Ambassadrice de Nouvelle-Zélande : beaucoup reste à faire pour lever les barrières non tarifaires

Caroline Beresford, ambassadrice de Nouvelle-Zélande au Vietnam, a salué les efforts des pays de la région, notamment le Vietnam et la Nouvelle-Zélande, visant à réduire les barrières non tarifaires (NTBs), un élément clé pour renforcer l’intégration et le commerce régional.

Caroline Beresford, ambassadrice de Nouvelle-Zélande au Vietnam, prenant la parole lors du séminaire. Photo : Dautu.
Caroline Beresford, ambassadrice de Nouvelle-Zélande au Vietnam, prenant la parole lors du séminaire. Photo : Dautu.

Ce vendredi matin à Hanoï s’est tenu le séminaire « Lever les barrières non tarifaires pour la prospérité commune de l’ASEAN », organisé par le journal Finance & Investissement en coopération avec l’ambassade de Nouvelle-Zélande.

L’événement intervient dans un contexte marqué par de nombreux défis pour les entreprises : instabilités géopolitiques, nouvelles barrières tarifaires, concurrence accrue, et impact sur la confiance des consommateurs.

Si les vagues mondiales de changements ne peuvent être entièrement contrôlées, il est néanmoins possible de mieux exploiter les cadres existants – accords de libre-échange, mécanismes de consultation, normes commerciales et règlements internationaux – et de continuer à améliorer les éléments que nous maîtrisons.

S’exprimant lors du séminaire, Caroline Beresford a insisté sur la nécessité de placer la levée des NTBs au cœur de ces efforts. Ces barrières sont fréquemment abordées dans les négociations commerciales, les forums régionaux et sont intégrées dans de nombreux accords internationaux.

L’ambassadrice a précisé qu’à ce jour, plus de deux millions de mesures non tarifaires sont en vigueur, affectant 78 % de la valeur du commerce mondial. Ces mesures auraient causé une perte estimée à 2 400 milliards de dollars néo-zélandais en 2019. Bien qu’aucune donnée plus récente ne soit disponible, les entreprises néo-zélandaises continuent de signaler des obstacles qui freinent leurs activités.

Certes, nombre de ces mesures, telles que les réglementations en matière de biosécurité, sont essentielles pour protéger la santé des populations, des animaux et des cultures, et jouent un rôle positif dans le développement du commerce. Toutefois, mal appliquées ou trop restrictives, elles peuvent se transformer en barrières non tarifaires, entravant la libre circulation des biens et services, retardant les exportations et sapant les efforts collectifs d’intégration régionale.

« Les gouvernements de la région, dont le Vietnam et la Nouvelle-Zélande, ont accompli des progrès notables dans la réduction des NTBs. Mais il reste beaucoup à faire, et cela ne peut être réalisé qu’avec la mobilisation collective de toutes les parties prenantes. La voix des entreprises est ici cruciale », a affirmé Mme Beresford.

Le partage d’expériences concrètes est indispensable pour identifier les lacunes politiques à corriger. Les médias ont également un rôle majeur à jouer pour sensibiliser et relayer des messages constructifs.

De leur côté, les décideurs et régulateurs doivent écouter attentivement et traduire ces retours en réglementations transparentes, efficaces, conformes aux engagements internationaux, tout en soutenant la croissance des entreprises.

Selon l’ambassadrice, à l’instar du Vietnam et des autres partenaires de l’ASEAN, la Nouvelle-Zélande adopte une approche proactive et orientée vers des solutions pour traiter les NTBs. Elle collabore étroitement avec les entreprises afin de comprendre les défis auxquels elles sont confrontées et de représenter leurs intérêts dans les forums internationaux.

La politique néo-zélandaise du « no wrong door » garantit aux exportateurs la possibilité de contacter n’importe quelle autorité commerciale compétente pour signaler un problème, avec une réponse assurée sous 48 heures. Chaque signalement est consigné dans une base de données nationale et fait l’objet d’un suivi.

Pour résoudre ces obstacles, la Nouvelle-Zélande utilise divers canaux : l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des échanges bilatéraux, les comités prévus dans le cadre des accords de libre-échange, mais aussi des approches innovantes guidées par les partenaires.

Mme Beresford a souligné qu’un secteur privé dynamique, fort sur le plan national et international, est essentiel au développement durable. Des réglementations adaptées favorisent le commerce et la réduction des NTBs contribue à renforcer l’intégration régionale et les échanges.

« Nous nous engageons à soutenir un environnement commercial favorable, transparent et prévisible dans la région, conscients que votre prospérité est aussi la nôtre », a-t-elle déclaré.

Elle a rappelé ses objectifs : offrir aux entreprises et exportateurs un espace pour partager directement leurs expériences sur les NTBs ; discuter de solutions politiques concrètes pour fluidifier le commerce et orienter les futures négociations ; aider les gouvernements en Asie du Sud-Est à améliorer la compétitivité de leurs marchés à long terme et renforcer les liens régionaux entre entreprises, en les dotant des outils nécessaires pour maintenir leur compétitivité et leur résilience face aux chocs.

Elle a conclu en espérant que le séminaire « Lever les barrières non tarifaires pour la prospérité commune de l’ASEAN » devienne le point de départ d’un dialogue approfondi, apportant des solutions concrètes et constructives pour l’avenir.

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