Des millions de cœurs ont éclaté de joie de l'unification lorsque la campagne Hô Chi Minh a triomphé pleinement, que le drapeau de l’armée de libération flottait fièrement sur le toit du Palais de l'Indépendance, dans l'archipel de Truong Sa, et sur les mers et îles sacrées de la Patrie.
La longue guerre de résistance de notre peuple s’est soldée par une victoire ; le désir ardent du Nord et du Sud de se retrouver réunis en une seule et même famille est devenu réalité.
C'est la victoire de la justice, du cœur du peuple, d’une ligne politique indépendante et autonome guidée par l’intérêt national, refusant de se soumettre à l’esclavage, refusant toute tentative étrangère de diviser et morceler la terre de nos ancêtres.
C’est l’échec de plus de cent ans de domination coloniale, et de plus de vingt ans d’agression et de contrôle par le néocolonialisme, devant la nation du Vietnam, son histoire et sa culture.
Le Rapport politique du IVᵉ Congrès national du Parti, en décembre 1976, a affirmé l'héroïsme et l’importance de cette longue marche héroïque :
« Le temps passera, mais la victoire du peuple vietnamien dans la guerre de résistance contre les États-Unis pour le salut national restera à jamais une page marquante de l’histoire de notre nation. Elle incarne le triomphe de l’héroïsme révolutionnaire et de l’intelligence humaine, et constitue l’un des grands exploits du XXᵉ siècle dans l’histoire mondiale - un événement d’une importance internationale majeure et d’une portée profondément contemporaine. Ce succès, salué à l’échelle mondiale, a ravivé la foi et l’espoir de centaines de millions de personnes engagées dans la lutte pour la paix, l’indépendance, la démocratie et le socialisme. »
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Le IVᵉ Congrès national du Parti a eu lieu en décembre 1976 à Hanoï. Photo : VNA. |
Lors d’un immense rassemblement devant l’Opéra de Hanoï, le matin du 1ᵉʳ mai 1975, le Premier ministre Pham Van Dong a envoyé un message de paix de l’autre côté de l’Atlantique : « Nous adressons au peuple américain un salut de paix et d’amitié. » (Journal Nhân Dân, 2 mai 1975). Ce message reflétait la constance de la nation vietnamienne dans son attachement à la paix, à la justice, et à sa tradition millénaire de vouloir être ami avec tous les peuples du monde.
Les lettres du Président Hô Chi Minh adressées aux présidents américains, au fil des années, témoignent d’un héritage de paix inestimable. Les coopérations constructives entre le jeune gouvernement républicain vietnamien et les Alliés, avant et après la Révolution d’Août 1945, ont jeté les bases d’une confiance durable.
Même au plus fort des bombardements intensifs dans le Nord, le président Hô Chi Minh exprimait toujours son « respect pour le peuple américain, intelligent, épris de paix et de démocratie », et déclarait que, plutôt que de venir en tant que soldats armés, « s’ils venaient ici comme techniciens pour nous aider, nous les accueillerions chaleureusement comme des frères ».
Les B-52 chargés de bombes et de munitions venus détruire Hanoï ont inévitablement dû en payer le prix, laissant des vestiges visibles au lac Huu Tiệp. Pourtant, en avril 1975, les vols d’évacuation des Américains ont pu quitter le ciel de Saïgon en toute sécurité, malgré les tirs d’artillerie.
La longue route de la recherche des Américains portés disparus, la fourniture de dossiers et la recherche des martyrs vietnamiens tombés pendant la guerre ; les efforts de déminage, de dépollution des anciens champs de bataille, l’aide humanitaire aux victimes de l’agent orange/dioxine, les programmes d’éducation et de formation... tout cela vise à confirmer la confiance et de tester la sincérité entre les deux nations et les deux peuples.
Un parcours long, ardu, semé d’obstacles, mais mené avec persévérance jusqu’au bout – un cheminement de réconciliation, de guérison et de coopération entre anciens ennemis, qui a permis d’élever la relation Vietnam –États-Unis au rang de partenariat stratégique intégral, devenant un modèle de relations internationales dans l’ère nouvelle. Pour dépasser les souvenirs douloureux, les mémoires blessantes ! Pour ne pas oublier, mais les comprendre afin d’écrire ensemble une nouvelle page d’histoire, plus responsable, plus belle.
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Épave d’un B-52 abattu le 21 décembre 1972 à Hanoï. Photo : VNA. |
En juillet 2015, lorsque le président américain Barack Obama a eu une rencontre historique avec le secrétaire général Nguyen Phu Trong à la Maison-Blanche, marquant la reconnaissance par les États-Unis du système politique du Vietnam. Une nouvelle ère de coopération et de développement s’est ouverte, fruit d’efforts constants pour surmonter les obstacles, malgré des différences persistantes en matière de « pensée politique et de système politique » entre les deux pays.
En avril 2025, le secrétaire général Tô Lâm s’est entretenu par téléphone avec le président américain Donald Trump, peu après que ce dernier a annoncé l’imposition des tarifs réciproques sur les produits vietnamiens exportés vers les États-Unis, dans un contexte de guerre commerciale mondiale acharnée.
