Le Vietnam — ma seconde patrie

Le Laos est ma terre natale, où j’ai grandi. Cependant, au fil de mes études et de mon épanouissement personnel, le Vietnam est devenu ma seconde patrie.

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L’auteur, à l’extrême droite, lors d’un événement de contacts bilatéraux Vietnam‑Laos. Photo TGCC

Des années impérissables

Je suis Laotien, né et élevé au village de Dongpaleb, district de Chanthabuly, dans la capitale Vientiane. Mon père était militaire, ma mère enseignante. Le Laos m’a nourri et formé, mais au gré de mon parcours académique et professionnel, le Vietnam est devenu une seconde patrie, à laquelle je me sens profondément attaché. Je tiens ici à partager quelques souvenirs marquants et expliquer pourquoi je considère le Vietnam comme tel.

Grâce au soutien de mes parents, j’ai pu étudier jusqu’à la classe de terminale et intégrer l’Université nationale du Laos. Conscient de la valeur du savoir, j’ai été encouragé à m’améliorer sans cesse, jusqu’à obtenir une bourse pour étudier au Vietnam. J’ai choisi la diplomatie presque par hasard, poussé par des camarades de classe. À l’époque, j’ignorais la portée de ce domaine, mais j’ai rapidement ressenti la dimension sacrée du métier auquel je me destinais.

Les professeurs vietnamiens m’ont transmis un savoir considérable, constituant la base nécessaire à mes futures fonctions. J’ai passé une année (2001‑2002) à l’École d’alphabétisation culturelle de l’amitié, puis quatre années (2002‑2006) à l’Institut des Relations Internationales. Cette période a enrichi mes connaissances en relations internationales, en langue et culture vietnamiennes, tout en m’imprégnant de l’atmosphère pacifique et fraternelle du Vietnam. Tous, des enseignants aux imprimeurs, des marchandes de thé glacé aux conducteurs de cyclo-pousse, m’ont accueilli chaleureusement, sans distinction, comme l’un des leurs.

Entre 2014 et 2016, j’ai eu l’honneur de poursuivre un master à l’Académie Diplomatique du Vietnam. J’ai alors concentré mes efforts sur l’étude de la solidarité spéciale et de la coopération intégrale entre le Laos et le Vietnam. J’ai également participé à une formation spécialisée organisée par le centre FOSET, animée par d’éminents experts — dont l’ancien secrétaire du Comité central du PCV et vice-premier ministre Vu Khoan, le directeur de l’Académie Dang Dinh Quy, ainsi que des ambassadeurs de retour au pays. Leurs enseignements m’ont permis de mieux saisir la relation fraternelle construite par le président Ho Chi Minh et le président Kaysone Phomvihane, et perpétuée par les générations suivantes. J’ai à nouveau goûté à la sincérité et à la proximité des citoyens vietnamiens.

Le souvenir le plus marquant durant ce master ? La co-organisation des célébrations des fêtes traditionnelles laotiennes au sein de l’académie — le Tet bunpimay, la fête nationale du Laos. Les étudiants laotiens étaient soutenus, félicités et invités à échanger, dans une atmosphère d’amitié chaleureuse.

Nous avons aussi présenté aux Vietnamiens nos traditions culturelles — je n’oublierai jamais la soirée gastronomique au restaurant laotien de Cau Giay à Hanoï, en présence de M. Vu Khoan et des enseignants de l’académie.

En 2007, j’ai intégré le Bureau du Comité central du Parti révolutionnaire populaire lao. J’ai été chargé de missions liées à la coopération avec le Vietnam et participé aux traductions lors de visites de délégations du Comité central du Parti communiste du Vietnam.

Porté par mon attachement, je me suis donné pour mission de faciliter chaque visite, servant plusieurs fois d’interprète auprès du Secrétaire général ou de membres permanents du Secrétariat durant les mandats VIII, IX et X.

Une anecdote me touche particulièrement : en 2012, lors d’un dîner avec des vétérans volontaires vietnamiens, dont le colonel Nguyen Xuan Mai, un dirigeant laotien a rappelé la fraternité entre les deux pays et exprimé sa profonde gratitude, tant et si bien que ce colonel en a été ému aux larmes.

Ces instants ont forgé en moi une compréhension aiguë de l’amitié profonde et de la coopération intégrale entre nos deux pays.

Entre 2007 et 2014, j’ai à plusieurs reprises accompagné des délégations lao au Vietnam. À chaque retour, l’accueil au Bureau central du PCV était fraternel — transparence, confiance, échange sincère étaient la règle.

Après l’obtention de mon master, j’ai poursuivi mon travail jusqu’en 2023, participant aux réceptions de délégations vietnamiennes et contribuant à approfondir les liens lao‑vietnamiens.

J’ai également participé à la rédaction d’un recueil commémorant l’année de la solidarité et de l’amitié à la province de Khammouane, revisitant l’alliance entre les présidents Souphanouvong et Ho Chi Minh, ainsi qu’un autre ouvrage sur les traditions de coopération entre nos bureaux centraux des partis. L’un a été remis au Laos en novembre 2024, l’autre officiellement publié au Vietnam en mai de cette année.

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(Photo de l’auteur lors de la cérémonie de lancement du recueil commémoratif — TGCC)

Une affection viscérale, une gratitude indélébile

Mon lien avec le Vietnam est viscéral. Fin 2023, atteint d’une grave maladie incurable au Laos, j’ai choisi de me faire opérer au Vietnam, où j’ai été reçu avec un dévouement remarquable par le personnel du Bureau du Comité central du PCV et les chirurgiens de l’hôpital d’amitié Viet‑Duc. La réussite de l’opération et la bienveillance médicale m’ont profondément touché.

Je garde en mémoire les noms des médecins Xuan et Luan, dont le professionnalisme et la sollicitude m’ont permis de me sentir en sécurité, du cabinet au congé, presque sans douleur. De nombreuses entités du Bureau du Comité central du PCV sont venues à ma rencontre, exprimant leur inquiétude et leur joie sincère face à ma guérison.

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