Actuellement, les groupes de secteurs exportés vers les États-Unis continuent d’afficher une progression remarquable.
L’électronique, les téléphones et les ordinateurs arrivent en tête, avec une croissance de plus de 40 %. Il s’agit de catégories à forte valeur ajoutée, qui constituent le moteur principal des exportations et reflètent la tendance des groupes américains à accroître leurs importations de produits technologiques vietnamiens dans le cadre de la restructuration des chaînes d’approvisionnement.
Le textile-habillement et le cuir-chaussures montrent également une reprise nette, le marché américain représentant toujours environ 38 % du chiffre d’affaires total du secteur. Les biens de consommation, les articles ménagers et les équipements sportifs poursuivent leur progression, contribuant ainsi à diversifier davantage la structure des exportations vers le plus grand marché mondial…
Cependant, cette croissance rapide pourrait « déclencher » des enquêtes de défense commerciale si les entreprises ne s’adaptent pas aux nouveaux standards. Nguyen Hong Duong, directeur adjoint du département du développement des marchés extérieurs (ministère de l’Industrie et du Commerce), souligne que les entreprises doivent réagir rapidement aux exigences en matière d’origine, de travail, d’environnement et de transparence des chaînes d’approvisionnement, des critères que les États-Unis renforcent de plus en plus.
Les États-Unis comptent parmi les plus grands marchés d’import-export du monde et ont signé de nombreux accords de libre-échange (ALE) avec leurs partenaires. Dans ces accords, les règles d’origine constituent toujours une priorité absolue et sont considérées comme un instrument clé garantissant que les avantages ne soient accordés qu’aux partenaires contribuant réellement à la chaîne d’approvisionnement.
Des experts économiques affirment également que le marché américain entre dans une phase de « sélection plus rigoureuse », avec des exigences croissantes en matière de transparence des chaînes d’approvisionnement et de normes de sécurité. Parallèlement, le pays peut appliquer simultanément trois mesures, antidumping, antisubventions et sauvegardes, avec des périodes d’application prolongées.
Tran Toan Thang, de l’Institut de stratégie et de politique économique et financière, relevant du ministère des Finances, estime que les taxes compensatoires américaines constituent un outil de régulation de la chaîne d’approvisionnement. Dès lors, les entreprises doivent faire preuve de davantage de flexibilité dans leur organisation de la production, diversifier leurs sources d’approvisionnement et renforcer les investissements dans la gestion des risques commerciaux. Sans une montée en gamme rapide, les secteurs d’exportation clés, tels que le bois, l’acier, l’énergie solaire et surtout l’électronique, subiront de lourdes conséquences s’ils tombent sous le coup de révisions ou d’enquêtes.
De nombreux spécialistes soulignent que la solution fondamentale réside dans la transparence de la chaîne d’approvisionnement, l’amélioration de la capacité de traçabilité, le contrôle strict de l’origine des matières premières et la mise en œuvre proactive des mesures de défense commerciale. Les entreprises doivent restructurer leurs marchés, investir dans la technologie, innover et moderniser la chaîne de valeur pour accroître leur compétitivité. Dans le contexte du protectionnisme commercial, l’exigence de « verdissement » des chaînes d’approvisionnement et les taxes compensatoires imposent de nouveaux défis.
Ngo Chung Khanh, directeur adjoint du département des politiques commerciales multilatérales (ministère de l’Industrie et du Commerce), recommande aux entreprises de placer en priorité la sécurité des chaînes d’approvisionnement et les intérêts bilatéraux. Cela implique que les entreprises vietnamiennes doivent non seulement maintenir leurs exportations, mais aussi accroître leurs importations de matières premières et de technologies de haute qualité en provenance des États-Unis afin de rééquilibrer la balance commerciale et de renforcer leurs capacités de production.