190 milliards de dollars nécessaires pour la transition énergétique en Asie du Sud-Est

Pour atteindre ses objectifs climatiques d’ici 2035, l’Asie du Sud-Est doit investir jusqu’à 190 milliards de dollars, soit cinq fois le niveau actuel.
Champ d'énergie éolienne dans le district de Thuan Bac, province de Ninh Thuan, le long de l'autoroute Cam Lam - Vinh Hao. Photo : Vnexpress
Champ d'énergie éolienne dans le district de Thuan Bac, province de Ninh Thuan, le long de l'autoroute Cam Lam - Vinh Hao. Photo : Vnexpress

Ce chiffre, qui représente cinq fois les investissements actuels, provient des nouvelles estimations publiées par l’Agence internationale de l'énergie (AIE). Rien que pour la construction d'infrastructures, telles que les réseaux électriques, afin de soutenir la connexion et la transmission des énergies renouvelables, il faudra un investissement annuel d'environ 30 milliards de dollars, soit le double du niveau actuel.

Représentant 9% de la population mondiale, l’Asie du Sud-Est génère 6 % du PIB mondial et 5 % de la demande énergétique, mais n'attire actuellement que 2 % des investissements mondiaux dans l’énergie propre. Pourtant, cette région est censée devenir l’un des moteurs principaux de la demande énergétique mondiale au cours de la prochaine décennie.

Selon les prévisions basées sur le scénario actuel des politiques énergétiques, l’Asie du Sud-Est comptera pour 25 % de la croissance de la demande mondiale d’énergie d’ici 2035, juste derrière l’Inde. D’ici le milieu du siècle, la demande énergétique de l’Asie du Sud-Est dépassera celle de l’Union européenne.

En particulier, la demande d’électricité dans la région devrait croître de 4 % par an au cours des prochaines années.

Les sources d’énergie propre telles que l’éolien, le solaire, la biomasse et la géothermie devraient couvrir plus d’un tiers de cette croissance d'ici 2035, selon le rapport de l'AIE.

Cependant, ces sources ne suffiront pas à freiner la hausse des émissions de CO2 liées à l’énergie, qui devraient augmenter de 35 % d'ici le milieu du siècle. « Les technologies d’énergie propre ne se développent pas assez rapidement, et la forte dépendance à l’importation de combustibles fossiles expose ces pays à des risques futurs », a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.

Pour inverser cette tendance, un effort majeur est nécessaire pour s'aligner sur les objectifs de la conférence COP28 sur le climat et sur les objectifs nationaux des pays de la région.

Huit des dix membres de l’ASEAN ont déjà annoncé leur engagement d'atteindre la neutralité carbone (Net Zero).

Selon l’AIE, la transition vers l’énergie propre a déjà apporté des avantages à l’Asie du Sud-Est, avec plus de 85.000 emplois créés depuis 2019.

La région dispose également d’un potentiel important pour l’expansion des technologies d’énergie propre et de la transformation des minéraux critiques et stratégiques.

L’Indonésie est devenue un grand producteur de batteries lithium-ion grâce à ses vastes réserves de nickel.

Pendant ce temps, le Vietnam, la Thaïlande et la Malaisie sont devenus de grands fabricants d'équipements solaires, juste derrière la Chine.

CPV/NDEL