Vietnam : une accélération des réformes pour améliorer l’environnement des affaires

Plusieurs organisations internationales de renom saluent les avancées du Vietnam dans l’amélioration de son environnement des affaires et le renforcement de sa compétitivité. Selon leurs prévisions, le pays devrait maintenir un taux de croissance compris entre 7 et 8 % en 2025.
Photo d'illustration
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Des institutions comme Moody’s et S&P classent le Vietnam parmi les deux pays asiatiques ayant le mieux consolidé leur note de crédit à long terme. Par ailleurs, JETRO positionne le Vietnam au 2ᵉ rang mondial et au 1ᵉʳ rang en Asie parmi les destinations d’investissement les plus attractives. EuroCham le place également dans le top 10 des destinations mondiales pour les investissements, avec une amélioration continue de son Business Climate Index (BCI) en 2025, portée par la stabilité politique et des réformes administratives efficaces.

Cependant, les chiffres publiés en janvier 2025 par le Département des statistiques du ministère des Finances révèlent des défis persistants : seulement 10 700 nouvelles entreprises ont été créées (-30,3 % par rapport à l’an dernier), tandis que 58 300 entreprises ont cessé leurs activités (+8,1 % sur un an). Cette situation met en évidence les obstacles structurels qui freinent encore l’essor du secteur privé.

Une volonté politique forte pour lever les barrières

Conscient des défis à relever, le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, Tô Lâm, a récemment fixé des objectifs ambitieux :

  • Réduction d’au moins 30 % du temps de traitement des formalités administratives et des coûts liés aux affaires.
  • Suppression d’au moins 30 % des réglementations inutiles pour alléger les contraintes pesant sur les entreprises.
  • Intégration du Vietnam dans le top 3 des pays d’Asie du Sud-Est en matière d’environnement des affaires d’ici deux à trois ans.

Ces mesures visent à stimuler l’investissement privé et étranger, à réduire la bureaucratie et à accélérer la transition vers un modèle économique plus agile et compétitif.

Le Vietnam a déjà entrepris des efforts pour simplifier son cadre réglementaire, mais les progrès restent limités. Actuellement, le pays compte environ 6 200 exigences réglementaires et plus de 5 000 procédures administratives dans les secteurs clés. Une réduction immédiate de 30 % nécessiterait de supprimer plus de 2 000 réglementations et 1 500 procédures en une seule année – un chantier titanesque.

Cette simplification doit aller au-delà d’une simple suppression formelle de textes réglementaires. Il s’agit également de remplacer certaines contraintes par des normes techniques et des standards de qualité, d’évaluer les coûts réels engendrés par les démarches administratives et de privilégier la suppression des procédures les plus onéreuses pour les entreprises.

Accélérer la digitalisation pour moderniser l’administration

Une des clés du succès repose sur l’adoption massive des technologies numériques. En favorisant l’interopérabilité des bases de données publiques, les autorités pourraient considérablement réduire les redondances administratives et améliorer la fluidité des démarches pour les entreprises.

En outre, un changement de paradigme dans la gestion publique est nécessaire. Il ne s’agit plus d’un contrôle administratif strict, mais plutôt d’un soutien actif au développement du secteur privé. La décentralisation et l’autonomisation des gouvernements locaux sont également essentielles pour accélérer la mise en œuvre des réformes et répondre efficacement aux attentes du tissu entrepreneurial.

L’amélioration de l’environnement des affaires n’est pas qu’une simple initiative administrative : c’est un enjeu stratégique national. Un cadre réglementaire modernisé et simplifié peut favoriser un cycle vertueux, attirant plus d’investissements, renforçant la compétitivité des entreprises locales et propulsant le Vietnam vers une croissance à deux chiffres d’ici les prochaines années.

Pour assurer l’efficacité de ces réformes, un mécanisme de contrôle rigoureux doit être mis en place afin d’identifier et de sanctionner les pratiques administratives abusives. La transparence et la responsabilité des administrations publiques sont essentielles pour créer un climat de confiance avec le secteur privé.