Des résonances de gong des jours de fête aux performances publiques des orchestres de jeunes, en passant par des modèles de tourisme communautaire centrés sur la culture, ces jeunes créent des ponts entre le patrimoine ancestral et la vie contemporaine.
L’un des temps forts de l’année est le Festival de la culture des peuples ethniques de Gia Lai, où l’orchestre de la communauté du village de Roh (arrondissement de Pleiku) attire régulièrement l’attention du public. Les sons des gongs, du t’rưng, du pút et du rưng s’entrelacent pour produire une musique vibrante et envoûtante.
Selon l’artisan principal Siu Thum, la clé d’un bon ensemble réside dans l’harmonie entre instruments distincts. À Pleiku, l’orchestre compte des musiciens âgés de 10 ans à plus de 40 ans, tous animés d’une passion profonde pour les instruments traditionnels jarai.
Au départ, les cours de musique attiraient peu de participants. Aujourd’hui, plusieurs ensembles se produisent partout dans la province. « Ceux qui aiment ces instruments et la beauté de notre culture se rassemblent volontiers », explique Siu Thum. Il encourage les jeunes à ne pas abandonner ces savoir‑faire précieux pour que les enfants puissent continuer la tradition.
Et certains ont déjà pris le relais. À Ia Hrung, au village de Jut 1, Siu Ting Ning, 15 ans, joue du gong depuis son plus jeune âge aux côtés de son père lors des cérémonies villageoises. Avec ses amis, il a fondé une troupe de jeunes joueurs de gong qui se produisent dans des restaurants à Pleiku et lors de festivals culturels locaux et régionaux. Partout, il partage avec fierté la culture de son peuple, rythmes, histoires et significations des instruments.
« Notre groupe est composé d’enfants nés entre 2008 et 2011 », dit‑il. « Nous jouons dans les places publiques, à Quang Ngai ou Quang Tri. Je suis heureux et fier de notre héritage. J’espère que cette tradition continuera à vivre. »
La culture traditionnelle des peuples de Gia Lai ne se contente plus d’être sauvegardée comme patrimoine immatériel, elle devient un moteur de développement économique local. Dans le village de K’Dang, la culture ba na a fait naître un tourisme communautaire vivant.
À l’homestay A Ngui, les visiteurs n’observent pas seulement, ils vivent la culture ba na, musique de gong, statues sculptées, motifs brodés. Le propriétaire, Dinh A Ngui, utilise Facebook, Zalo et d’autres plateformes pour attirer touristes vietnamiens et étrangers, transformant son établissement en un « espace culturel vivant ».
Il envisage d’y organiser des stages d’été où les jeunes pourront apprendre à danser le xoang, jouer du gong ou cuisiner des plats traditionnels. « Par ces expériences simples », dit‑il, « ils apprendront à aimer et respecter les valeurs traditionnelles léguées par nos ancêtres ».
Aux côtés de ces initiatives, l’Union de la jeunesse communiste organise de nombreuses activités : ateliers, sorties culturelles, actions de sensibilisation et jeux traditionnels, offrant aux jeunes des occasions de pratiquer et de promouvoir leur culture locale.
Pour Do Duc Thanh, secrétaire adjoint de l’Union provinciale de Gia Lai : « Ces activités montrent l’amour des jeunes pour leur terre natale et leur héritage culturel. Elles vont les inciter à partager l’identité culturelle de leur région avec tout le pays. »
Ainsi, à Gia Lai, la culture traditionnelle n’est plus simplement un souvenir du passé : grâce à l’énergie créative des jeunes, elle continue de vibrer aujourd’hui et se projette vers l’avenir.