Le 22 décembre 2024, le Bureau politique a promulgué la Résolution no 57-NQ/TW relative aux percées dans le développement des sciences, des technologies, de l'innovation et de la transformation numérique nationale. Cet acte insuffle un nouvel élan au développement de ces secteurs.
Cette résolution constitue une véritable « boussole » pour les activités de recherche, de formation, d’application et de production de produits scientifiques et technologiques nationaux. Elle sert également de fondement à la création de centres technologiques modernes et spécialisés, tout en exerçant un fort pouvoir d'attraction sur les technologies de pointe, les talents, les scientifiques et la main-d'œuvre qualifiée du monde entier.
Toutefois, pour que les objectifs fixés deviennent bientôt réalité, il convient de reconnaître un fait : depuis de nombreuses années, un grand nombre de recherches et de thématiques scientifiques n’ont pas produit de résultats à la hauteur des attentes.
Chaque année, des milliers de projets de tous niveaux sont menés, mais de nombreux travaux, bien qu'ayant réussi leurs essais en laboratoire, restent inapplicables ou peu efficaces sur le terrain.
Un produit scientifique, s'il n'est pas lié à la vie réelle et ne rapporte pas de bénéfices proportionnels au capital investi, restera confiné au cadre du laboratoire. Plusieurs causes expliquent cette situation : des sujets d'envergure insuffisante, un manque de pragmatisme, l'absence de bases d’application, le manque de fonds pour le déploiement, le manque d'attrait pour les investisseurs ou l'incapacité à concurrencer les produits importés. Dans certains cas, cela est simplement dû à l’absence de mécanismes permettant aux résultats de recherche de s'imposer sur le marché.
Suite à la promulgation de la Résolution no 57, de nombreux scientifiques ont « proposé des recommandations » pour rehausser le niveau des recherches : instaurer un environnement propice aux groupes de recherche puissants, orienter les thématiques, professionnaliser l’organisation de la recherche et créer des mécanismes pour porter les produits vers l’application. Certaines voix suggèrent même d'encourager les entreprises à passer des commandes et à investir dans la recherche. Nous disposons de nombreux scientifiques, c'est un fait indéniable. Mais l'environnement n'est pas encore assez optimal et les groupes de recherche ne sont pas encore assez forts.
Les scientifiques sont dispersés dans de différents organismes et unités, ce qui rend difficile leur participation conjointe à un même projet ; il en résulte une quantité importante, mais une qualité limitée, et encore moins de thématiques applicables en pratique.
Certains projets présentent un haut caractère pragmatique, mais ne trouvent pas de débouchés sur le marché. Les budgets ont été entièrement consommés par la recherche, ne laissant aucune ressource pour la communication, les tests ou la promotion. Pendant ce temps, le marché propose déjà des équipements similaires venant de l'étranger, bien que le groupe de recherche soit convaincu que son produit est tout à fait compétitif…
Lever les barrières pour que la recherche scientifique accède à la pratique, serve la production, réduise la charge financière pour l’État tout en créant des sources de revenus pour les scientifiques et les organismes de tutelle… doit être aujourd'hui la priorité absolue.
L’État et les organes de gestion doivent étudier la mise en place de mécanismes de soutien et d’une coordination flexible pour que les produits scientifiques puissent « vivre » et que les scientifiques puissent « vivre décemment » au sens propre du terme. Cela stimulera certainement davantage la créativité des scientifiques, en vue d’atteindre les objectifs nationaux fixés par la Résolution no 57.