Renforcer l'efficacité de la conservation de la biodiversité

Renforcer l'efficacité de la conservation de la biodiversité

Avec plus de 62 000 espèces identifiées, le Vietnam figure parmi les pays les plus riches en biodiversité. Pour enrayer son déclin, des actions urgentes et coordonnées s’imposent à tous les niveaux.

Selon le rapport national sur la biodiversité, le Vietnam figure parmi les 16 pays les plus riches en biodiversité au monde.

Cependant, les effets négatifs du changement climatique, des activités humaines et des exigences du développement économique posent un besoin urgent de renforcer la conservation de la biodiversité.

Le Vietnam possède trois grands types d’écosystèmes : marins, terrestres et zones humides, avec environ 62 600 espèces identifiées. Parmi celles-ci, 106 espèces sont endémiques et n’existent nulle part ailleurs dans le monde.

Le Vietnam est également l’un des centres de ressources génétiques pour les plantes et les animaux, avec plus de 6 000 variétés de riz, 800 espèces de cultures et 887 races animales.

Un capital essentiel pour le développement

D’après un rapport du Forum économique mondial, 50 % du PIB mondial dépend directement ou indirectement de la nature et des services écosystémiques.

Cela montre que la biodiversité joue un rôle crucial, non seulement pour l’environnement, mais aussi pour l’économie de chaque nation.

Pour un pays comme le Vietnam, riche en biodiversité, cette dernière peut être considérée comme un « capital » important pour le développement.

Des recherches scientifiques montrent que les écosystèmes naturels sont à la base du développement durable de nombreux secteurs économiques, tels que l’agriculture, la sylviculture, les plantes médicinales et l’écotourisme.

La biodiversité contribue à assurer la sécurité alimentaire, créer des emplois, préserver les ressources génétiques, fournir des plantes médicinales pour la médecine traditionnelle, des matériaux pour la construction et des sources d’énergie.

La biodiversité façonne les paysages naturels et est à l’origine de nombreuses coutumes et traditions précieuses. Sa conservation constitue aussi une solution pour renforcer la résilience de la société face aux changements climatiques mondiaux.

M. Patrick Haverman, représentant résident adjoint du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Vietnam, a affirmé que la communauté internationale témoigne d’une forte détermination à travers de nombreuses actions concrètes pour préserver la nature et la biodiversité.

Face au déclin mondial de la biodiversité, la Conférence COP16, tenue en Colombie en 2024, a de nouveau appelé les pays à agir de manière plus rapide et déterminée pour atteindre des objectifs clés : protéger au moins 30 % des terres et des mers ; restaurer au moins 30 % des écosystèmes dégradés ; réduire de moitié la consommation non durable des ressources biologiques ; renforcer le financement durable pour la biodiversité ; garantir le partage équitable des bénéfices issus de l’utilisation des ressources génétiques.

Au Vietnam, conscients de l’importance de la biodiversité pour le développement, le Parti et l’État accordent une attention particulière à la protection de l’environnement et à la conservation de la biodiversité.

Cependant, à l’instar de la plupart des pays en développement, le Vietnam subit une forte pression liée au développement économique, à la pollution de l’environnement, à la déforestation, aux catastrophes naturelles, à l’intervention humaine, à l’invasion d’espèces exotiques et aux effets de plus en plus extrêmes du changement climatique.

Cela exige des actions concrètes et rapides pour protéger et valoriser ce « capital » naturel essentiel au développement économique.

Volonté et actions

Selon M. Nguyen Quoc Tri, vice-ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, la question de la conservation de la biodiversité au Vietnam est présente dans de nombreux textes et politiques.

Pour soutenir la conservation mondiale de la biodiversité, le gouvernement vietnamien a adopté la Résolution no 05/NQ-CP du 15 janvier 2021, soutenant l’engagement des dirigeants mondiaux pour la nature ; approuvé le Cadre mondial de Kunming-Montréal ; et promulgué la Stratégie nationale sur la biodiversité à l’horizon 2030, avec une vision jusqu’en 2050.

Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, le pays compte actuellement environ 42 % de surface forestière, soit près de 14 millions d’hectares ; 178 zones de conservation naturelle ; 11 réserves de biosphère reconnues par l’UNESCO ; quatre géoparcs mondiaux ; neuf zones humides d’importance internationale ; trois sites inscrits au patrimoine naturel mondial ; 12 parcs de l’ASEAN.

Les recherches et les efforts de conservation des espèces et des ressources génétiques ont obtenu de nombreux résultats concrets, démontrant la valeur réelle de la biodiversité pour la vie et le développement durable des secteurs économiques.

Pendant de nombreuses années, dans plusieurs localités, la priorité a souvent été donnée au développement économique, reléguant la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité au second plan.

En conséquence, de nombreux écosystèmes naturels se sont dégradés, menaçant gravement l’équilibre écologique et les ressources à long terme.

Les délégués relâchent huit faisans argentés rares dans le parc national de Cuc Phuong.Photo : Thai Ba.

Les délégués relâchent huit faisans argentés rares dans le parc national de Cuc Phuong.Photo : Thai Ba.

M. Nguyen Cao Son, vice-président du Comité populaire de la province de Ninh Binh, a souligné que sa province fait face à de nombreux défis dans la conservation de la biodiversité, notamment la diminution du nombre d’espèces et d’individus, la pollution, l’usage excessif d’engrais et de pesticides, les déchets plastiques...

Cette réalité impose l’urgence d’améliorer l’efficacité des efforts de conservation de la biodiversité, non seulement par le traitement des violations, mais surtout par l’intégration des objectifs de conservation dans les stratégies de développement socio-économique, notamment dans les zones riches en ressources biologiques, comme Ninh Binh.

Comme ailleurs, la biodiversité au Vietnam est gravement affectée par la pression sociale et le changement climatique. De nombreuses surfaces forestières et espèces endémiques ont disparu ou sont en danger d’extinction ; la baisse drastique du nombre d’espèces, la régression des écosystèmes et la perte d’équilibre écologique exigent des mesures concrètes et fermes.

« Nous devons agir plus rapidement, avec plus de détermination et d’efficacité. Les objectifs du Cadre mondial pour la biodiversité (GBF) et du développement durable ne pourront être atteints qu’avec une coordination étroite entre le gouvernement, les entreprises, les scientifiques, les communautés et la coopération internationale… », a insisté M. Hoang Van Thuc, directeur du Département de l’environnement (ministère de l’Agriculture et de l’Environnement).

Les activités éducatives visant à sensibiliser à l'environnement et à la nature présentent un intérêt particulier pour le parc national de Cuc Phuong, aidant les enfants à vivre des expériences pratiques. Photo: TNO.

Les activités éducatives visant à sensibiliser à l'environnement et à la nature présentent un intérêt particulier pour le parc national de Cuc Phuong, aidant les enfants à vivre des expériences pratiques. Photo: TNO.

Dans les temps à venir, pour réussir la mise en œuvre de la Stratégie nationale sur la biodiversité à l’horizon 2030, avec vision jusqu’en 2050, le Vietnam doit mettre en œuvre rapidement et fermement une série de mesures synchronisées. Il est notamment nécessaire de compléter le cadre juridique et les mécanismes de gestion, de renforcer les capacités d’application des lois sur la biodiversité ; d’intégrer la conservation dans les stratégies, les plans d’aménagement et les politiques sectorielles.

Parallèlement, il convient de renforcer la sensibilisation communautaire ; de contrôler rigoureusement les impacts négatifs sur la biodiversité, en particulier ceux des projets ayant un impact environnemental.

Enfin, il est indispensable d’élargir la coopération internationale, de transférer les technologies, de promouvoir la recherche scientifique afin de mieux préserver et valoriser la biodiversité ; de mettre en place et renforcer les systèmes d’information et de numérisation dans la gestion des données et de la biodiversité.

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