Produits aquatiques: le Vietnam s’organise pour contrer les droits de douane américains

Le secteur des produits aquatiques du Vietnam est confronté à un défi majeur après que les États-Unis ont annoncé l’imposition de droits de douane compensatoires pouvant atteindre 46 % sur les produits importés en provenance du Vietnam.
Les exportations de produits aquatiques confrontées aux défis tarifaires des États-Unis. Photo : VGP.
Les exportations de produits aquatiques confrontées aux défis tarifaires des États-Unis. Photo : VGP.

En 2024, les exportations de produits aquatiques vietnamiens ont atteint un chiffre d'affaires de 10,07 milliards de dollars, couvrant plus de 170 pays et territoires. Les principaux marchés sont la Chine et Hong Kong(Chine) (21,7%), les États-Unis (18,0%), le Japon (15,1%), l’Union européenne (9,9%) et la République de Corée (8,0 %).

Néanmoins, l’annonce des États-Unis suscite de vives inquiétudes dans le secteur.

Dans ce contexte, la Direction des produits aquatiques et de l’inspection des pêches du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement a recommandé aux producteurs et entreprises de ne pas céder à la panique, évitant ainsi la récolte précipitée ou la réduction de la production qui pourrait perturber les plans de développement.

La circulaire n°188 a été émise pour orienter les services provinciaux, notamment ceux des régions côtières et du delta du Mékong, autour de cinq groupes de mesures essentielles pour maintenir la stabilité du secteur et préparer des scénarios de réponse.

Premièrement, il convient de renforcer le suivi des zones de production, de promouvoir les bonnes pratiques techniques en matière de gestion de l’élevage aquatique, d'assurer une communication régulière sur les évolutions du marché afin de rassurer producteurs et entreprises pendant que les ministères compétents poursuivent les négociations avec le gouvernement américain.

Deuxièmement, il est impératif d’encourager l’adoption de technologies avancées pour optimiser les chaînes de production, réduire les coûts, abaisser les prix, développer des marques fortes, assurer la traçabilité des produits pour prévenir les accusations de fraude à l’origine, et renforcer la compétitivité sur les marchés internationaux. La diversification des débouchés d’exportation est également une priorité.

Troisièmement, il est nécessaire d’organiser des chaînes de production intégrées pour limiter les intermédiaires, tout en soutenant les entreprises de transformation à augmenter leurs capacités d’achat et de stockage des matières premières, dans l’attente d’une révision des droits de douane par les États-Unis. Cela permettra de faciliter les livraisons dans un délai de 1 à 3 mois.

Quatrièmement, le développement de produits adaptés au marché intérieur est encouragé, en facilitant les partenariats entre transformateurs, aquaculteurs, chaînes de supermarchés, hôtels et restaurants afin de stimuler la consommation nationale.

Enfin, la transmission rapide des informations sur la situation de la production et les mesures d’atténuation permettra à la Direction des produits aquatiques de conseiller efficacement le ministère dans la planification et l’ajustement des politiques de soutien au secteur.

Malgré les défis actuels, cette période représente également une opportunité pour restructurer le secteur, renforcer ses capacités internes, diversifier les marchés et affirmer durablement la position du Vietnam sur la carte mondiale des exportations de produits aquatiques.