Pour une gestion efficace des ressources humaines dans l’industrie des semi-conducteurs

L’industrie des semi-conducteurs constitue le socle de l’innovation technologique et de la croissance économique, jouant un rôle clé dans le développement de nombreux secteurs technologiques de pointe.

Le Vietnam a l’opportunité de devenir un centre mondial de l’industrie des semi-conducteurs. Photo : VNA.
Le Vietnam a l’opportunité de devenir un centre mondial de l’industrie des semi-conducteurs. Photo : VNA.

La gestion efficace des ressources humaines dans cette industrie permettra au Vietnam de devenir un maillon stratégique de la chaîne de valeur mondiale des semi-conducteurs.

C’est ce qu’on a appris lors d’un atelier international sur le thème « La gestion stratégique des ressources humaines pour le développement de l'industrie des semi-conducteurs au Vietnam ».

Placé sous les auspices de l’Université d’économie (relevant de l’Université nationale de Hanoï), l’événement a attiré la participation de nombreux experts vietnamiens et étrangers.

Le Vietnam vise à former une main-d'œuvre qualifiée pour l'industrie des semi-conducteurs, avec 50 000 professionnels d'ici 2030 et un écosystème éducatif renforcé, afin de répondre pleinement aux besoins du secteur d'ici 2050.

Dans son discours d’ouverture, la professeure associée et docteure Nguyen Anh Thu, vice-rectrice de l’Université d’économie, a souligné que l’industrie des semi-conducteurs était actuellement en plein essor, devenant un enjeu stratégique dans la course technologique mondiale.

Le marché mondial des semi-conducteurs a maintenu un taux de croissance annuel composé de 14 % au cours des deux dernières décennies. Grâce à cette dynamique, on s’attend à ce que cette industrie continue à croître fortement avec des revenus qui pourraient atteindre la barre des 1 000 milliards de dollars d’ici 2030, devenant un pilier stratégique de l’économie mondiale.

Au-delà de son rôle en tant que moteur économique et technologique, l’industrie des semi-conducteurs est aujourd’hui considérée comme un symbole de puissance et de position nationale sur la carte géopolitique.

Le Vietnam, quant à lui, a publié une stratégie de développement de l’industrie des semi-conducteurs à l’horizon 2030, avec une vision pour 2050, ainsi qu’un programme de développement des ressources humaines pour l’industrie des semi-conducteurs jusqu’en 2030 et orientation vers 2050.

Il ambitionne également de former au moins 50 000 ressources humaines hautement qualifiées, dont 42 000 ingénieurs, 7 500 masters, 500 doctorants et 5 000 experts en intelligence artificielle au service de cette industrie.

D'ici 2050, le pays s'efforce de répondre à la demande nationale en termes de quantité et de qualité des ressources humaines dans l'industrie des semi-conducteurs à toutes les étapes de la chaîne de valeur. Les établissements de formation, en particulier les établissements d'enseignement supérieur au Vietnam, sont capables de former des ressources humaines de haute qualité pour servir le développement de l'industrie vietnamienne des semi-conducteurs.

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Lors de l'atelier international sur le thème « La gestion stratégique des ressources humaines pour le développement de l'industrie des semi-conducteurs au Vietnam ». Photo : NDEL.

Le docteur Chu Duc Hoang, chef du bureau du Fonds national d’innovation technologique (relevant du ministère vietnamien des Sciences et des Technologies), a déclaré : « Le Vietnam se fixe l’objectif de former 50 000 ingénieurs spécialisés dans l’industrie des semi-conducteurs, mais il manque une stratégie synergique alignée sur la qualité et la structure de la main-d’œuvre. Autrement dit, les formations actuelles ne satisfont qu’à 15 % des normes internationales, tandis que 40 % des effectifs doivent être recyclés après le recrutement ».

D’autre part, le Vietnam ne forme qu’environ 22 % des compétences spécialisées requises, et manque de 85 % d’experts de haut niveau. De plus, le taux de fuite des cerveaux atteint 35 %, dont 70 % des étudiants brillants partis à l’étranger ne reviennent pas, et 65 % des ingénieurs formés à l’étranger quittent le pays dans les cinq années suivant leur prise de poste, a indiqué Chu Duc Hoang.

Il a proposé un modèle 70 : 20 : 10, qui consiste à former 50 000 ingénieurs répartis à 70 % pour l’exploitation, 20 % pour la conception et 10 % pour la recherche, afin de garantir une croissance durable de 25 % par an pour le secteur.

En ce qui concerne la formation universitaire, il a estimé que 20 universités technologiques de premier plan pourraient participer à la formation de 5 000 étudiants par an. Cela constitue la base pour atteindre 10 000 ingénieurs en semi-conducteurs chaque année.

De nombreux avis ont été émis lors de l’atelier pour aider le Vietnam à établir des modèles de formation efficaces et à renforcer la connectivité entre entreprises, universités et agence de gestion dans l’industrie des semi-conducteurs. Cela permettra au Vietnam d’édifier un écosystème de ressources humaines complet, de répondre aux objectifs de développement durable et d’améliorer la compétitivité nationale dans la chaîne de valeur mondiale des semi-conducteurs.

En vertu du Programme de développement des ressources humaines pour l'industrie des semi-conducteurs d’ici 2030, avec une vision jusqu'en 2050, l'objectif général est que d'ici 2030, le Vietnam forme et développe une main-d'œuvre de haute qualité dans l'industrie des semi-conducteurs, en se concentrant sur la conception, l'emballage et le test des puces semi-conductrices, et maîtrise progressivement la technologie dans le processus de fabrication des semi-conducteurs, dont la formation d'au moins 50 000 travailleurs de niveau universitaire ou plus qualifiés pour servir l'industrie des semi-conducteurs à toutes les étapes de la chaîne de valeur de l'industrie des semi-conducteurs.

D'ici 2050, le Vietnam disposera d'une main-d'œuvre solide, rejoignant la chaîne de valeur mondiale de l'industrie des semi-conducteurs, capable de répondre aux exigences de développement de l'industrie vietnamienne des semi-conducteurs en qualité et en quantité.

Pour atteindre les objectifs fixés, la décision définit également sept groupes de tâches et des solutions de mise en œuvre.

Il s'agit des tâches et de solutions concernant la recherche, la construction et le perfectionnement de mécanismes et de politiques spécifiques ; sur l'investissement dans les infrastructures, les installations et la technologie pour la formation ; sur l'organisation de la formation ; sur la mobilisation et la diversification des ressources ; sur la construction d'écosystèmes, la création de ressources humaines, le soutien au développement des entreprises ; sur la recherche et le développement et du groupe d'autres tâches et solutions.

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