Les mesures proactives et décisives prises pour discuter des relations commerciales bilatérales, des taux de taxes à l'importation des deux pays et la signature rapide d'un accord bilatéral démontrent une ère de coopération fondée sur le respect mutuel, le dialogue persistant, la négociation, la volonté de partager les différences, de résoudre les désaccords, et de rechercher un bénéfice mutuel, tout en plaçant l’intérêt national au-dessus de tout.
À ce jour, le Vietnam a établi un partenariat stratégique intégral avec douze pays, dont quatre membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies que sont les États-Unis, la Chine, la Russie et la France.
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Photo : VGP. |
Nous avons pour objectif d’atteindre une croissance du PIB de 8 % ou plus dès 2025, et une croissance à deux chiffres pour la période 2026–2030, et de promouvoir des stratégies de percée en matière du développement scientifique et technologique, de l’innovation et de la transformation numérique nationale.
Le Vietnam se transforme dans une révolution sans précédent de rationalisation de l’organisation du système politique pour créer un nouvel espace permettant au pays de développer son plein potentiel.
Nous continuons à promouvoir le travail de construction et de rectification du Parti et du système politique de manière synchrone, ainsi que la lutte contre la corruption, la négativité et le gaspillage, « en luttant contre ce qui est vieux et corrompu pour créer des choses nouvelles et bonnes », comme l'a écrit l'Oncle Ho dans son Testament.
Dans l'article « Le Vietnam est un, le peuple vietnamien est un », commémorant le 50e anniversaire de la libération du Sud et de la Réunification du pays, le secrétaire général Tô Lâm a appelé : « Nous ne pouvons pas laisser le pays prendre du retard. Nous ne pouvons pas laisser la nation perdre cette opportunité. Nous ne pouvons pas nous permettre de répéter les cycles de l’histoire. C’est pourquoi les intérêts nationaux doivent être placés au-dessus de tout. Nous devons agir sur le long terme et non pour des gains à court terme ».
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Le secrétaire général Tô Lâm lors du défilé commémorant le 50e anniversaire de la libération du Sud et de la réunification nationale (30 avril 1975-2025) à Hô Chi Minh-Ville le 30 avril au matin. Photo : VGP. |
Pour atteindre cet objectif, le facteur le plus déterminant ne réside pas seulement dans la force humaine, ni dans les ressources matérielles, ni dans les richesses naturelles ou les investissements, mais surtout dans la solidarité et l'unité du peuple vietnamien « sans distinction de religion, de parti ou d'ethnie », comme l'a appelé le président Hô Chi Minh lors de la fondation de la République démocratique du Vietnam : « Tant que vous êtes vietnamiens, vous devez vous lever pour combattre les colonialistes français afin de sauver la Patrie » (Appel à la résistance générale).
Animés par une nouvelle devise : « Tous les Vietnamiens doivent s’unir pour bâtir une nation prospère et forte », nous avançons sur une voie où l’élément fondamental, selon le secrétaire général Tô Lâm, est d’unifier les conceptions et la pensée : « La réconciliation nationale ne signifie pas l’oubli de l’histoire ni l’effacement des différences, mais l’acceptation de perspectives diverses dans un esprit de tolérance et de respect”, a-t-il affirmé. Le but ultime étant de « construire un Vietnam pacifique, unifié, puissant, civilisé et prospère », afin que les générations futures ne soient plus hantées par « la guerre, la séparation, la haine et les pertes », comme leurs ancêtres l’ont été.
Nous avons identifié les obstacles au développement afin de définir une direction à suivre, et il s’agit du système institutionnel. Au sein de cette impasse globale, il faut néanmoins reconnaître qu'il existe encore des « goulots d’étranglement dans le cœur des gens ». Conserver le pont de Hien Luong comme symbole historique pour le tourisme, l’histoire et la culture est une idée magnifique, permettant aux générations futures de comprendre le prix de la guerre et de la division.
Mais certaines « lignes de démarcation » qui persistent dans le cœur des gens doivent être supprimées. Cela doit être fait par des orientations politiques claires, des mécanismes et des politiques efficaces, ainsi que par l'unité entre les paroles et les actes ; entre le central et le local et entre l’intérieur et l’extérieur du pays. Cela passe également par la non-discrimination, non seulement dans le domaine économique, mais aussi en l'étendant à d'autres domaines de la vie politique, culturelle et sociale.
Les ressources, l’intelligence et les contributions du peuple vietnamien, qu’elles proviennent du secteur privé ou public, au sein du Parti ou en dehors du Parti, dans le pays ou à l’étranger, doivent être respectées, utilisées de manière égale, ouverte et appropriée pour briller et apporter des contributions dignes à une Patrie prospère et puissante.
Car, en règle générale, la paix et l’unité, objectifs de nombreuses générations, doivent à leur tour devenir un tremplin, un socle, une exigence pour élever les valeurs à de nouveaux sommets : prospérité du peuple, puissance du pays, démocratie, justice et civilisation !