Selon le Service provincial de la sylviculture, Thai Nguyen compte aujourd’hui plus de 22 637 hectares de forêts certifiées FSC (Forest Stewardship Council), soit 1 616 % de l’objectif fixé pour la période 2021-2025. Rien que sur les neuf premiers mois de l’année 2025, plus de 8 600 hectares ont obtenu cette certification. Six des sept zones de forêts spéciales de la province, ainsi qu’une entreprise forestière, appliquent désormais un plan de gestion conforme aux standards internationaux.
Des retombées économiques et environnementales significatives
La certification FSC ne se limite pas à un gage environnemental : elle ouvre aussi de nouvelles perspectives commerciales. Les produits boisés certifiés de Thaï Nguyen peuvent désormais accéder aux marchés les plus exigeants, notamment en Europe, au Japon et aux États-Unis. Leur valeur est estimée de 10 % à 15 % supérieure à celle des produits issus de forêts non certifiées.
Outre le gain économique, cette approche contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la préservation des sols et des ressources hydriques, ainsi qu’à la professionnalisation des pratiques sylvicoles. Dans les zones à forte population ethnique minoritaire, la foresterie durable devient une source de revenus stable et un levier d’inclusion sociale, tout en renforçant l’attachement des habitants à la protection de leur environnement naturel.
Un objectif national ambitieux à l’horizon 2030
Le Vietnam s’est fixé pour objectif d’atteindre un million d’hectares de forêts certifiées d’ici à 2030, conformément à la Stratégie nationale de développement forestier 2021-2030, avec vision à 2050. Actuellement, les petits exploitants gèrent plus de la moitié des plantations du pays et s’imposent comme un maillon clé du modèle de gestion forestière durable.
D’après la Fédération vietnamienne du bois et des produits forestiers (VIFOREST), plus de 520 000 hectares de forêts vietnamiennes disposent déjà d’une certification de gestion durable, soit environ 13 % de la superficie totale des forêts plantées. Cette progression s’est accélérée depuis la création du système national VFCS/PEFC, fruit d’une coopération entre le Vietnam et le Programme for the Endorsement of Forest Certification (PEFC).
Vers une filière bois compétitive et responsable
À l’échelle nationale, plus de 2 millions d’hectares de forêts bénéficient désormais de plans de gestion approuvés, et plus de 3 millions de mètres cubes de bois certifiés alimentent les chaînes de transformation et d’exportation. Le gouvernement ambitionne de faire de l’industrie du bois un secteur économique stratégique, avec un objectif d’exportations de 20 milliards de dollars d’ici 2025 et 25 milliards d’ici 2030. La consommation intérieure, elle, devrait atteindre 5 à 6 milliards de dollars sur la même période.
Pour y parvenir, le secteur mise sur une chaîne de valeur intégrée, allant de la plantation à la transformation et à la commercialisation, en privilégiant les technologies vertes et la production à haute valeur ajoutée.
Selon Tran Quang Bao, directeur général du Département des forêts, la gestion durable repose sur un cadre politique cohérent : investissements publics, mobilisation de ressources privées, innovations technologiques et formation des ressources humaines. L’État encourage la participation des ménages, des entreprises et des communautés locales à la protection, au reboisement et à la valorisation des ressources forestières.
Les populations ethniques vivant à proximité des forêts bénéficient de programmes d’attribution de terres et de forêts, leur permettant de développer une économie sylvicole durable, de préserver leurs pratiques culturelles et spirituelles liées à la nature, tout en contribuant à la conservation des écosystèmes.