Quand la terre aride devient verger d’or

Sur les hauteurs volcaniques de Dak Nong, un couple issu de l’ethnie Cao Lan a défié la sécheresse et la pauvreté. À force de persévérance, ils ont transformé un sol rocailleux en un verger luxuriant de litchis et de longanes, générant des revenus de milliards de VN dongs.
Les grappes de litchis bien mûrs sont le fruit de nombreuses années de labeur acharné du couple Ngoc. Photo : Hai Duong.
Les grappes de litchis bien mûrs sont le fruit de nombreuses années de labeur acharné du couple Ngoc. Photo : Hai Duong.

Installés sur un sol basaltique d’origine volcanique ne permettant qu’une seule culture annuelle à faible rendement, la pauvreté semblait inévitable pour ce couple. Mais il y a plusieurs années, La Thi Ngoc et son mari, habitants de Dak Nong (dans les Hauts Plateaux du Centre du Vietnam), ont décidé de retourner chaque pierre et de changer de culture, réussissant ainsi à sortir durablement de la précarité.

En pleine saison de récolte, le verger de litchis U hông de La Thi Ngoc, une femme de l’ethnie Cao Lan vivant au hameau de Ninh Giang, commune de Buon Choah (district de Krong No), a déjà produit plusieurs tonnes de fruits vendues aux grossistes, générant un revenu important pour la famille. Il reste actuellement environ 3 tonnes de litchis mûrs dans le verger, prêts à être cueillis et achetés par des commerçants venus de la province de Lam Dong.

Pour parvenir à ce succès, Mme Ngoc et son mari ont dû travailler sans relâche pendant près de dix ans, retournant pierre après pierre, arrachant souche après souche pour transformer une terre stérile en verger fruitier générant des milliards de dôngs.

Mme Ngoc raconte que près de dix ans auparavant, cette région n’était qu’un sol rocailleux d’origine volcanique, sec et exposé à une chaleur accablante, avec une ressource en eau très limitée. Chaque année, la famille ne pouvait cultiver que du maïs durant la saison des pluies, et encore, avec des résultats incertains. La pauvreté ne les quittait pas.

En 2021, la famille a décidé de multiplier les plants et de convertir l’ensemble de ses 2,5 hectares de cultures vivrières en litchis U hông. Les débuts furent extrêmement difficiles, chaque plant nécessitant des soins attentifs pour se développer sainement.

Cependant, après seulement quatre années de soins méticuleux, le verger de la famille a donné ses premières tonnes de fruits, vendues à des commerçants.

Selon Mme Ngoc, cette année, le jeune verger a produit environ 6 tonnes de fruits pour une première récolte, vendues à un prix oscillant entre 35 000 et 40 000 dôngs le kilo.

En plus de ces 2,5 hectares de jeunes litchis, la famille possède aussi plus d’un hectare de litchis U hông en pleine production, avec un rendement estimé à 20 tonnes.

Ce résultat est le fruit de près de dix années d’efforts pour labourer, désherber et transformer une terre pierreuse et aride en verger à haut rendement.

« Avant, nous cultivions du maïs, des haricots... mais avec de faibles rendements. Depuis que nous avons opté pour les litchis U hông, nous avons constaté que le climat et la qualité du sol ici sont très adaptés à cette culture. De plus, cultiver sur un sol volcanique permet aux arbres d’absorber plus de minéraux et de nutriments, ce qui donne aux litchis U hông de Buon Choah un goût unique », ajoute Mme Ngoc.

Outre les litchis U hông, la famille Ngoc possède également près de 500 longaniers de la variété Huong chi actuellement en récolte. Grâce à la technique de stress hydrique contrôlé, consistant à restreindre l’irrigation et à induire une sécheresse, les arbres produisent hors saison, ce qui attire fortement les commerçants qui viennent acheter directement au verger.

M. Dang dans le verger de longaniers de la famille. Photo : Hai Duong.
M. Dang dans le verger de longaniers de la famille. Photo : Hai Duong.

Hoang Van Dang, mari de Mme Ngoc, issu de l’ethnie Tày, explique que la demande pour les longanes hors saison est très forte. Avec 500 arbres, la famille a récolté environ 5 tonnes, vendues à un prix moyen de 20 000 dôngs le kilo.

Selon lui, les terres agricoles familiales sont principalement pierreuses, bien drainées, convenant surtout aux cultures à cycle court. La famille a ensuite converti une partie de ces terres peu productives en longaniers Huong chi. Pour favoriser leur croissance, ils ont opté pour l’utilisation d’engrais organiques, limitant les intrants chimiques.

« Cultiver un arbre, c’est comme élever un enfant : il faut s’en occuper chaque jour. Le longanier Huong Chi ne pousse pas très haut, ce qui permet une taille et une récolte plus faciles », indique M. Dang.

Nguyen Thi Hong Hanh, présidente du Comité populaire de la commune de Buon Choah, affirme que le verger fruitier de la famille Ngoc est un modèle exemplaire de développement économique local.

« Jadis bénéficiaire de l’aide de l’État en tant que foyer pauvre, la famille de La Thi Ngoc a su apprendre, accumuler de l’expérience, oser restructurer ses cultures et ainsi générer un revenu élevé grâce au litchi U hông et au longan Huong chi. Elle a réussi à sortir durablement de la pauvreté », affirme Mme Hanh.