Une pensée et une approche renouvelées dans la mobilisation de l’aide des organisations non gouvernementales étrangères

En revisitant les 75 années de diplomatie populaire, nous ressentons d’autant plus profondément que l’aide non gouvernementale n’est pas seulement un flux matériel, mais aussi un courant de confiance et d’humanité.

La vue générale de la séance de travail. Photo: vufo.org.vn
La vue générale de la séance de travail. Photo: vufo.org.vn

Les ressources de la confiance et de l’amitié

Pendant de nombreuses décennies, alors que le Vietnam traversait des périodes difficiles, les organisations et amis internationaux ont partagé, accompagné et soutenu nos efforts pour surmonter les conséquences de la guerre, éradiquer la faim et réduire la pauvreté, améliorer les soins de santé, développer l’éducation, protéger l’environnement et aider les groupes vulnérables. Ils sont venus non seulement avec des ressources matérielles, mais aussi avec leur cœur et leur confiance dans la voie de développement choisie par le Vietnam.

Selon les statistiques du Comité de coordination de l’aide populaire (PACCOM), la valeur de l’aide apportée par les organisations non gouvernementales étrangères (ONG étrangères) au Vietnam en 2024 a dépassé 233 millions de dollars, avec un taux de décaissement avoisinant les 80 %. Pour la période 2020–2024, le total de l’aide via le canal des ONG étrangères a atteint près de 1,14 milliard de dollars. Dans un contexte mondial traversé par de fortes turbulences ces dernières années, ce chiffre montre que le Vietnam demeure une destination fiable pour les ONG et les bailleurs internationaux.

Cependant, à l’heure où le Vietnam se transforme vigoureusement pour atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030, puis de pays développé et à revenu élevé d’ici 2045, le travail de mobilisation de l’aide doit s’orienter vers une relation de « partenariat accompagné » — coopérer, évoluer ensemble et créer ensemble des valeurs durables.

Une pensée nouvelle pour la coopération et l’accompagnement

Le monde d’aujourd’hui évolue rapidement : économie numérique, changement climatique, sécurité non traditionnelle, transition verte… Tout cela exige du Vietnam un renouvellement de sa pensée et de son approche vis-à-vis de l’aide non gouvernementale étrangère.

Tout d’abord, il nous faut passer d’une logique de « réception de l’aide » à une logique de « coopération pour un développement commun ». L’aide n’est pas seulement un flux de capitaux, mais une occasion d’échanger des connaissances, des technologies, des modèles de gouvernance et des méthodes de développement communautaire. Les ONG actuelles souhaitent non seulement « donner », mais aussi « faire ensemble », « apprendre ensemble », « diffuser ensemble ». Le Vietnam peut pleinement devenir un modèle de coopération nouvelle génération, où l’aide est associée à l’innovation, à la transition verte, au renforcement des capacités et au développement de la connaissance sociale.

Deuxièmement, nous devons passer d’un plaidoyer isolé à une coordination en réseau. Les ONG travaillent de plus en plus selon des modèles d’alliance, pluridisciplinaires et multipartenaires. Les organismes de gestion, les organisations vietnamiennes, les autorités locales, les entreprises et les communautés doivent tous participer. Lorsque « une voix commune » est formée, l’efficacité de la mobilisation et de l’utilisation de l’aide se trouve multipliée.

Troisièmement, il convient de passer d’un soutien à court terme à une coopération stratégique à long terme. Si auparavant l’aide se concentrait essentiellement sur des projets isolés, nous devons désormais viser des programmes de portée stratégique : développement des ressources humaines de haute qualité, énergies propres, santé communautaire, innovation et développement social durable.

Enfin, il est essentiel de passer d’une gestion administrative à une coordination intelligente et transparente. À l’ère numérique, les plateformes de données ouvertes, les cartes numériques de l’aide, les rapports en ligne… doivent être renforcés. La transparence de l’information ne crée pas seulement la confiance des partenaires internationaux, mais permet aussi aux organismes de gestion et aux collectivités de mieux utiliser chaque dollar de l’aide.

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La vice-présidente de l’Union des organisations d’amitié de la province de Dong Nai, Vy Vu Hong Thao, reçoit le panneau symbolique de parrainage remis par l’organisation WWO/États-Unis. Photo : dufo.dongnai.gov.vn

Une approche nouvelle : flexible et humaine

Sur la base d’une pensée renouvelée, le travail de mobilisation de l’aide doit se structurer autour de trois orientations principales :

Premièrement, placer les bénéficiaires au centre. Un projet d’aide n’est véritablement réussi que lorsqu’il apporte des opportunités et des capacités aux populations, en particulier aux groupes vulnérables : femmes, enfants, personnes handicapées, habitants des zones reculées.

Deuxièmement, considérer l’aide comme un levier de la transition verte et de la transformation numérique. Les modèles de développement communautaire vert, d’économie d’énergie, d’entrepreneuriat rural intelligent, d’économie circulaire… doivent être multipliés. C’est également la direction soutenue par de nombreuses grandes ONG telles que WWF, WVI, AAI, Oxfam, Plan International, ChildFund… au Vietnam.

Troisièmement, promouvoir une diplomatie populaire plus profonde. Chaque projet d’aide est aussi une histoire émouvante d’humanité, de compréhension et de partage au-delà des différences culturelles, linguistiques et nationales. C’est là la force douce du Vietnam dans ses relations internationales.

Des défis à surmonter

Bien que de nombreuses améliorations positives aient été réalisées, le travail avec les ONG étrangères reste confronté à divers défis : un cadre juridique encore chevauchant, des procédures d’approbation de projets parfois longues, une communication insuffisante sur les résultats de l’aide, et des capacités de mobilisation limitées dans certaines localités.

Cependant, ces difficultés n’entament en rien la confiance des amis internationaux envers le Vietnam. Au contraire, elles nous incitent à devenir plus professionnels, plus modernes et plus proactifs. Le Vietnam bénéficie d’un environnement politico-social stable et d’une crédibilité internationale croissante.

S’élancer dans une nouvelle ère

En revisitant 75 ans de diplomatie populaire, nous comprenons plus que jamais que l’aide non gouvernementale n’est pas seulement un flux matériel, mais aussi un flux de confiance et d’humanité. À l’ère de la mondialisation et de la transformation numérique, alors que le monde recherche à nouveau les valeurs humaines, le travail des ONG étrangères au Vietnam doit mettre en valeur ses spécificités : bienveillance, ouverture, proactivité, créativité et orientation centrée sur l’humain.

Pour y parvenir, nous avons besoin d’une équipe engagée, compétente et professionnelle ; de mécanismes flexibles permettant de libérer les ressources ; et surtout d’une pensée nouvelle, une pensée d’accompagnement, de créativité et de confiance.

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