Le 4 août, le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh, également chef du Comité national pour le développement de l’industrie des semi-conducteurs, a présidé la deuxième session du Comité.
Les participants ont passé en revue les conclusions de la première réunion et défini les priorités pour accélérer la construction de cette industrie stratégique.
La formation, pierre angulaire de la stratégie nationale
Le développement des talents figure parmi les axes centraux de la feuille de route. Pham Ngoc Thuong, vice-ministre de l’Éducation et de la Formation, a souligné que son ministère avait rapidement mis en œuvre les directives du Premier ministre, notamment par l’élaboration d’un plan d’action détaillé et coordonné à l’échelle nationale.
Neuf universités ont déjà soumis des projets de création de laboratoires dédiés aux semi-conducteurs, destinés à soutenir la formation et la recherche.
Ces propositions sont en cours d’évaluation par un comité placé sous l’égide du ministère des Finances.
Le ministère a également publié des directives claires pour l’élaboration de programmes de formation de haut niveau dans le domaine, conformément à la décision 1017/QĐ-TTg du Premier ministre.
Le 13 mai 2025, un programme national de formation standardisé en microélectronique a été officiellement adopté, une étape majeure vers l’uniformisation des contenus et de la qualité de l’enseignement supérieur en semi-conducteurs.
Les établissements universitaires sont désormais invités à aligner leurs cursus sur ce nouveau référentiel, condition préalable à leur participation au programme national 1017.
Une dynamique positive dans le recrutement et l’intérêt des étudiants
La politique éducative porte déjà ses fruits. Le ministère a autorisé l’ouverture de nouvelles filières spécialisées en semi-conducteurs, tout en favorisant l’introduction de programmes pilotes dans les établissements d’enseignement supérieur. Les quotas de recrutement ont été ajustés en conséquence.
Pour l’année 2025, le nombre de candidats ayant choisi un programme STEM en premier vœu s’élève à 222 454, soit une hausse de 41 881 par rapport à l’année précédente.
Les filières en informatique et technologies de l’information totalisent 54 359 inscriptions en premier choix, en progression de 2 183 candidatures. L’intelligence artificielle suscite également un vif engouement, avec 2 754 inscriptions, bien au-delà des chiffres de 2024.
Selon le ministère, cette tendance traduit un intérêt croissant des jeunes pour les secteurs de pointe, en phase avec les ambitions nationales en matière de souveraineté technologique.
Malgré ces avancées, des obstacles persistent. Le ministère reconnaît une hétérogénéité des compétences et de l’expérience dans la formation en semi-conducteurs, ainsi qu’un déficit en matière d’écosystèmes académiques intégrés et de partenariats internationaux.
Afin d’y remédier, plusieurs propositions ont été formulées : renforcer la coopération avec des institutions étrangères pour codévelopper les programmes de formation, organiser des échanges d’enseignants et d’étudiants, et promouvoir une mutualisation des ressources entre universités vietnamiennes pour éviter la fragmentation et optimiser les synergies.
Le ministère de l’Éducation recommande par ailleurs au ministère des Finances d’accélérer l’évaluation des neuf projets de laboratoires soumis depuis fin 2024.
Ces infrastructures sont jugées essentielles pour offrir aux étudiants et enseignants un accès direct aux technologies de pointe dans un cadre académique structuré.