Un jeune gardien de la musique traditionnelle des Êdê

Passionnés par la culture ancienne, plusieurs jeunes Êdê ont pris l’initiative d’organiser des cours pour apprendre à jouer du gong, à tisser des brocatelles et à chanter des airs folkloriques. C’est grâce à eux que les traditions ancestrales pourront se perpétuer.
L'un des patrimoines célèbres du Tây Nguyên est l'espace de la culture des gongs, inscrit en 2008 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
L'un des patrimoines célèbres du Tây Nguyên est l'espace de la culture des gongs, inscrit en 2008 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

L'un des patrimoines célèbres du Tây Nguyên (Hauts Plateaux du Centre) est l'espace de la culture des gongs, inscrit en 2008 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Utilisés dans de nombreux rituels et croyances importants, les gongs sont considérés comme le principal langage de communication des humains avec les divinités et le monde surnaturel.

Pour les minorités ethniques du Tây Nguyên, les gongs sont l’âme de la vie et un trésor de la communauté. Passionné de cet instrument de musique traditionnel, Y Puen Niê, un jeune issu d’ethnie Êdê, veut s'établir sur sa terre natale et préserver les traditions culturelles de la région.

Y Puen Niê, responsable de la station de radio de la commune de Ču Pui, district de Krong Bong, province de Dak Lak (dans les Hauts Plateaux du Centre), s’efforce toujours de préserver et de promouvoir la culture de son ethnie, dont les instruments de musique traditionnels comme les gongs. Photo: VOV

Y Puen Niê, responsable de la station de radio de la commune de Ču Pui, district de Krong Bong, province de Dak Lak (dans les Hauts Plateaux du Centre), s’efforce toujours de préserver et de promouvoir la culture de son ethnie, dont les instruments de musique traditionnels comme les gongs. Photo: VOV

En tant que responsable de la station de radio de la commune de Ču Pui, district de Krong Bong, province de Dak Lak (dans le Tây Nguyên), Y Puen Niê s’efforce toujours de préserver et de promouvoir la culture de son ethnie, dont les instruments de musique traditionnels comme les gongs.

Diplômé de l'école de formation professionnelle Dam San, ce jeune artiste a consacré beaucoup de temps à effectuer des recherches sur l'origine et la signification des instruments de musique traditionnels de son ethnie, dont les gongs, le T'Rung (xylophone en bambou), le ching kram (tube de bambou), la flûte, ou encore le chant K'ut.

« Parce que je suis un enfant du Tây Nguyên. Depuis l'enfance, ma vie est rythmée par les sons des gongs et les festivals », a expliqué Y Puen Niê lorsqu'on l'interroge sur son attachement à la culture traditionnelle.

Talent et passion

Y Puen Niê est né dans le village de Phung, commune de Cu Pui, district de Krong Bong, province de Dak Lak. Derrière l'apparence simple se cache un cœur qui bat au son des gongs et des instruments de musique traditionnels des Êdê.

C'est à l'âge de 15 ans qu’il a commencé à découvrir la culture des Êdê et à apprendre à jouer du gong. « C'est un instrument sacré qui ne se joue que pendant les fêtes. En jouer est difficile », a-t-il confié.

De plus en plus de jeunes Êdê de la commune de Cu Pui s'intéressent aux instruments de musique traditionnels. Photo : VOV

De plus en plus de jeunes Êdê de la commune de Cu Pui s'intéressent aux instruments de musique traditionnels. Photo : VOV

Y Puen Niê et des enfants de la commune de Cu Pui participent au Festival culturel du district de Krong Bong en 2024. Photo : VOV
Y Puen Niê et des enfants de la commune de Cu Pui participent au Festival culturel du district de Krong Bong en 2024. Photo : VOV

Ces derniers temps, Y Puen Niê a organisé plusieurs cours d’apprendre à jouer du gong et d’autres instruments musicaux pour les jeunes Êdê. À travers ces cours, il souhaite retenir chaque rythme et tempo de ces instruments de musique traditionnels dans la vie moderne.

Y Puen Nie est également un membre actif des troupes artistiques de la commune de Cu Pui, contribuant de manière importante à diffuser l’art et la culture traditionnels des Êdê.

Avec son talent et son enthousiasme, Y Puen Nie a remporté des prix prestigieux lors de différents concours de musique, tels que la médaille d’or du Festival provincial d’art de masse, le prix B du Festival artistique des forces armées de la province de Dak Lak, ou encore le prix B du Festival culturel des ethnies minoritaires de Dak Lak 2023.

Mais, « le plus important pour moi, c'est la confiance des villageois », a-t-il affirmé. « La culture des Êđê et du Tây Nguyên coule dans mes veines. Je ne peux pas vivre sans elle, ne serait-ce qu'un jour ».

L’histoire de Y Puen Nie, un jeune passionné par la culture traditionnelle, témoigne de la forte vitalité de l’identité culturelle des ethnies minoritaires du Tây Nguyên. Face au rythme de vie moderne, il y a encore des jeunes qui s’engagent et se mobilisent de plus en plus pour la préservation et la promotion des valeurs culturelles et spirituelles inestimables. Le jeune artisan Y Puen Nie est un exemple brillant et une fierté de l’ethnie Êdê à Dak Lak.

Avec plus de 331 000 personnes, les Êdê sont le 12e plus grand groupe ethnique du Vietnam. Ils vivent essentiellement dans le Centre et sur les hauts plateaux du Tây Nguyên, plus précisément, dans les quatre provinces de Dak Lak, de Gia Lai, de Khanh Hoà et de Phu Yên.

Les Êdê préservent toujours leurs fêtes traditionnelles, cérémonie de sacrifice du buffle, pendaison de crémaillère, cérémonie de passage à l’âge adulte... Ils possèdent tout un trésor de littérature orale composé de mythes, de contes de fées, de comptines, et surtout d’épopées, dont les plus connues sont Dam San, Dam Kteh M’lan. C’est un peuple mélomane qui joue du gong, du tambour, de la flûte et d’autres instruments traditionnels, comme le Goc, le Kni ou le Dinh Nam.

Modernisation oblige, la physionomie des villages Êde change rapidement. Mais les membres de cette ethnie s’attachent toujours à préserver leurs traditions ancestrales. Ils sont bien conscients du fait que la sauvegarde de leur identité contribue à enrichir la culture vietnamienne.