D’après lui, les entreprises s’adaptent progressivement à la situation et le secteur des investissements se voit accorder des conditions favorables par le gouvernement.
S’adressant à la presse le 5 septembre, le secrétaire du Comité municipal du Parti communiste du Vietnam (PCV) pour Hô Chi Minh-Ville a annoncé qu’il n’était pas nécessaire de prolonger le confinement. Les autorités de cette mégalopole songent à un retour progressif à la normale à partir du 15 septembre.
En effet, elles ont annoncé un allègement des restrictions de déplacements pour les livreurs, même dans les « zones rouges ». Les restaurants sont autorisés de réouvrir sous forme de livraison de repas à emporter ou de livraison à domicile, tout en respectant les précautions sanitaires. Le 2 septembre, le septième arrondissement de Hô Chi Minh-Ville qui était le premier lieu à déclarer une maîtrise de la pandémie sera probablement le premier endroit à réouvrir.
En même temps, la Banque mondiale et de nombreuses autres institutions internationales s’inquiètent du fait que la pandémie de COVID-19 amoindrira la perspective de croissance des pays émergents. Cependant, Michael Kokalari a estimé que la pandémie était un catalyseur dont le Vietnam pourrait profiter pour améliorer la croissance de son PIB. Selon lui, les entreprises domestiques s’adaptent peu à peu à la crise, tandis que le gouvernement s’efforce de rassurer le secteur des investissements directs étrangers (IDE).
Le gouvernement s’engage à protéger le secteur des IDE
L’interruption de la production dans les usines vietnamiennes est devenue un sujet qui attire l’attention des médias à l’intérieur et en dehors du pays. La semaine dernière, le Premier ministre Pham Minh Chinh a rendu visite à l’usine de Samsung Electronics Vietnam dans la province de Thai Nguyên. Durant cette visite, il a réaffirmé les engagements du gouvernement à protéger les investisseurs étrangers.
Pham Minh Chinh a également eu une séance de travail avec les entreprises américaines au Vietnam, lors de laquelle, il a souligné que cette situation difficile était temporaire et que le gouvernement déployait activement différentes mesures afin de repousser la pandémie.
En effet, de nombreuses usines sont autorisées à reprendre leurs activités tandis que les mesures sanitaires mises en place à l’entrée sur le territoire vietnamien vis-à-vis les experts étrangers sont assouplies. La période de quarantaine est réduite à 7 jours pour les personnes pleinement vaccinées avec deux doses.
En août, la production industrielle du Vietnam a chuté de 4 % par rapport au mois dernier. Cette baisse est moins inquiétante que celle de 17 % en avril l’année dernière. À ce moment-là, l’indice des directeurs d’achat (PMI) du Vietnam avait connu une baisse record, avec 32,7 points tandis qu’en août dernier, le PMI était de 40,2 points.
Dans plusieurs provinces dans le nord, où se trouvent de nombreuses usines de fabrication de produits électroniques du Japon et de République de Corée, l’indice de la production industrielle (IIP) a enregistré en août une croissance de 10 % en glissement annuel. Au Sud, le lieu préféré des usines de textile-habillement, de chaussures et de produits en bois, l’IPP a diminué de 24 % en glissement annuel.
L’économie vietnamienne sera plus forte après la pandémie
VinaCapital estime que le Vietnam pourra se rétablir rapidement après la pandémie. « Des experts prévoient que le COVID-19 détruira la perspective de croissance économique de nombreux pays émergents. Mais nous sommes persuadés que les entreprises vietnamiennes pourront bénéficier de la pandémie comme un catalyseur qui leur permettra d’améliorer leurs activités d’affaires et que les décideurs politiques la considèreront comme une motivation pour élaborer des réformes économiques dopant le potentiel de croissance du pays », a constaté Michael Kokalari.
L’économiste en chef de VinaCapital s’est dit impressionné par les efforts employés par les entreprises vietnamiennes dans le but d’entretenir leurs activités durant la pandémie. Il a donné l’exemple du réseau de supermarchés Bach Hoa Xanh à Hô Chi Minh-Ville, qui livre 50 000 commandes chaque jour durant la période de confinement, un chiffre qui est 5 fois plus élevé que le nombre de commandes qu’il traitait avant la pandémie. En même temps, plusieurs entreprises immobilières ont créé des visites virtuelles pour présenter aux clients leurs nouveaux projets tandis que des zones industrielles utilisent des plateformes en ligne pour se mettre en contact avec les locataires potentiels en provenance du Japon et de République de Corée.
Il est à noter donc que les entreprises vietnamiennes s’adaptent rapidement à la pandémie et que les progrès en termes de technologies favoriseront la croissance à long terme du pays, a affirmé Michael Kokalari.
« La crise du COVID-19 met le Vietnam à l’épreuve, mais nous avons plus de motivation en raison du plan de réouverture du gouvernement vietnamien et des assistances ponctuelles qu’il accorde aux investisseurs étrangers. Par ailleurs, les entreprises domestiques montrent une bonne adaptabilité face à la situation actuelle. Tout cela nous fait penser que l’économie vietnamienne deviendra plus forte après la pandémie », a-t-il déclaré.