Le durian, la banane et le jaquier en tête de la croissance des exportations
Selon l'Association vietnamienne des Fruits et Légumes (Vinafruit), le chiffre d'affaires des exportations de fruits et légumes pour novembre 2025 est estimé à 754 millions de dollars, soit une baisse de 18,7 % par rapport à octobre mais une hausse de 64,9 % par rapport à la même période en 2024. Au cumul des 11 mois, les exportations vietnamiennes de fruits et légumes devraient atteindre plus de 7,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 18 % par rapport à l'année dernière, tandis que les importations ont dépassé 2,44 milliards de dollars, en hausse de 15 %. Ainsi, les exportations nettes de fruits et légumes sur 11 mois atteignent près de 5,4 milliards de dollars, établissant un nouveau record.
Les exportations vers de nombreux grands marchés maintiennent une croissance à deux chiffres par rapport à l'année dernière, notamment la Chine, les États-Unis, le Japon, Taiwan (Chine), les Pays-Bas et l'Australie. Les trois principaux marchés d'exportation restent la Chine, les États-Unis et la République de Corée, avec des exportations sur 10 mois atteignant plus de 4,5 milliards de dollars vers la Chine, près de 455 millions de dollars vers les États-Unis et plus de 264 millions de dollars vers la République de Corée. La croissance des exportations provient principalement des catégories de fruits telles que le durian, la banane, la mangue, le jaquier, la noix de coco et le pamplemousse. Le durian demeure le produit d'exportation phare.
Dang Phuc Nguyen, secrétaire général de l'Association vietnamienne des Fruits et Légumes, a indiqué que les exportations de durian avaient rencontré quelques difficultés au troisième trimestre de cette année, mais que grâce à la forte demande du marché, ce produit reste très recherché. D'autres produits tels que la banane, le fruit du dragon, le jaquier et certains autres fruits maintiennent également des exportations stables.
« En ce qui concerne le jaquier frais, la signature du Protocole avec la Chine facilite le temps de dédouanement et réduit les coûts pour les entreprises. Auparavant, l'exportation officielle existait, mais le taux d'inspection pouvait aller jusqu'à 50-100 %. Avec le Protocole, le taux d'inspection est réduit à environ 5 %, permettant un dédouanement rapide en quelques heures au lieu d'un à deux jours », a précisé M. Nguyên.
Transformation à valeur ajoutée, ALE et agriculture verte ouvrent de nouvelles opportunités
En prévision des exportations de cette année et de l'année prochaine, selon Dang Phuc Nguyen, le chiffre d'affaires à l'exportation pourrait dépasser 9 milliards de dollars, voire atteindre 10 milliards de dollars, grâce à plusieurs facteurs :
Ouverture de nouveaux marchés pour certains produits tels que le jaquier frais, le pamplemousse et les produits de transformation à valeur ajoutée de la mangue et du fruit de la passion.
Développement de l'industrie du durian congelé grâce aux technologies de surgélation rapide, pour l'exportation vers l'UE, les États-Unis, la République de Corée et le Japon.
Utilisation par les entreprises exportatrices des avantages tarifaires des Accords de Libre-Échange (ALE) en vigueur (PTPGP, ALEVE) et des nouveaux ALE, menant à une taxe à l'exportation de 0 %. De plus, l'élargissement des marchés pour les produits transformés, ainsi que pour les fruits et légumes biologiques et le marché Halal, créera également des opportunités pour l'agriculture vietnamienne en général, et les fruits et légumes en particulier.
« Les exportations de fruits vers le marché chinois ont rencontré des difficultés au premier semestre, entraînant une perte d'environ 500 millions de dollars. Fin novembre, le chiffre d'affaires à l'exportation atteint 7,8 milliards de dollars, et l'objectif annuel est de 8,5 à 9 milliards de dollars. Avec de nouveaux produits, de nouveaux ALE et l'élargissement des marchés, le chiffre d'affaires de l'année prochaine pourrait atteindre environ 10 milliards de dollars », a déclaré Dang Phuc Nguyen.
Il est à noter que, sur les neuf premiers mois de 2025, le nombre d'alertes de l'UE concernant les produits agricoles vietnamiens a diminué d'environ 50 % par rapport à la même période, reflétant les efforts des entreprises pour améliorer la qualité et se conformer aux réglementations, ainsi que la surveillance étroite des autorités de gestion. Les entreprises qui s'engagent dans des pratiques durables perfectionnent de plus en plus leur chaîne de production, de la culture et de la récolte à la distribution.
La gestion professionnelle est essentielle
Du point de vue des entreprises, Nguyen Dinh Tung, président du Conseil d'Administration et directeur général de Vina T&T Group, a estimé que le succès des exportateurs de produits agricoles réside dans une approche proactive de la compréhension du marché.
Chez Vina T&T Group, un système de contrôle est mis en place allant de l'accompagnement des agriculteurs dans la culture et l'achat échelonné des récoltes, jusqu'aux usines de production répondant aux normes internationales. C'est un cycle intégré qui exige de la persévérance et des investissements à long terme.
Concernant la transformation à valeur ajoutée et la production verte, Nguyen Dinh Tung a indiqué que l'investissement dans la transformation est un processus par étapes. La solution n'est pas de courir après la superficie, mais de s'associer réellement avec les agriculteurs, de partager les risques, de s'engager à acheter à long terme et de créer ensemble des produits de qualité. Lorsque les agriculteurs et les entreprises se considèrent comme des partenaires plutôt que comme de simples acheteurs-vendeurs, les risques de marché diminuent considérablement.
Nguyen Dinh Tung a également souligné que la transition verte est une opportunité, et non un fardeau, qui permettra d'élargir les grands marchés au cours des 10 à 20 prochaines années. De nombreuses entreprises du secteur ont déjà commencé à mesurer les émissions de gaz, à investir dans les énergies propres et à optimiser les emballages. Cependant, pour accélérer la transition verte, les entreprises ont besoin de ressources supplémentaires : soutien des banques vertes, fonds climatiques et programmes de coopération internationale, ainsi que des critères clairs pour chaque secteur de produits.
En outre, la construction de marques de zones de culture, le récit de l'histoire du fruit à travers l'image, l'emballage et l'expérience, ainsi que l'intégration du concept de « durabilité » dans les bénéfices réels, contribueront à augmenter la valeur des produits agricoles vietnamiens. Si cela est fait correctement, les produits agricoles n'apparaîtront pas seulement sur les étagères, mais gagneront également l'affection et la fidélité des consommateurs mondiaux.
La performance des exportations vietnamiennes de fruits et légumes fin 2025 confirme leur position concurrentielle, leur capacité d'adaptation au marché et leur orientation vers la durabilité, ouvrant de grandes opportunités pour les agriculteurs, les coopératives et les entreprises vietnamiennes sur la carte mondiale des produits agricoles.
