Ginseng de Ngoc Linh, un trésor national à préserver

Nhân Dân en ligne - Le ginseng de Ngoc Linh est un trésor que la nature offre aux provinces centrales de Quang Nam et de Kon Tum. Cependant, cette variété est très recherchée, à tel point qu’elle est en voie de disparition. En septembre 2018, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a demandé de construire une stratégie pour créer la « marque national du Vietnam » pour le ginseng de Ngoc Linh et de pénétrer progressivement le marché international. C'est un bon signe, mais aussi un défi pour la préservation de cette précieuse ressource génétique.

Le PM Nguyên Xuân Phuc visite le jardin du ginseng de Ngoc Linh. Photo: VGP.
Le PM Nguyên Xuân Phuc visite le jardin du ginseng de Ngoc Linh. Photo: VGP.

Trésor de la forêt menacé d'extinction

En mars 1973, une délégation du Service provinciale de la santé de Quang Nam, conduite par le pharmacien Dao Kim Long a découvert le ginseng de Ngoc Linh à 1 800 m d’altitude sur les flancs de la chaîne de montagne éponyme, dans les districts de Nam Trà My (province de Quang Nam), Tu Mơ Rông et Dác Glây (province de Kon Tum, sur les Hauts plateaux du Centre).

Avec plusieurs années de recherche sur le ginseng de Ngoc Linh, Dang Ngoc Phai, ancien directeur adjoint du Service provincial de la Santé de Quang Nam a raconté : « Auparavant, cette plante médicinale poussait à 1 400 m d’altitude mais maintenant, il faut monter à 1 800 m car la zone cultivée se réduit ».

Le ginseng de Ngoc Linh se développe lentement. Il a fait ses premières fleurs il y a 4 ans, et donne 20 graines. Les graines de ginseng sont le plat favori des oiseaux et des souris. Trân Ut, directeur du centre de développement du ginseng de Ngoc Linh et des plantes médicinales de Quang Nam, a déclaré : « Nous cherchons des mesures pour protéger cette plante des rats. En outre, elle est touchée par des maladies comme des taches jaunes et le pourridié. Nous n'avons pas encore trouvé de médicament spécifique ».

Les changements climatiques et la dégénérescence de la race sont aussi une menace directe pour le développement de ce ginseng. Plus le ginseng est pur, plus son prix est élevé. Actuellement, les feuilles de ginseng fraîches sont vendues 8 millions de dôngs par kilo, une graine coûte 80 000 dôngs, un plant coûte 300 000 dôngs et la racine de ginseng se situe entre 60 et 120 millions de dôngs par kilo. C'est une opportunité pour le faux ginseng d'entrer sur le marché.

Ngoc Linh est la 20e espèce de ginseng dans le monde et l’une des quatre plus rares. Cette plante médicinale contient 52 saponines (la saponine est le principal composant du ginseng), 17 acides aminés, 20 oligo-éléments et 0,1% d'attar. Grâce à ses effets anti-inflammatoires, antioxydants et anticancéreux, outre bien d’autres vertus médicales reconnues, cette variété est très recherchée dans la nature, à un point tel qu’elle est en voie de disparition et figure dans le Livre Rouge des espèces menacées au niveau national.

Ginseng de Ngoc Linh. Photo: VGP.

Préserver les précieuses ressources génétiques

Dans la vieille forêt profonde, à 1 900 m d'altitude, il y a 16 ouvriers qui protègent jour et nuit 8,5 ha de la zone de culture de 238 000 ginsengs de Ngoc Linh « original », relevant de la poste des plantes médicinales de Trà Linh, dans le district de Nam Trà My, province de Quang Nam. Ils vivent isolés dans la forêt, mangent et dorment avec le ginseng.

Hô Van Du, de l'ethnie Xo Dang, a commencé ce travail il y a 39 ans. Reconnaissant la valeur inestimable du « trésor national » dans l’amélioration du niveau de vie des habitants, il a partagé ses expériences dans la culture du ginseng de Ngoc Linh avec les autochtones, leur a fourni des semis, et les a sensibilisés à la protection de la forêt.

Dans la commune de Trà Linh, outre la zone de culture, le ginseng de Ngoc Linh est cultivé sur 440 ha par les autochtones. C’est également le cas dans quelques localités de la province de Kon Tum. Actuellement, cette province en cultive plus de 300 ha, principalement dans le district de Tu Mo Rông. Elle a une plantation de 31 700 ha dont 17 000 à l'échelle industrielle. À l’horizon 2020, sa surface de culture du ginseng de Ngoc Linh atteindra 1 000 ha, avec une production estimée à 190 tonnes. En 2025, Kon Tum s'efforcera de cultiver plus de 9 000 ha à l'échelle industrielle.

A noter que le Département de la propriété intellectuelle du Vietnam (NOIP), relevant du Ministère des Sciences et des Technologies, a délivré en août 2016 le certificat d’indication géographique au ginseng de Ngoc Linh de la province de Kon Tum. En juin 2017, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a signé une décision portant sur la reconnaissance de ce ginseng en tant que « produit national ».

L'industrie du ginseng est axée sur la valeur ajoutée. En avril 2015, un mémorandum de coopération a été signé entre le district de Hamyang, province sud-coréenne de Gyeongsangnam, et Nam Trà My. Selon celui-ci, les deux localités renforceront les échanges dans la culture et la transformation du ginseng.

En septembre 2018, l'Institut de recherche sur le ginseng et de nombreuses sociétés de la République de Corée ont signé un accord avec la province de Kon Tum sur l’investissement dans le ginseng et les herbes médicinales. Les deux parties ont planifié la construction d’une usine de traitement du ginseng de Ngoc Linh.

La province de Quang Nam est en train de mettre en œuvre un programme d’extension de la zone de culture, et de conservation active, combinant la production de ginseng de Ngoc Linh.

Dans un avenir proche, le ginseng de Ngoc Linh apportera des opportunités de développement économique aux habitants des provinces de Quang Nam et de Kon Tum, notamment ceux issus des ethnies minoritaires.