Nông Ngoc Duy travaille actuellement pour l’Organisation de recherche scientifique et industrielle de Commonwealth (CSIRO) en Australie. Il met en œuvre des projets gouvernementaux et multinationaux sur les questions mondiales de sécurité énergétique, de sécurité alimentaire et de changement climatique. Duy a récemment reçu le titre de professeur agrégé de l’Université Griffith. Sa tâche principale consiste à construire un centre de recherche sur les politiques et l’économie de l’énergie, pour améliorer les compétences des étudiants dans ce domaine.
Il y a dix ans, en arrivant en Australie, Duy ne pouvait imaginer ce que serait son chemin dans le futur. Il s’est rendu à l’étranger simplement pour « voir comment était l’environnement d’apprentissage, de travail et de recherche dans le monde ».
Au début, Duy a suivi les cours pour une maîtrise en économétrie à l’Université australienne de New England. Après avoir terminé le programme de formation avec de bonnes notes, il a obtenu une bourse pour faire un doctorat sur la construction d’un modèle économique global et l’étude de l’impact des politiques des réponses au changement climatique dans les différents pays. Grâce à ses excellentes réalisations lors de ses études de maîtrise, Duy a obtenu le soutien de son professeur, Mahinda Siriwardana, pour participer à certains projets financés par le gouvernement australien concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Après cela, Duy a quitté l’Australie pour l’Université d’État du Colorado aux États-Unis et l’Université de Bonn en Allemagne où il a étudié et enseigné pendant trois ans. Après avoir travaillé en Australie, aux États-Unis et en Allemagne, il s’est rendu compte que ces pays accordaient tous beaucoup d’importance à la recherche, mais le faisaient de différentes manières. Aux États-Unis, par exemple, une recherche approfondie avec des équipes de recherche multidisciplinaires à grande échelle provenant de différentes universités et instituts de recherche est préférable. En Allemagne, les scientifiques se concentrent sur de nouvelles directions de recherche.
Alors que Duy était en Allemagne depuis un an, il a décidé de retourner en Australie pour travailler après qu’il eut appris que le gouvernement australien recherchait des candidats pour le poste de chercheur principal à l’institut national de recherche.
Désormais, Duy participe à des projets multinationaux et travaille avec des scientifiques d’Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, des États-Unis, d’Autriche et du Canada. Ses études portent principalement sur le domaine de la sécurité énergétique et de la sécurité alimentaire.
Pour pouvoir vivre dans les pays étrangers, Duy dit qu’il doit travailler beaucoup plus que les autochtones. « La première terre dans laquelle j’ai mis les pieds était Armidale, avec 22 000 habitants et une superficie de 80 kilomètres carrés. Ma femme et moi avons dû porter un sac de 10 à 15 kilos de journaux sur nos épaules pour les livrer à la moitié de la population locale », se souvient-il. « L’été, je devais me lever à 5 heures du matin et partir pour le bureau. À 17 heures, je devais travailler dans un restaurant thaïlandais. À 21 heures, je devais livrer des journaux jusqu’à 2 heures du matin le lendemain », a-t-il déclaré.
Après 10 ans d’efforts, il a déclaré que les résultats de ses recherches avaient été reconnus. En 2020, il a été honoré comme l’un des cinq principaux jeunes chercheurs scientifiques australiens en sciences sociales. Le prix récompense les jeunes scientifiques travaillant en Australie qui ont publié d’excellents articles scientifiques dans des revues prestigieuses. Leurs recherches aident non seulement à résoudre les problèmes en Australie, mais donnent également des solutions aux problèmes mondiaux, en particulier dans les pays sous-développés. Les recherches de Duy créent des modèles et des méthodes progressistes qui évaluent l’impact des politiques du changement climatique sur l’économie australienne et d’autres pays tels que le Vietnam, la Chine et les États-Unis.
Le prix reconnaît également sa contribution au règlement des problèmes de fonte des glaces au pôle arctique, des déchets plastiques et de la sécurité sociale des minorités ethniques au milieu des catastrophes naturelles et des inondations causées par le changement climatique.
À ce jour, Duy a publié plus de 30 articles scientifiques dans des revues prestigieuses telles que Energy Economics, Applied Energy, Energy Policy, Energy, Journal of Environmental Management, Journal of Cleaner Production et Environmental Science and Policy. Un tiers de ses travaux de recherche ont des relations avec des problèmes existant au Vietnam. Le dernier projet de recherche mis en œuvre par Duy et 17 scientifiques vietnamiens au Vietnam et à l’étranger concerne la transmission et la production d’électricité à partir de matériaux fossiles et de sources d’énergie renouvelables dans toutes les régions du Vietnam.
Duy consacre également du temps à soutenir les jeunes chercheurs en recommandant des méthodes de recherche scientifique et la rédaction d’articles scientifiques. Il a souligné que même si les résultats de la recherche sont valides, ils seront inaccessibles et incompréhensibles pour le public et les décideurs politiques s’ils ne peuvent pas être présentés de manière transparente et logique. Duy a également souligné que 70 à 80 % des travaux de recherche restent sur papier, car ils sont difficiles à appliquer dans la réalité ou comme référence scientifique.
Selon le docteur Duy, pour avoir des recherches influentes dans la communauté scientifique, il est important que le chercheur fasse preuve de patience et de minutie dans ses travaux.