
Le massif volcanique de Nam Kar, dans la province de Lam Dong, appartient à la catégorie des volcans jeunes, formés à la fois par des éruptions effusives et explosives.
Inscrit dans le circuit touristique dit du « Cantique de l’eau et du feu », Nam Kar se dresse dans le hameau de Phu Son, commune de Quang Phu (Lam Dong). Il est considéré comme l’un des points forts du Parc géologique mondial UNESCO de Dak Nong. Grâce à ses panoramas majestueux et encore intacts, et à ses atouts écologiques, géologiques et culturels, ce lieu devient une destination novatrice qui attire touristes nationaux et étrangers.

Selon des études scientifiques, Nam Kar est constitué de trois structures : un cône volcanique principal et deux cônes accessoires. Le cône principal s’élève à 60 mètres, présente un diamètre de 220 mètres, et sa bouche, environ 20 mètres de profondeur à partir du sommet, adopte une forme ovale caractéristique. Ce point atteint une altitude de 660 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sa composition est dominée par des scories volcaniques, chaque fragment, de quelques centimètres de diamètre.
À quelques dizaines de mètres vers le nord, se dresse le cône de scories plus petit, dit S1, haut de 24,2 mètres pour une altitude de 605 mètres. Il est né d’éruptions explosives, composées de scories et de bombes volcaniques d’environ 10 centimètres de diamètre, solidement agglomérés. Le cône S1 ne possède pas de bouche visible, mais est marqué par une structure tubulaire d’évent, souvent comparée à la forme d’un tronc d’arbre.
Au sud, à une distance similaire, se trouve la bouche de lave S2, haute de 22,4 mètres et culminant à 621 mètres d’altitude. Sa configuration en fer à cheval provient de plusieurs phases d’épanchement de lave, lesquelles se sont étendues pour former une vaste coulée couvrant environ 4,75 km². Les cônes de scories et de bombes se sont formés lors des phases initiales, lorsque la lave était riche en gaz et de faible viscosité, à la différence des stades ultérieurs qui ont créé la bouche de lave.

Un patrimoine culturel vivant
Au-delà de son intérêt géologique, le volcan Nam Kar est intimement lié à la vie culturelle des peuples autochtones, tels que les M’nong ou les E de. Une légende des M’nong circule concernant le lac au sommet du volcan peuplé de nombreux poissons : un jeune homme les aurait cuisinés, ignorant qu’ils étaient ceux du culte. Après ce repas, il fut transformé : il prit l’apparence d’un éléphant, grandes oreilles, ventre imposant, corps massif. L’éléphant devint insatiable, menaçant la survie du village. Les anciens et les chamans durent offrir du riz gluant, du maïs, des haricots, du manioc sur des feuilles de bambou, tout en récitant des incantations, pour ramener l’éléphant à la raison.

Aujourd’hui encore, une eau persiste dans le cratère, abritant des poissons. C’est pourquoi la population M’nong continue d’appeler ce lieu Nam Kar, ce qui signifie « montagne des poissons ». Cette légende est intégrée à l’épopée locale, rappelant aux générations futures le respect dû à la nature et aux dons qu’elle offre.
Un site d’exception pour le tourisme
Sur le plan touristique, Nam Kar réunit trois dimensions : un cadre naturel spectaculaire, une valeur géologique exceptionnelle, et une profondeur culturelle. Sa beauté originelle associée à ces récits mystérieux lui confère une singularité forte en tant que destination touristique.

Pour les visiteurs, nationaux ou étrangers, le volcan Nam Kar est bien plus qu’un phénomène naturel : il est la preuve vivante du lien entre l’homme et les vastes forêts des Hauts Plateaux du Centre du Vietnam, là où les coulées de feu ancestrales continuent, dans le silence, de raconter leur histoire.