Pour ceux qui sont nés en dehors du territoire du Vietnam, la Patrie est toujours au fond du cœur

Nhân Dân en ligne - Environ 5,3 millions de Vietnamiens vivent et travaillent dans plus de 130 pays et territoires à travers le monde. Beaucoup d'entre eux sont des enfants qui, nés hors du territoire vietnamien, sont de futurs « citoyens internationaux vietnamiens ». Cependant, l'image de la Patrie est toujours présente dans leur cœur et leur esprit.

Une fille française d'origine vietnamienne peint le drapeau national du Vietnam. Photo : Quyên GAVOYE.
Une fille française d'origine vietnamienne peint le drapeau national du Vietnam. Photo : Quyên GAVOYE.

Qui sont-ils ?

Ce sont les enfants qui ont un père ou une mère, ou les deux parents, d'origine vietnamienne. Ils n'ont peut-être pas la même couleur de peau ou de cheveux que les Vietnamiens, mais ils sont tous Vietnamien dans le sang. Beaucoup d'entre eux ne sont jamais allés au Vietnam, et il y en a aussi beaucoup qui ne parlent pas vietnamien, mais ils sont toujours fiers de leur origine vietnamienne.

Ils sont toujours curieux et conscients de la Patrie de leurs parents et grands-parents. Cela s'illustre par leur annonce devant les autres que « Je suis un enfant d'origine vietnamienne » ou « Mes grands-parents sont d'origine vietnamienne ».

Il n'est pas trop difficile de trouver sur Internet des photos d'enfants aux cheveux blonds et aux yeux bleus portant le « ao dài » (tunique traditionnelle vietnamienne) avec la fierté dans les yeux lors de leurs fêtes scolaires.

Les enfants peuvent ne pas comprendre pleinement la signification symbolique du costume, ils le mettent juste parce qu'ils le trouvent beau et veulent montrer à leurs amis que c'est le « ao dài » traditionnel du pays où leurs parents sont nés.

J'ai rencontré de nombreux enfants d'ascendance vietnamienne. Lors d'un séminaire sur les modèles d'habitation traditionnels du monde pour les élèves du primaire, organisé dans la ville de Besançon, j'ai eu l'occasion de présenter quelques caractéristiques typiques d'une maison à cinq pièces de la région Nord du Vietnam.

Après ma courte présentation, un enfant, qui a les cheveux blonds, la peau blanc rosé, s'est levé et m'a dit qu'il était vietnamien. Le garçon a dit que sa grand-mère est d'origine vietnamienne. Puis un autre garçon ayant de grands yeux, un nez haut et des traits typiques d'un Européen a dit qu'il était vietnamien aussi parce que son père était vietnamien.

Une fois, j'ai croisé un vieil homme européen. Ayant vu le badge attaché à ma veste, il m'a demandé si j'étais vietnamien. Après, il m'a parlé avec un léger accent vietnamien « Tôi cung la nguoi Viêt » (je suis aussi vietnamien). Il a ensuite expliqué plus en détail en vietnamien qu'il était né et avait grandi au Vietnam.

Qu'est-ce qui les rend fiers ?

L'éducation familiale et communautaire vietnamienne à l'étranger contribue de manière importante à la préservation des identités culturelles nationales à l'extérieur de la frontière. Un exemple typique est la communauté vietnamienne d'outre-mer en France. A ce jour, il n'existe pas encore d'enquête officielle sur le nombre de personnes d'origine vietnamienne vivant sur le territoire français. Pourtant, selon les chiffres annoncés par le Comité d'État chargé des Vietnamiens résidant à l'étranger du ministère vietnamien des Affaires étrangères dans le journal "Quê Huong" (Patrie), environ 250 000 à 300 000 Vietnamiens vivent en France.

Les Français d'origine vietnamienne ont déployé des efforts pour préserver et éduquer la culture et la langue vietnamiennes à leurs descendants. Si l’on est dans le 13e arrondissement de Paris, on peut avoir l'impression de se trouver à Hanoï ou à Hô Chi Minh-Ville, car la langue vietnamienne est parlée partout dans les rues. Des produits typiques vietnamiens tels que des chapeaux coniques, des « áo dài », des mortiers et des pilons, des jarres ou des balais en paille de roseau y sont également disponibles.

Les pratiques culturelles et les fêtes traditionnelles sont bien observées par la communauté vietnamienne d'outre-mer en Europe, en particulier le Nouvel An lunaire (le Têt traditionnel), la fête Vu Lan - qui a lieu le 15e jour du 7e mois lunaire pour exprimer la gratitude envers les parents, et Fête de la mi-automne.

Des célébrations joyeuses avec des danses du lion et des défilés de mode du « áo dài » sont organisées pour chaque fête du Nouvel An lunaire dans les grandes villes comme Berlin, Paris et Londres pour présenter la culture nationale vietnamienne aux habitants des pays hôtes.

À Paris, les autorités de la ville organisent de nombreuses activités pendant les vacances et la fête du Têt traditionnel pour honorer la culture du Vietnam et de l'Asie en général. Lors de la fête de la mi-automne chaque année, l’Union des jeunes du Vietnam en France se coordonne avec l'Association des étudiants vietnamiens en France, l'Association des architectes vietnamiens en France et le Centre culturel du Vietnam pour organiser une procession aux lanternes pour les enfants d'origine vietnamienne âgés de 3 ans -14 ans au Palais des Congrès de Montreuil. L'événement comprend également de nombreux jeux folkloriques vietnamiens et des performances d'artistes français.

Dans les familles des Vietnamiens d'outre-mer, tous les membres de la famille se réunissent pour un dîner le soir du Nouvel An lunaire pour déguster des plats traditionnels vietnamiens, notamment le « bánh chưng » (gâteau de riz gluant en forme carrée), le « thịt đông » (ragoût de viande congelée), le « giò lụa » (pâté de porc maigre) et poulet bouilli. C'est l'occasion pour eux de s'asseoir ensemble pour commémorer les ancêtres et partager des histoires sur la culture nationale avec les jeunes générations.

Quyên GAVOYE, vietnamienne résidant en France

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