Cependant, les entreprises de cette filière restent fortement dépendantes des matières premières importées, ce qui complique leur développement dans un contexte de concurrence mondiale de plus en plus intense.
Les entreprises doivent se concentrer sur deux facteurs clés : établir une zone de production stable et durable, et renforcer la transformation en profondeur afin d’augmenter la valeur ajoutée de leurs produits.
Les entreprises à l’initiative
Nguyen Hoang Dat, vice-président de l’Association de la noix de cajou de Binh Phuoc, a déclaré que la majorité des entreprises de la province de Dong Nai doivent importer des matières premières brutes d’Afrique, ce qui engendre non seulement des risques liés aux prix et à la logistique, mais affecte également l’autonomie et la stabilité du secteur.
Ces dernières années, les entreprises de transformation de noix de cajou ont collaboré avec les autorités et les cultivateurs pour planifier et investir dans la construction de zones de production nationales, contribuant ainsi à assurer l’approvisionnement et à soutenir les cultivateurs dans l’amélioration de leurs revenus.

Forte de 20 ans d’expérience dans la production et la transformation de la noix de cajou dans l’ouest de la province de Dong Nai, Mme Nguyen Thi My, directrice générale de la société Ha My, située dans la commune de Dong Phu, a pris l’initiative de développer une zone de production de matières premières.
Elle s’est associée à des coopératives de producteurs de noix de cajou des communes de Dak Nhau, Phuoc Son et Bom Bo pour produire ensemble de la noix de cajou biologique.
« Binh Phuoc dispose de nombreux atouts pour développer l’industrie de la transformation de la noix de cajou, mais ceux-ci n’ont pas encore été exploités à leur juste valeur. C’est pourquoi j’ai rapidement mis en place une zone de production de matières premières, investi dans une usine de transformation et recherché des marchés ainsi que des partenaires commerciaux », a-t-elle déclaré.
« Aujourd’hui, l’entreprise contrôle de manière autonome son approvisionnement en noix de cajou brute et propose des dizaines de produits transformés à partir de la noix décortiquée, afin de répondre à la demande du marché national et d’exporter vers de nombreux marchés exigeants tels que les États-Unis, le Japon, la Chine, la République de Corée ou le Canada. ».
En parallèle de la construction des zones de production, les entreprises s’engagent également à appliquer les sciences et les techniques pour renforcer la transformation spécialisée. Il s’agit d’une solution visant à augmenter la valeur des produits, accroître la compétitivité et élargir les marchés.
Nguyen Hoang Dat, directeur de la Sarl Vinahe (quartier Phuoc Binh, province de Dong Nai), a déclaré : « Dans le processus de transformation et de production de la noix de cajou, nous mettons l’accent sur l’application des sciences et technologies, que nous considérons comme la “clé” du succès. L’application des sciences et technologies permet de réduire de nombreuses étapes intermédiaires dans le processus de production, tout en augmentant la productivité et la qualité des produits ».
Aux côtés des agriculteurs
Après la fusion administrative, la province de Dong Nai compte plus de 160 000 hectares de plantations de noix de cajou, représentant environ 50 % de la superficie totale du pays. Cependant, la majorité de ces plantations sont anciennes, avec des arbres vieillissants dont le rendement et la qualité restent limités. Face à cette situation, la province s’efforce depuis quelques années de mettre en œuvre diverses solutions afin de « rajeunir » les vergers de cajou.
L’une des solutions consiste à replanter les vergers de cajou vieillissants ou affectés par les maladies. La province soutient les agriculteurs dans l’abattage des arbres peu productifs, en les remplaçant par de nouvelles variétés à haut rendement et résistantes aux maladies telles que PN1, AB05-08, AB29, etc.
Le secteur agricole collabore avec des instituts et établissements de recherche pour sélectionner, multiplier et fournir aux agriculteurs des plants certifiés ; il assure également le transfert de techniques culturales avancées à travers des sessions de formation et des modèles de démonstration technique.

Le secteur agricole guide les agriculteurs dans les pratiques telles que la taille des branches, la formation de la ramure, la fertilisation équilibrée, l’irrigation économe en eau et la lutte efficace contre les ravageurs et maladies, notamment les punaises des fleurs et l’anthracnose, principales causes de mauvaises récoltes de cajou.
L’application de la mécanisation et de la transformation numérique est encouragée afin de réduire les coûts, accroître les rendements et améliorer la gestion des vergers.
Sept ans auparavant, Pham Van, habitant de la commune de Phuoc Son, dans la province de Dong Nai, a pris l’initiative d’abattre trois hectares de vieux anacardiers pour replanter.
Il confie : « Auparavant, les arbres étaient trop âgés, le rendement atteignait environ 1,8 tonne par hectare. Les années de sécheresse ou lorsque la floraison coïncidait avec le gel matinal, la productivité ne dépassait même pas une tonne par hectare.
Depuis que la province soutient la replantation, le rendement dépasse 2,5 tonnes par hectare.
L’anacardier dépend fortement des conditions climatiques, il est donc nécessaire de choisir des variétés résistantes à la sécheresse et de bien entretenir les plants dès le départ, notamment en taillant les branches, en formant la ramure et en utilisant des engrais organiques.
En cas de maladies ou de ravageurs, il faut intervenir rapidement et au bon moment pour obtenir le meilleur rendement possible.»
Aux côtés de l’État et des scientifiques, les entreprises doivent accompagner les agriculteurs dans l’intensification de l’application des sciences et technologies, ainsi que dans le transfert de progrès techniques afin d’améliorer le rendement, la qualité et la valeur de la noix de cajou. Parallèlement, les agriculteurs doivent bénéficier d’un appui technique et de plants pour replanter et remplacer les vergers d’anacardiers vieillissants et peu productifs.
En même temps, les entreprises doivent renforcer la coopération et l’intégration au sein des chaînes de valeur, optimiser l’efficacité des chaînes de liaison, améliorer la compétitivité et garantir des débouchés stables pour les produits à base de noix de cajou.