Si la révolution industrielle a bouleversé les modes de production matérielle, l’IA transforme en profondeur l’éducation : elle redéfinit radicalement la manière d’apprendre, d’enseigner et de faire fonctionner tout un écosystème, en abolissant le monopole de l’accès à la connaissance, en personnalisant l’apprentissage et en accélérant celui-ci à un rythme sans précédent.
L'IA révolutionne l'éducation
Avec l’IA, le savoir n’est plus un privilège. Un élève de 14 ans peut aujourd’hui étudier la biomédecine à un niveau doctoral ou découvrir l’économie comportementale avec les meilleurs professeurs, simplement en quelques clics.
L’IA peut vous enseigner n’importe quelle matière qui vous convient le mieux, à votre propre rythme et au coût le plus bas possible.
Lorsque la connaissance n’est plus onéreuse, lorsque chacun peut apprendre à son propre rythme et selon ses préférences, l’apprentissage en ligne et l’apprentissage hybride deviennent une tendance irréversible.
Grâce aux assistants pédagogiques virtuels, aux systèmes d’apprentissage adaptatif, et aux chatbots disponibles 24h/24 et 7j/7, les élèves peuvent apprendre, pratiquer, corriger leurs erreurs et recevoir un retour immédiat. Pas besoin d'attendre le professeur. Pas besoin d'attendre l'heure du cours.
Grâce à l’IA et à l’apprentissage basé sur les capacités, un élève assidu peut achever tout le programme scolaire en seulement 5 à 7 ans, au lieu de devoir attendre 12 ans comme c’est le cas actuellement. S’il obtient son diplôme d’études secondaires à l’âge de 12-13 ans, il pourrait terminer ses études supérieures à 16 ans et il pourrait même décrocher plusieurs doctorats avant l’âge de 20 ans.
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L'IA est une opportunité pour l'éducation vietnamienne à l’ère de l’émergence du Vietnam. Photo : VGP. |
Un exemple illustrant le potentiel de l’apprentissage individualisé est celui de Kairan Quazi, un jeune Américain diplômé de l’université à 14 ans et devenu stagiaire chez SpaceX.
Dès l’âge de 9 ans, Kairan a étudié par lui-même sur des plateformes en ligne comme Khan Academy ou Coursera, sans être contraint par le rythme scolaire traditionnel. Grâce à cela, il a raccourci tout son parcours au lycée et à l'université en quelques années seulement.
Évolutions à l’échelle internationale
Face aux avantages indéniables de l’IA, de nombreux pays ont lancé des programmes ambitieux.
Grâce aux avantages exceptionnels de l’IA mentionnés ci-dessus, de nombreux pays dans le monde ont mis en œuvre des programmes d’innovation ambitieux.
Aux États-Unis, le programme AI4ALL Open Learning propose gratuitement des cours en ligne d’IA pour les élèves au secondaire. Ce programme cible particulièrement les élèves issus de groupes sous-représentés dans le domaine de l’IA, leur permettant d’accéder à la connaissance via des projets pratiques et des discussions sur les impacts sociaux des technologies.
En Chine, à partir de l’année scolaire 2025–2026, tous les élèves du primaire au secondaire devront suivre au minimum huit heures de cours d’IA par an. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du plan national de développement de l’IA de nouvelle génération, avec des cours couvrant l’apprentissage automatique, la science des données et les compétences en programmation..
Au Vietnam, l’application de l’IA dans l’éducation suit également cette tendance mondiale. On peut citer le système EQuest, l’un des plus grands groupes privés d’éducation au Vietnam, avec plus de 158 000 apprenants chaque année, répartis entre écoles, universités, collèges professionnels, centres de langues et plateformes technologiques éducatives.
Dès l’année scolaire 2025–2026, l’ensemble du système EQuest, du primaire à l’université, mettra en place des salles d’IA, des laboratoires STEM, et introduira l’enseignement de l’IA. L’objectif n’est pas de former des programmeurs, mais de permettre aux élèves de comprendre et d’utiliser l’IA comme une compétence fondamentale.
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Deux élèves se montrent enthousiastes à l’idée d’apprendre l’anglais avec le robot NAO. Photo : VGP. |
Recommandations de politiques et d’actions nécessaires
Dans cette ère de l’essor du pays, le plus grand défi du développement ne réside pas dans le manque de technologie, mais dans l’absence de volonté politique – ce que nous avons déjà avec la Résolution 57 du Bureau Politique – et dans le manque de vision stratégique et d’actions déterminées.
Pour une mise en œuvre efficace, premièrement, il faut créer une « taskforce » composée d’experts de terrain pour élaborer, en quelques mois (et non en quelques années), des solutions concrètes pour l’application de l’IA dans l’éducation.
Deuxièmement, il est urgent d’élaborer une stratégie nationale claire sur l’IA dans l’éducation, visant à identifier « la compréhension et l’utilisation de l’IA » comme une compétence essentielle des citoyens du XXIe siècle. Cette stratégie ne doit pas rester sur papier, et encore moins nécessiter plus d’un an de consultations et d’attente.
Troisièmement, il faut envisager la création d’un cadre juridique reconnaissant l’enseignement en ligne et l’apprentissage hybride à temps plein aussi bien au niveau scolaire qu’universitaire, et la réduction du temps des études en fonction des capacités.
Si nous changeons notre manière de penser et d’agir, alors les politiques publiques pourront véritablement faire émerger une éducation moderne et puissante.
