La transition verte est un long parcours, qui exige l’unité, la détermination et des actions fortes de la part de toutes les parties prenantes. Dans ce processus, l’État joue un rôle de catalyseur, les entreprises assurent la mise en œuvre et la communauté apporte son soutien.
Cinq piliers pour une économie verte
En tant que locomotive économique du pays, Ho Chi Minh-Ville est confrontée à des problèmes tels que les inondations, la pollution de l’air et la pression sur les infrastructures… Ainsi, la transition verte n’est plus un choix, mais une exigence urgente dans le contexte actuel.
Selon Pham Binh An, directeur adjoint de l’Institut de recherche et de développement de la ville, l’orientation est de passer à une économie verte, circulaire et numérique ; le développement socio-économique doit aller de pair avec la protection de l’environnement, pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
La ville concentre ses efforts sur cinq piliers principaux : le développement d’une industrie verte et de haute technologie ; une agriculture écologique et durable ; les énergies propres et renouvelables ; une ville verte dotée d’infrastructures durables ; la protection de l’environnement, de la biodiversité et l’adaptation au changement climatique.
Pour l’industrie verte et la haute technologie, il s’agit de transformer la structure industrielle vers des secteurs à forte valeur ajoutée, de convertir les zones industrielles existantes en zones écologiques, de réduire la consommation de ressources et d’énergie, et d’attirer des investissements dans la haute technologie, les énergies renouvelables et autres filières vertes.
La ville développe également un modèle urbain vert, intelligent et résilient. Lors du Forum de la transition verte et de la Journée du recyclage 2025, le président du Comité populaire, Nguyen Van Duoc, a évoqué un « nouveau contexte » redéfinissant la notion même de développement.
Les quatre facteurs du nouveau contexte :
Le changement climatique extrême est devenu une réalité.
Les chaînes d’approvisionnement mondiales se reconfigurent, et les normes ESG constituent un « passeport » obligatoire.
La concurrence géopolitique et économique est féroce : la compétitivité se mesure non seulement au PIB régional (GRDP), mais aussi à la résilience et à la capacité d’innovation.
L’espace urbain s’étend, avec un centre de production industrielle à Binh Duong et un centre énergétique à Ba Ria-Vung Tau, nécessitant une transition verte pour renforcer la compétitivité.
La transition verte constitue une stratégie visant à garantir la sécurité économique, à assurer l’attractivité des investissements et des commandes d’exportation, et à poser les bases jouant un rôle clé dans le renforcement de la compétitivité ainsi que dans le maintien du statut de locomotive économique de Hô Chi Minh-Ville.

Une nouvelle approche de l’action
Le nouveau contexte pose des défis sans précédent, mais ouvre également des opportunités historiques. C’est l’occasion pour Ho Chi Minh-Ville de restructurer sa stratégie de développement dans une optique d’intégration de la transition écologique, en prenant la qualité de l’environnement, le développement durable et la croissance verte comme critères de mesure de la prospérité et de la durabilité.
Cela exige la détermination du système politique et la participation de toute la société, en particulier le rôle moteur des entreprises et des habitants. Selon Nguyen Van Duoc, il faut adopter une nouvelle approche : non pas des projets isolés, mais des pièces stratégiques d’un ensemble cohérent.
Pour les infrastructures, passer de la « construction » à la « création d’écosystèmes intelligents et durables » ; pour l’économie circulaire, du « traitement » à la « régénération de valeur » ; pour l’industrie, de « l’attraction des investissements » à « l’attraction de capitaux de qualité et de technologies de pointe ».
Pour concrétiser cette vision, les institutions doivent anticiper ; la science et la technologie doivent être le moteur ; les entreprises, les pionnières ; et la conscience citoyenne, le socle.
Au niveau institutionnel, les services doivent penser « hors cadre », innover, exploiter les technologies et accélérer la transition numérique pour lever les obstacles réglementaires, libérer les ressources en faveur des investissements verts, notamment dans les énergies renouvelables et l’économie circulaire.
En matière de science et de technologie, la ville accordera la priorité aux ressources destinées aux centres de recherche répondant aux normes internationales (CoE), ainsi qu’aux start-up développant des solutions technologiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et des nouveaux matériaux. La communauté des entreprises doit considérer le respect des réglementations environnementales et des normes vertes non pas comme un obstacle, mais comme une opportunité d’innover dans les produits, de conquérir les marchés et de rehausser la valeur de leur marque.
Les autorités municipales s’engagent à accompagner les entreprises tout au long de leur parcours de transition verte, en les considérant toujours comme une ressource et un moteur du développement. La sensibilisation des citoyens constitue la base, car la transition verte doit commencer par les habitants et les communautés, à travers des habitudes de consommation durables et un mode de vie respectueux de l’environnement.