Il est prévu qu’à la fin du 3e trimestre de l’année, les exportations de produits de la mer pourraient se redresser au même niveau qu’en 2022. C’est une base pour que ce secteur atteigne l’objectif d’exportation de 10 milliards de dollars en 2023.
Bons et mauvais signaux du marché
Le Ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural a estimé que la production et l’exportation de l’industrie des produits de la mer souffrent des coûts élevés des intrants. Parallèlement à cela, le durcissement du crédit et les taux d’intérêt élevés font qu’il est difficile pour les entreprises de trouver des capitaux.
Pour les difficultés et les défis actuels, la présidente de l’Association vietnamienne des exportateurs et producteurs de fruits de mer (VASEP), Nguyên Thi Thu Sac, a déclaré que les entreprises de produits de la mer ont déterminé qu’il fallait revoir les coûts de production, maintenir le nombre de salariés et leurs revenus.
C’est aussi une période où les entreprises consacrent du temps à la recherche de nouveaux produits adaptés au contexte de marché post-Covid-19 et à la forte inflation, a-t-elle dit.
Selon de nombreuses entreprises de produits de la mer, leurs plus grandes inquiétudes sont désormais les coûts élevés des intrants, les bas prix de vente, les agriculteurs et les entreprises quittant les étangs d’élevage. Ainsi, il n’y aura plus de matières premières pour la transformation des produits.
Il est donc nécessaire que tous les services et secteurs de la chaîne d’approvisionnement s’unissent pour mettre en œuvre des solutions pour surmonter cette période difficile de 2023 - 2024.
Partageant le signal positif pour les produits à base de crevettes, le directeur général du groupe Minh Phu, Lê Van Quang, a déclaré : « Le marché d’exportation des fruits de mer à partir d’août 2023 sera meilleur lorsque l’approvisionnement en crevettes crues dans les grands pays exportateurs tels que l’Inde, l’Équateur et le Vietnam aura fortement chuté, tandis que la demande mondiale se redressera. Ainsi, la situation des crevettes crues à la fin d’année fera défaut.
Par conséquent, les unités auront la possibilité de vendre et de réduire leurs stocks lorsque la demande de consommation pour la haute saison des festivals à la fin de l’année augmentera. »
Cependant, en comparant le coût de production de crevettes entre 3 concurrents, le Vietnam, l’Équateur et l’Inde, il apparait que le coût de la crevette d’élevage au Vietnam (4,8 - 5 dollars par kg) est deux fois plus élevé que celui de l’Équateur (2,3 - 2,4 dollars par kg) et supérieure de plus de 30 % que la crevette indienne (3,4 - 3,8 dollars par kg), ce qui cause des difficultés pour les entreprises exportatrices vietnamiennes de trouver des commandes.
Tandis que le prix de la crevette crue n’a cessé de baisser ces derniers mois, entraînant de nombreuses conséquences pour l’industrie de la crevette.
« Dans le contexte de baisse des exportations, les agriculteurs abandonnent leurs étangs, provoquant une pénurie de matières premières des produits aquatiques en fin d’année, les entreprises attendent avec impatience d’accéder à des sources de crédit pour acheter des réserves de matières premières pour les exportations au cours des 6 derniers mois de l’année et le premier trimestre de 2024 » a annoncé Lê Van Quang.
Pour le marché chinois, la présidente du Conseil d’administration de la compagnie des produits aquatiques de Cuu Long An Giang, Trân Thi Vân Loan, a partagé que la Chine est très exigeante, elle demande des produits de pangasius qui doivent être de qualité élevée et stable. Il est alors nécessaire de développer une stratégie pour les exportations de pangasius, notamment pour contrôler uniformément la qualité des exportations et conserver l’image du pangasius vietnamien.
D’après elle, le marché de 1,4 milliard de personnes a encore beaucoup de potentiel et d’opportunité de coopération pour les entreprises vietnamiennes d’élargir le marché, d’augmenter le chiffre d’affaires ainsi que la valeur d’exportation du pangasius.
Il devrait se redressera à partir de la fin du 3e trimestre de 2023
Pour stimuler la consommation sur les marchés internationaux, de nombreuses entreprises font des efforts pour diversifier leurs produits, se concentrer sur la transformation en profondeur et investir dans des chaînes de valeur pour maintenir les commandes, comme le développement de différents produits pratiques pour la transformation à domicile, des produits secs et transformés à des prix moins chers adaptés aux faibles revenus.
Selon la VASEP, le marché des États-Unis devrait se redresser au second semestre de l’année en raison du ralentissement de l’inflation, de la baisse des niveaux de stocks, de l’augmentation de la demande à la fin de l’année. Ainsi, le chiffre d’affaires des exportations de produits de la mer vers ce pays devrait augmenter de 40 à 50 %.
Pendant ce temps, sur le marché de l’UE, la consommation de pangasius a continué de s’améliorer et de se stabiliser. Les marchés japonais, sud-coréen, et chinois devraient augmenter légèrement à partir de la fin du 3e trimestre de 2023.
« Il est possible de s’attendre à des produits vietnamiens avantageux, avec des produits à valeur ajoutée, qui occupent toujours une bonne position sur des marchés comme la République de Corée, le Japon et l’Australie. Ces marchés préfèrent les produits vietnamiens transformés en profondeur et n’ont pas la pression pour concurrencer d’autres pays comme l’Inde et l’Equiador », a déclaré la présidente de la VASEAP, Nguyên Thi Thu Sac.
Bien que les pays d’Asie du Sud-Est soient de petits marchés, mais moins touchés par l’inflation que les grands marchés. Ils sont également des points lumineux pour les entreprises.
De nombreux économistes recommandent aux services compétents de se concentrer sur l’élimination des problèmes liés aux marchés chinois et américain, tout en mettant en œuvre des mesures pour diversifier les marchés d’exportation de l’industrie vietnamienne des produits de la mer.
Parallèlement aux informations sur le marché, le Ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural et les localités devraient exhorter et guider les pêcheurs à mettre en œuvre des solutions pour surmonter le carton jaune de la Commission européenne, tout en renforçant l’inspection stricte et le traitement des violations de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) pour assurer l’approvisionnement à l’exportation et permettre à ce secteur de se développer de manière durable.