Moderniser la recherche pour élever le niveau de la médecine traditionnelle vietnamienne

L’inauguration du nouveau laboratoire de biologie et de recherche clinique du groupe pharmaceutique Thai Minh marque un tournant stratégique dans l’évolution de l’industrie pharmaceutique vietnamienne : celui d’une transition résolue vers une recherche scientifique de pointe, au service des plantes médicinales locales.

L’inauguration du nouveau laboratoire de biologie et de recherche clinique du groupe pharmaceutique Thai Minh marque un tournant stratégique dans l’évolution de l’industrie pharmaceutique vietnamienne. Photo : baodautu.vn
L’inauguration du nouveau laboratoire de biologie et de recherche clinique du groupe pharmaceutique Thai Minh marque un tournant stratégique dans l’évolution de l’industrie pharmaceutique vietnamienne. Photo : baodautu.vn

Placée sous l’égide de l’Institut vietnamien du ginseng et des plantes médicinales (VIGH), avec le soutien stratégique de Thai Minh Hi-Tech et du groupe pharmaceutique Thai Minh, cette structure de recherche se veut le cœur d’un écosystème scientifique d’un nouveau genre, dédié à la valorisation des pharmacopées traditionnelles à travers les standards de la biomédecine contemporaine.

Science appliquée au service du savoir local

Ce laboratoire de pointe, doté d’équipements modernes tels que le système Real-time PCR ou l’imagerie Chemidoc pour l’analyse génique et protéique, ambitionne de combler un vide persistant dans la pharmaceutique vietnamienne : le manque de données scientifiques rigoureuses sur les effets thérapeutiques des plantes indigènes.

Les recherches s’y dérouleront selon une méthodologie stricte, de l’échelle cellulaire jusqu’aux études précliniques, avec pour objectif d’identifier des composés actifs nouveaux à partir des ressources naturelles locales.

Une attention particulière est portée à la stratégie de drug repurposing, ou repositionnement de médicaments, appliquée ici à la phytothérapie anticancéreuse à faible coût.

« L’établissement de ce laboratoire est un manifeste clair de notre engagement pour un développement fondé sur la connaissance », déclare Nguyen Quang Thai, président du conseil d’administration de Thai Minh. « Nous avons choisi la voie difficile de la recherche rigoureuse, car seule la science permettra à l’entreprise - et au pays - de s’ancrer durablement dans l’avenir. »

Thai Minh entend désormais ne plus se limiter à la fabrication, mais concevoir des médicaments sur la base de données biologiques solides, répondant aux exigences internationales en matière de validation scientifique. C’est un pas en avant indispensable face aux attentes croissantes des autorités sanitaires et des marchés internationaux.

À l’occasion de cette inauguration, le docteur Vo Thuy Lu Tam a été officiellement nommé directeur du projet de développement pharmaceutique et directeur adjoint de l’Institut VIGH. Spécialiste reconnu en biologie moléculaire et pharmacologie, formé à l’Université nationale de Séoul, Vo Thuy Lu Tam a à son actif de nombreuses publications dans des revues scientifiques internationales telles que Experimental & Molecular Medicine, Oncotarget ou encore IJMS.

Pour Pham Ha Thanh Tung, directeur de l’Institut VIGH, « le Vietnam possède un trésor végétal inestimable, mais sans maîtrise technologique, ces plantes ne sortiront jamais du statut de simple potentiel inexploité ». Grâce à cette nouvelle plateforme scientifique, un lien décisif est établi entre savoirs traditionnels et approches biomédicales modernes.

Une vision à long terme pour la médecine vietnamienne

À horizon 2030, Thai Minh ambitionne de faire paraître plusieurs publications scientifiques de rang international et de développer des traitements à base de plantes ayant fait l’objet de validations mécaniques précises. Des solutions qui, tout en répondant aux besoins nationaux, pourraient aussi séduire d’autres marchés d’Asie du Sud-Est.

Au-delà de l’enjeu entrepreneurial, cette initiative incarne une aspiration plus large : celle de faire du Vietnam non plus un simple fournisseur de matières premières, mais un acteur reconnu dans l’exportation de savoirs médicinaux enracinés dans son patrimoine, mais désormais universalisés par la science.

Cette stratégie de rupture pourrait bien ouvrir une nouvelle ère pour l’industrie pharmaceutique vietnamienne, où la valeur ajoutée ne se mesure plus uniquement en volume de production, mais en capacité à générer de l’innovation scientifique à partir du vivant.

Thai Minh donne ici le ton d’un avenir où le médicament vietnamien ne sera plus seulement inspiré par la tradition, mais validé par la recherche – pour un positionnement compétitif, crédible et durable sur la scène mondiale.

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