 
 Produire vert, c’est faire preuve de bienveillance
Selon Le Van Tam, la première Foire d’automne 2025 est l’un des plus grands événements de promotion commerciale, réunissant de nombreuses entreprises et coopératives du pays. Participer à cette foire et y présenter ses produits représente une opportunité précieuse pour les agriculteurs comme lui : faire connaître les spécialités régionales et affirmer la capacité d’innovation des paysans vietnamiens.
Sur le stand de la Coopérative Song Hong, les visiteurs ont été intrigués par un produit à la fois unique et original : les pailles végétales Ecos, destinées à remplacer les pailles en plastique afin de protéger l’environnement. L’idée est née du constat que nombre de produits agricoles se perdaient chaque année en raison de la chute des prix lors des récoltes abondantes, alors que la pollution plastique ne cessait de s’aggraver. Dès la fin de l’année 2016, M. Tam a commencé à étudier la fabrication de pailles à base de végétaux. Le produit a été finalisé début 2020, mais la pandémie de Covid-19 a interrompu la production pendant près de trois ans. Celle-ci n’a repris qu’à la fin de 2022.
 
 Pour lui, créer un produit écologique est un parcours semé d’embûches : « On ne peut pas faire du vert sans aimer la nature, et si l’on agit seulement pour l’argent, la démarche ne sera jamais durable. » Produire vert, c’est avant tout un acte de bienveillance, envers l’environnement, la santé et les générations futures. Bien qu’il doive encore supporter des pertes pour maintenir la production, il affirme n’avoir jamais regretté ce choix.
Faire rayonner les produits vietnamiens sur les marchés étrangers
En mai 2025, M. Tam a apporté ses pailles Ecos en Allemagne pour participer à une grande foire européenne. Celles-ci ont suscité l’intérêt des consommateurs, lui permettant de signer un contrat d’exportation. Grâce à l’effet médiatique et à l’usage des outils numériques, livestream, vente en ligne, le produit « vert, original et innovant » a ensuite trouvé naturellement sa voie vers le marché américain.
 
 Au fil de ses échanges avec l’étranger, M. Tam a compris une chose essentielle : les agriculteurs vietnamiens doivent s’adapter rapidement. « D’ici quelques années, l’intelligence artificielle se développera à une vitesse fulgurante. Ceux qui tardent à évoluer seront laissés derrière. Je ne suis qu’un paysan, mais j’essaie toujours de suivre mon temps pour porter les produits vietnamiens vers le monde. »
Lors de la Foire d’automne, il a également participé activement aux rencontres de mise en relation et de coopération avec des entreprises internationales. En quelques jours, des clients venus d’Australie et de Chine se sont intéressés à ses pailles végétales et ont passé des commandes. Certaines entreprises chinoises ont même proposé de tester le produit sur des plateformes de commerce électronique.
 
 Fort de ces premiers succès, M. Tam souhaite continuer à diffuser l’esprit de l’économie verte au sein de la communauté des entreprises agricoles vietnamiennes. Selon lui, il est nécessaire de mieux promouvoir les produits OCOP (Chaque commune, un produit) et les spécialités régionales afin que les Vietnamiens soient plus fiers de leurs produits et que les amis étrangers découvrent les valeurs vertes de l’agriculture vietnamienne.
Il appelle également l’État à mettre en place des politiques spécifiques pour soutenir la transition verte des entreprises. Le Vietnam s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ; il est donc urgent de développer des mécanismes concrets favorisant l’innovation et la production durable. « Avec des politiques adaptées, nous pourrons propager encore plus largement l’esprit vert, non seulement au Vietnam, mais aussi sur les marchés internationaux », a-t-il confié.
 
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
  