Dans le cadre du Forum Vietnam – Royaume-Uni sur les semi-conducteurs, organisé le 18 août à Hanoï par le Centre national pour l’innovation (NIC) en collaboration avec l’Ambassade du Royaume-Uni au Vietnam, M. Iain Frew a partagé le potentiel de coopération bilatérale dans le domaine des semi-conducteurs, la formation de personnel hautement qualifié et les industries du futur. Il a également réaffirmé l’engagement du Royaume-Uni à accompagner le Vietnam dans son intégration plus profonde dans la chaîne de valeur mondiale.
Selon vous, quelle est la stratégie la plus efficace pour renforcer la connexion du Vietnam avec les entreprises leaders et les centres de recherche en matière d’innovation, en particulier dans l’industrie des semi-conducteurs ?
Le Royaume-Uni dispose d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et d’une vaste expérience dans le secteur des semi-conducteurs, allant des entreprises privées aux universités, instituts de recherche et écosystèmes politiques. Grâce à cela, le Royaume-Uni est devenu l’un des pays technologiques les plus avancés au monde, avec un investissement total dans le secteur technologique dépassant 1 000 milliards de livres sterling.
Ce forum est le premier entre nos deux pays sur ce thème, visant à promouvoir la coopération et à identifier des opportunités pour l’avenir. Je me réjouis de la présence de nombreuses entreprises et organisations britanniques majeures dans le domaine des semi-conducteurs, telles qu’ARM, l’Université de Liverpool, Oxford Instruments, et d’autres entreprises cherchant à collaborer avec le Vietnam. Les entreprises vietnamiennes ont une forte ambition dans ce secteur, et le moyen le plus efficace de se connecter aux partenaires britanniques est au travers des missions commerciales, séminaires et forums, où les deux parties partagent leur expertise et discutent des défis et opportunités.
Actuellement, le Royaume-Uni a créé un nouveau Centre national des semi-conducteurs. J’encourage les partenaires vietnamiens à se connecter à cette structure et à organiser des visites, échanges, formations et renforcement des compétences, ainsi qu’à élargir la coopération avec les entreprises pour exploiter pleinement le potentiel bilatéral.
Le Vietnam vise à former 50 000 ingénieurs en semi-conducteurs. Comment évaluez-vous les opportunités de coopération entre nos deux pays pour le développement des ressources humaines, la recherche et les infrastructures dans cette industrie ?
C’est un objectif ambitieux, mais parfaitement aligné avec les tendances mondiales de l’industrie des semi-conducteurs. Les établissements britanniques offrent actuellement de nombreux programmes techniques, professionnels et académiques, allant de la théorie fondamentale à la pratique appliquée, et sont prêts à accompagner la formation de la prochaine génération de talents pour le Vietnam. La qualité de la main-d’œuvre est essentielle pour participer pleinement à la chaîne d’approvisionnement internationale.
Par exemple, ARM a mis en place le programme Flex Access, permettant aux universités d’accéder directement aux outils de conception de puces et de délivrer des certifications aux ingénieurs en semi-conducteurs. Au-delà de la formation, cela constitue une opportunité pour le Vietnam d’améliorer la standardisation de ses compétences selon les normes internationales. Parallèlement, il existe de nombreux espaces de collaboration en recherche entre enseignants et institutions scientifiques des deux pays, favorisant la production de nouvelles connaissances et leur application pratique.
Le Royaume-Uni possède également des compétences diversifiées dans les semi-conducteurs, de la recherche approfondie sur les semi-conducteurs composés au Pays de Galles aux technologies avancées d’emballage, de test et de développement d’équipements optiques. Ces compétences peuvent compléter directement les ambitions du Vietnam de progresser dans la chaîne de valeur. Je suis convaincu qu’avec la détermination du gouvernement vietnamien et le soutien des partenaires internationaux, notamment le Royaume-Uni, la coopération bilatérale dans ce domaine ouvrira de grandes opportunités pour le Vietnam afin d’affirmer sa place sur la carte mondiale des semi-conducteurs.
En dehors des semi-conducteurs, quels sont les secteurs technologiques d’avenir où nos deux pays peuvent coopérer et comment pourraient-ils se compléter ?
Le Royaume-Uni a récemment annoncé sa stratégie pour l’industrie moderne, identifiant huit secteurs clés, dont les semi-conducteurs constituent un pilier. Cependant, les semi-conducteurs ne sont pas isolés ; ils constituent la base de nombreuses innovations.
Par exemple, dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), nous avons organisé la Semaine de la technologie Royaume-Uni – Asie du Sud-Est à Hô Chi Minh-Ville, réunissant des experts pour développer des innovations basées sur les semi-conducteurs. De plus, des secteurs comme la technologie médicale, les données numériques et l’éducation numérique sont très prometteurs.
Dans une perspective de coopération, le Vietnam envisage la création d’un Centre financier international, destiné à attirer des investissements pour des projets technologiques. Le Royaume-Uni, en tant que centre financier technologique mondial, souhaite connecter ces ressources afin qu’elles soient dirigées vers les technologies du futur, y compris la fintech.
Quel est votre avis sur le potentiel de coopération technologique entre le Vietnam et le Royaume-Uni ?
Je crois que le potentiel est immense. Le Vietnam dispose d’une main-d’œuvre jeune, talentueuse et dynamique, constituant une base solide pour développer l’industrie du futur. Le Royaume-Uni possède une expertise technologique et une expérience pédagogique solides. Combinés, nous pourrons créer de nouvelles entreprises, idées et formes de coopération.
Je souhaite que des forums comme celui d’aujourd’hui ouvrent la voie à de nombreuses initiatives, projets et modèles de coopération concrets dans les années à venir.