Cette banque représente une préparation essentielle pour l’identification de 300 000 morts pour la Patrie encore inconnus, nous apportant une lueur d’espoir qu’un futur proche verra tous les martyrs trouvés, identifiés et remis à leurs familles.
Ces dernières années, l’identification des restes des martyrs a été une priorité importante du Parti et de l’État vietnamiens. Pour réaliser cette tâche, la méthode d’identification via l’ADN est considérée comme essentielle, en particulier pour les restes qui manquent d’informations et ne peuvent pas être identifiés par des méthodes scientifiques. Grâce à cette méthode, 10 000 ossements ont été identifiés en comparaison avec 3 000 prélèvements biologiques de proches des martyrs. Ces comparaisons ont permis d’identifier 1 000 martyrs.
Témoin, le petit frère du martyr Phan Minh Nham, qui ne peut pas cacher sa joie de pouvoir rapatrier enfin les restes de son héros à Thai Binh, sa localité d’origine, après des dizaines d’années de recherche.
"Aujourd’hui, après près de 50 ans, mon frère peut finalement retourner dans son village natal. Ma famille a rêvé de ce jour depuis très longtemps. Depuis l’époque où mes parents étaient encore en vie, chaque fois qu’ils apprenaient une information sur mon frère, ils n’hésitaient pas à se déplacer afin de la vérifier. Maintenant, mes parents sont décédés mais j’ai pu ramener mon frère à la maison. Le rêve de notre famille est enfin devenu réalité."
La famille du martyr Pham Van Phuoc était également extrêmement heureuse lorsqu’il a finalement été identifié et a pu revenir dans sa province de Thanh Hoa.
"Avant leur décès, mes parents m’ont dit de le retrouver. Depuis de nombreuses années, ma famille le recherche avec beaucoup d’efforts. Aujourd’hui, j’ai vraiment pu identifier mon frère et je l’ai enfin retrouvé. C’est vraiment un bonheur indescriptible", a déclaré un membre de la famille.
Cette méthode efficace a créé plus de confiance et d’espoir pour de nombreuses familles de martyrs dans la recherche et l’identification de leurs proches.
"Mon père est le martyr Pham Van Phong, décédé le 26 octobre 1970 dans l’est du Laos. À ce jour, on ne sait toujours pas où se trouve sa tombe. Notre famille le cherche depuis 20 ans mais ne l’a toujours pas trouvé. J’espère toujours pouvoir l’identifier un jour et ramener mon père à la maison", a dit une personne.
"Fin 1977, mes camarades et moi avons participé à la lutte pour la protection de la frontière Sud-Ouest. Dans mon groupe, 10 personnes sont mortes, dont un camarade dans la province de Tây Ninh (au Sud du Vietnam), mais sa tombe n’a pas été retrouvée à ce jour. Nous, les survivants, avons demandé à nos confrères du Sud de chercher dans tous les cimetières, mais nous ne l’avons pas encore trouvé. Nous aspirons à retrouver la tombe de nos camarades, aidant ainsi leurs familles à retrouver leurs proches un jour bientôt", a partagé une autre.
Compte tenu du désir des proches et des camarades des martyrs, les agences compétentes s’engagent à continuer de mener des activités afin de rechercher les martyrs dont les restes n’ont pas encore été retrouvés et d’identifier les martyrs encore inconnus, comme l’a déclaré le ministre vietnamien du Travail, des Invalides et des Affaires sociales, Dào Ngoc Dung.
"Constituée de 600.000 échantillons d’ossements et de prélèvements biologiques, cette banque représentera une préparation essentielle pour l’examen visant à rechercher et identifier les restes de martyrs qui manquent d’informations. Nous pensons qu’il s’agit d’un travail significatif: plus tôt nous le ferons, mieux ce sera. C’est aussi une tâche lourde et ardue qui doit être accomplie avec notre cœur, en rendant hommage aux héros morts pour la patrie. La connexion de la base de données nationale sur la population et de la technologie ADN apportera de l’espoir à de nombreuses familles méritantes, contribuant ainsi à atténuer en partie leurs pertes de guerre."
Le Vietnam dénombre plus de 1,2 million de martyrs morts dans les guerres de résistance. Parmi eux, les restes de 180.000 martyrs n’ont pas encore été retrouvés et 300.000 restes dans les cimetières des morts pour la patrie demeurent non identifiés.
Le Comité directeur national pour la recherche, la collecte et l’identification des dépouilles des martyrs en cas de manque d’informations s’est fixé pour objectif de retrouver et de rassembler environ 1 500 échantillons d’ossements et d’étudier l’ADN d’environ 2 000 échantillons de restes. Il s’applique également à identifier les martyrs restants à travers le pays en améliorant la capacité d’exécution des tâches des installations d’évaluation de l’ADN et l’efficacité des centres de stockage de bases de données génétiques en 2024.