Production verte, protection de l’environnement et bénéfices pour la communauté

La réduction des émissions de gaz à effet de serre est devenue une exigence incontournable dans le processus de développement socio-économique. 

La province de Quang Tri compte actuellement plus de 2 000 hectares de rizières appliquant un modèle de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La province de Quang Tri compte actuellement plus de 2 000 hectares de rizières appliquant un modèle de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

À Quang Tri, au Centre du Vietnam, parallèlement à la promotion d’une industrie orientée vers la croissance verte et l’efficacité énergétique, la province met progressivement en place des zones de production agricole à faibles émissions de carbone, en vue de participer au marché des crédits carbone.

Réduire les émissions dans la production

Parmi les secteurs à forte consommation d’énergie, l’usine de ciment Song Gianh (appartenant au groupe SCG – Thaïlande), située dans la commune de Tuyen Hoa, se distingue par sa persévérance dans la mise en œuvre d’un modèle de production à faibles émissions. L’usine a obtenu la certification Singapore Green Building Product (SGBP) pour trois gammes de ciment, ainsi que la Déclaration environnementale de produit (EPD) pour 19 autres, répondant aux normes internationales de réduction des émissions de carbone.

Son directeur, Nguyen Van Thanh, indique : « L’usine met en œuvre un programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre conformément aux orientations du gouvernement. L’une des solutions phares consiste à remplacer le charbon par des combustibles biomasse et recyclés. Grâce à cela, la proportion de combustibles de substitution atteint 20 à 30 %, ce qui permet de réduire considérablement les émissions de CO₂ tout en valorisant les sous-produits agricoles et les déchets industriels. »

Au-delà du remplacement des combustibles fossiles, l’usine récupère également les gaz d’échappement pour produire de l’électricité, générant chaque année 5 à 6 MW, soit environ un tiers de sa consommation interne. Cette solution allège la pression sur le réseau électrique national et permet d’économiser des dizaines de milliards de dongs, réinvestis dans les technologies vertes.

Parallèlement à la réduction des émissions, l’usine de ciment Song Gianh valorise le gypse synthétique, le laitier d’acier et les cendres volantes issus d’autres industries comme additifs dans la fabrication du ciment. Cette démarche contribue à économiser les ressources naturelles tout en réduisant la quantité de déchets rejetés dans l’environnement.

Dans le même esprit de production respectueuse de l’environnement, la société par actions Hoang Long de transformation minérale, installée dans la zone économique de Hon La, adopte progressivement une approche intégrée : de la technologie d’exploitation en circuit fermé à l’engagement en matière de réhabilitation écologique, conciliant ainsi performance économique et responsabilité environnementale.

Nguyen Duc Long, président-directeur général de l’entreprise, confie : « Dès le départ, nous avons compris que pour durer et s’intégrer à l’international, il fallait changer notre manière de faire : impossible de poursuivre un modèle d’exploitation à court terme laissant derrière lui des séquelles écologiques. Notre stratégie repose sur l’investissement dans les technologies propres, la transparence de gestion et la contribution à la communauté. Ce n’est pas seulement une responsabilité morale, mais une condition de survie pour Hoang Long. »

L’entreprise a mis en œuvre un processus de séparation du titane en circuit fermé, réutilisant l’eau, traitant les boues selon les standards internationaux et reboisant systématiquement les sites restaurés. En parallèle, elle a créé un Fonds minier vert pour soutenir la reforestation et la régénération de la végétation sur les zones exploitées.

Nguyen Duc Thien, directeur adjoint du Comité de gestion de la zone économique de Quang Tri, souligne : « Les entreprises investissant dans les technologies à faibles émissions ne se contentent pas de protéger l’environnement : elles renforcent aussi leur compétitivité et leur durabilité. Nous considérons cette orientation comme inévitable et accompagnerons les entreprises dans leur transition. À l’avenir, nous développerons des zones industrielles vertes, renforcerons la surveillance des émissions grâce aux technologies numériques et intégrerons les critères d’économie d’énergie et de production plus propre dans la planification et l’octroi des licences d’investissement. »

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L’usine de ciment Song Gianh mise sur une production verte et durable.

Quand le grain de riz entre sur le marché du carbone

Parallèlement à la transformation verte de l’industrie, l’agriculture de Quang Tri entame sa propre transition bas carbone. Dans les rizières, une nouvelle approche de la culture émerge, où la valeur du riz ne réside plus seulement dans le rendement, mais aussi dans son potentiel à générer des bénéfices via les crédits carbone.

Selon le Service provincial de l’Agriculture et de l’Environnement, la campagne hivernale-printanière 2024-2025 a vu la mise en œuvre pilote de 60 hectares de riz cultivés selon un protocole de réduction des émissions. Lors de la saison été-automne 2025, plus de 2 000 hectares ont été engagés dans ce modèle. L’objectif est qu’à l’horizon 2030, 50 % de la superficie rizicole de la province – soit environ 50 000 hectares – y participent, avec 5 000 à 10 000 hectares mis en œuvre chaque année.

Le modèle repose sur la gestion alternée des cycles d’irrigation humide et sèche, la réduction des engrais azotés, la limitation des pesticides et la numérisation du suivi des pratiques agricoles afin d’assurer la transparence. Les premiers résultats montrent des bénéfices tangibles : économie d’eau, réduction des coûts, diminution des maladies, tout en maintenant le rendement et la qualité.

Nguyen Giang, directeur de la coopérative Gio Linh de produits agricoles biologiques, note : « Le plus grand défi, c’est de changer la mentalité et les habitudes des agriculteurs. Habitués à maintenir leurs champs constamment inondés, ils doivent désormais s’appuyer sur des instruments de mesure pour ajuster le niveau d’eau. Mais une fois qu’ils constatent les avantages concrets – baisse des coûts, maintien de la fertilité des sols, augmentation des rendements – ils adhèrent volontiers au programme. »

Nguyen Hong Phuong, directeur adjoint du Service provincial de l’Agriculture et de l’Environnement, indique : « Il est encourageant que les agriculteurs commencent à s’intéresser aux bénéfices à long terme du marché du carbone. Avec plus de 100 000 hectares de riz cultivés chaque année, Quang Tri dispose d’un fort potentiel pour s’intégrer au marché international du carbone. Si la production est bien organisée et la surveillance numérique transparente, le riz de Quang Tri pourra obtenir des certifications internationales, offrant une “double opportunité” : accroître le revenu des producteurs et affirmer la place de l’agriculture dans la transition verte. »

Face aux pressions du changement climatique et aux exigences du développement durable, Quang Tri avance concrètement dans sa transition, de la production industrielle à la culture agricole.

La réduction des émissions n’est plus un simple engagement environnemental : elle devient un critère clé de compétitivité pour les entreprises et une opportunité économique pour les agriculteurs. Grâce à des efforts conjoints en matière de technologie, de gouvernance et de suivi des émissions, la province construit progressivement un modèle de production à faibles émissions, où chaque activité s’inscrit dans une logique de responsabilité environnementale et de bénéfice collectif.

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