leadership, du recrutement à la formation, en passant par le développement du leadership, la rotation des effectifs, la nomination et divers aspects de l’environnement de travail.

L’indice comprend dix indicateurs principaux et plusieurs indicateurs complémentaires, conçus pour évaluer l’égalité des sexes dans l’ensemble du système de développement des ressources humaines. Un constat notable de l’étude pilote est que, bien que les femmes représentent plus de 45% du personnel total des organismes participants, des obstacles structurels continuent de limiter leur accès aux postes de direction.

L’étude a également révélé que les femmes constituent une part très importante du personnel directement impliqué dans la fonction publique qui garantit la continuité, la discipline et la qualité de l’administration publique, mais que leur représentation diminue fortement à mesure qu’elles gravissent les échelons décisionnels en matière de planification, de nominations et de participation à des postes de direction, avec des ruptures marquées dans le parcours de promotion.

Les premiers résultats de l’enquête indiquent que l’égalité des sexes dans le secteur public ne peut être atteinte par la simple augmentation du nombre de femmes. En réalité, cela dépend fortement du fonctionnement des systèmes institutionnels, de la planification, la formation, la rotation, l’évaluation et la nomination aux normes et pratiques informelles au sein des organisations.

L’étude met en lumière une tendance : plus on monte en grade, plus les inégalités entre les sexes se creusent, avec une absence constante de femmes aux postes de direction dans les organismes étudiés.

Forte de ces constats, la Dr Luong Thu Hiên, directrice du Centre d’études de genre et des droits des femmes, directrice adjointe de l’Institut des droits de l’homme de la HCMA et cheffe de l’équipe de recherche, recommande de changer d’approche : il ne s’agit plus seulement de se concentrer sur la proportion de femmes dirigeantes, mais d’intervenir tout au long du parcours de leadership.

Elle a également préconisé de passer d’un suivi basé sur le nombre à un suivi des flux et des nœuds d’étranglement, et de mesures incitatives à des mécanismes de responsabilisation plus rigoureux.

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