Un couple Khmer perpétue la fabrication traditionnelle de plateaux à bétel et noix d’arec depuis plus de 20 ans

Avec le développement d’objets fabriqués à partir de nombreux matériaux ces dernières années, le métier de fabrication de plateaux pour bétel et noix d’arec des Khmers se perd progressivement avec le temps.

Madame Trieu Thi Vui est en train de peindre les motifs sur le plateau à bétel et noix d’arec.
Madame Trieu Thi Vui est en train de peindre les motifs sur le plateau à bétel et noix d’arec.

Cependant, dans le hameau de Phuoc Thuan, commune de Thuan Hoa, ville de Can Tho, la famille de Monsieur Ly Duoc s'efforce de préserver ce métier traditionnel depuis plus de 20 ans.

Dans certaines cérémonies importantes des Khmers, nous voyons souvent des plateaux contenant du bétel et des noix d’arec, ainsi que du sala thor, que les Khmers appellent Rong et Thon Rong. C'est un objet indispensable dans la vie spirituelle et les croyances de l’ethnie Khmer chaque fois que la famille organise un rite d’offrande, exprimant le respect pour les ancêtres ou, au-delà, pour l'Être suprême.

À la commune de Thuan Hoa, ville de Can Tho, la famille de Monsieur Ly Duoc est attachée au métier de fabrication traditionnelle de plateaux à bétel et noix d’arec depuis deux générations. Quand il était jeune, il s'asseyait souvent pour regarder son père fabriquer ces plateaux pour les vendre au marché, et à force de le faire, il a pris goût. Une fois adulte, il a suivi la voie de son père et a perpétué le métier jusqu'à aujourd'hui.

Monsieur Ly Duoc, commune de Thuan Hoa, est en train de fabriquer des plateaux à bétel et noix d’arec

Pour réaliser les plateaux tels qu'ils sont aujourd'hui, Monsieur Duoc a étudié pendant de nombreuses années et a surmonté de nombreuses difficultés, devant s'exercer à couper le bois, à sculpter les formes et à dessiner les motifs pour créer des produits à la fois esthétiques et de qualité pour la vente sur le marché.

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Monsieur Ly Duoc, commune de Thuan Hoa, ville de Can Tho, partage: « J'ai appris le métier de mon père selon le principe de la transmission de père en fils. De nos jours, les machines aident et cela va beaucoup plus vite qu'avant. Auparavant, tout était fait à la main, de manière artisanale, du sciage du bois au ponçage... maintenant, avec les machines, c'est très rapide. »

Si la famille de Monsieur Duoc a pu poursuivre le métier jusqu'à aujourd'hui, c'est grâce à l'accord de sa femme qui partage la même passion. Son épouse, Madame Trieu Thi Vui, est une célèbre artiste peintre sur verre de l’ancienne commune de Phu Tan, district de Chau Thanh, province de Soc Trang, devenue aujourd'hui la commune de Thuan Hoa, ville de Can Tho. Pendant son temps libre où elle ne peint pas sur verre, elle s'assied pour aider son mari à dessiner les motifs sur les plateaux à bétel et noix d’arec fraîchement fabriqués. Les motifs et les dessins qu'elle a appris lui ont été transmis par ses beaux-parents.

Madame Trieu Thi Vui, épouse de Monsieur Ly Duoc, confie : « J'ai appris le métier auprès de ma belle-famille parce que mon beau-père était menuisier. Au début, c'était un peu difficile à vendre, alors nous en faisions très peu. Plus tard, les ventes ont bien marché, alors nous en faisons de plus en plus. »

Plateau à bétel et noix d’arec de l’ethnie Khmer.

Bien que le métier de fabrication de plateaux à bétel et noix d’arec ne soit plus aussi populaire qu'autrefois, le marché de consommation de ce produit existe toujours. Bien que le travail ne soit pas régulier et que le revenu ne soit pas élevé, ce métier suffit à couvrir les frais de subsistance du couple. C'est aussi par passion pour la préservation du métier que le couple n'accorde pas une grande importance au prix ; l'essentiel est qu'il y ait des commandes et que les produits finis soient beaux, et cela les rend très heureux.

Grâce à leur dévouement au métier, à leur sens des responsabilités et à l'attention méticuleuse qu'ils portent à chaque produit, la famille reçoit toujours des commandes de nombreux endroits, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la province, chaque mois.

Madame Trieu Thi Vui ajoute : « Chaque plateau se vend à partir de 250 000 dong, et les petits plateaux sont moins chers. Même à mon âge avancé, ce métier me permet de gagner plus de 200 000 dong par jour. Ces produits sont vendus en gros une fois terminés, souvent dans les zones proches de la maison, à Vinh Chau, au marché de Soc Trang, et à de grandes boutiques. Je ne fais pas de vente au détail, les gens commandent et nous les envoyons par transport. »

On peut dire que la famille de Monsieur Ly Duoc a contribué et continue de contribuer activement à la préservation du métier de fabrication de plateaux à bétel et noix d’arec des Khmers, à l'heure où cette tradition est menacée de disparition. Les produits fabriqués ont non seulement une valeur économique, mais véhiculent aussi une valeur spirituelle, transmettant la culture ethnique aux générations futures.

Photo : VOV.

NDEL
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