« Après avoir conquis son indépendance au prix de sacrifices immenses, le Vietnam a su surmonter les blessures d’une guerre dévastatrice, affronter un embargo économique prolongé et, grâce au Renouveau, relever le défi de l’ouverture au monde », souligne M. Eric.
En seulement trois décennies, le pays a réduit son taux de pauvreté de près de 60 % à moins de 5 % aujourd’hui, tout en élevant ses standards d’éducation, d’électrification et d’industrialisation.
Cette capacité à transformer l’adversité en progrès témoigne de la force de caractère du peuple vietnamien et laisse présager qu’il saura relever les défis du XXIe siècle.
Pour l’expert, la première priorité du Vietnam est la maîtrise de l’énergie. « Sans une politique énergétique solide, souveraine et durable, aucune nation ne peut garantir la prospérité et le bien-être de ses citoyens », affirme-t-il.
Il recommande de réduire la dépendance extérieure et de bâtir un mix énergétique diversifié, intégrant les technologies bas-carbone, dont le nucléaire, indispensable pour de nombreux pays dont les ressources renouvelables sont limitées.
Les technologies NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) représentent, selon M. Eric, un second enjeu crucial. Leur développement rapide ouvre des opportunités économiques mais soulève également des questions sociétales majeures.
L’intelligence artificielle et la robotique, plus accessibles, risquent de remplacer certains métiers, tout en constituant des leviers stratégiques de compétitivité pour les puissances étrangères.
« Anticiper ces bouleversements est essentiel pour protéger l’emploi, former les nouvelles générations et assurer la prospérité nationale », insiste-t-il.
À l’image de Singapour, de la Corée du Sud ou de l’Estonie, le Vietnam doit intégrer les technologies NBIC dans l’enseignement fondamental, afin de préparer une génération capable de relever les défis de demain.
Le pays doit promouvoir des compétences transversales et encourager chaque citoyen à développer une expertise solide tout en suivant des formations complémentaires. Les sciences, les mathématiques, l’ingénierie, l’informatique, la cybersécurité et les biotechnologies doivent devenir des priorités nationales.
M. Eric souligne que le Vietnam peut s’inspirer des succès internationaux : la Corée du Sud avec les smartphones, Taïwan avec les semi-conducteurs, l’Inde avec le numérique et la pharmacie.
En identifiant un domaine stratégique et en investissant dans la recherche, les startups et les talents, y compris de la diaspora, le pays pourrait acquérir une force de négociation géopolitique et économique.
La protection des données et des infrastructures numériques est également cruciale dans un monde où celles-ci constituent « l’or noir du XXIe siècle ». Parallèlement, le développement durable doit guider les choix stratégiques, avec des investissements dans les énergies bas-carbone, la modernisation des infrastructures et les villes intelligentes résilientes.
Enfin, M. Eric insiste sur la nécessité d’une « diplomatie du bambou » : souple mais ferme, afin de défendre les intérêts nationaux sans s’enfermer dans des alliances exclusives.
En diversifiant ses partenariats et en participant aux initiatives internationales sur l’intelligence artificielle (AI) et la cybersécurité, le Vietnam consolidera sa position de puissance asiatique influente.
Pour M. Eric, les risques auxquels le Vietnam fait face sont autant d’opportunités historiques. En investissant dans l’éducation, en assurant sa souveraineté énergétique et numérique, en développant les technologies NBIC et en visant l’excellence dans un secteur stratégique, le pays peut garantir un avenir prospère à ses citoyens et se hisser parmi les nations influentes du XXIe siècle.
Le peuple vietnamien, déjà résilient et créatif, dispose des atouts nécessaires pour transformer ces défis en moteurs de prospérité et écrire une nouvelle page de son histoire.
