Barbara Landsberg, profite du paysage des rizières en terrasses sous le soleil du matin à Mu Cang Chai. Photo : Barbara Landsberg
Barbara Landsberg, profite du paysage des rizières en terrasses sous le soleil du matin à Mu Cang Chai. Photo : Barbara Landsberg

La chasse à la « saison dorée » du Nord-Ouest du Vietnam transforme une touriste australienne

Le voyage de 11 jours de l’Australienne Barbara Landsberg dans le Nord-Ouest du Vietnam ne lui a pas seulement offert une magnifique série de photos des rizières en terrasse dorées, mais a aussi profondément transformé sa conception du bonheur et de la richesse.

En septembre, lorsque les rizières en terrasse des montagnes du Nord prennent leur éclat doré étincelant, de nombreux photographes et voyageurs du monde entier s’élancent pour « chasser la saison dorée ». Barbara Landsberg, venue d’Australie, n’a pas seulement cherché à contempler un paysage devenu célèbre sur les réseaux sociaux : elle voulait vivre une expérience culturelle authentique et profonde.

Son parcours, conçu par une agence de voyages spécialisée, s’est étendu sur 11 jours, traversant des régions encore peu connues de Lai Chau, avant d’atteindre le « fief » des rizières en terrasse : Mu Cang Chai et Lao Cai (au Nord du Vietnam).

« Je ne voulais pas que ce soit juste un voyage photographique. Je voulais raconter une histoire », confie Barbara Landsberg.

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Barbara profite du paysage des rizières en terrasses sous le soleil du matin à Mu Cang Chai. Photo: Barbara Landsberg

Après 22 heures de vol avec correspondance entre l’Australie et Hanoï, puis de longues heures en voiture à travers les routes montagneuses, toute sa fatigue s’est dissipée lorsque la voiture s’est arrêtée sur une colline de Lai Chau.

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Deux femmes issues des minorités ethniques rentrent chez elles pour préparer le déjeuner collectif à Sìn Ho, province de Lai Chau. Photo: Barbara Landsberg

Devant elle s’étendait une mer de riz doré, du fond de la vallée jusqu’au sommet des montagnes.

« C’était plus beau que n’importe quel fond d’écran d’ordinateur.

Tout semblait vivant », se souvient-elle.

Elle demanda aussitôt au guide d’arrêter la voiture, saisit son appareil photo et appuya frénétiquement sur le déclencheur. Ce moment à lui seul justifiait, selon elle, tout le voyage vers le Vietnam.

Comparées aux vastes plaines d’Australie, les rizières en terrasse vietnamiennes possèdent une beauté unique, fruit d’un « dialogue entre l’ingéniosité humaine et la nature escarpée », dit-elle.

Le matin, lorsque « la mer de nuages » descend pour envelopper les vallées, le décor devient presque irréel.

« Chez nous, il n’y a pas ces pentes vertigineuses enlacées de riz doré et de nuages vaporeux », remarque-t-elle.

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Photo: Barbara Landsberg

Mais ce qui a le plus marqué Barbara, ce ne sont pas seulement les paysages, ce sont aussi les rencontres humaines.

Le voyage a pris tout son sens lorsqu’elle a observé la vie quotidienne des habitants, découvrant une autre définition de la richesse, une richesse qui ne se mesure pas en biens matériels.

Elle évoque l’image d’un jeune garçon gardant les buffles du village :

« Il s’occupait de ces énormes animaux avec patience. Quand un buffle faisait le têtu, il sautait sur son dos. C’était une scène pleine de tendresse. Je ne savais plus qui prenait soin de qui, l’enfant ou l’animal, ils semblaient simplement heureux de vivre ensemble. »

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Barbara pose pour une photo avec des habitants des minorités ethniques à Lai Châu. Photo : Barbara Landsberg

Puis vint le moment du déjeuner : après une matinée dans les champs, les paysans se rassemblent dans une maison pour partager un repas chaud préparé à l’avance.

« La taille du repas collectif, l’esprit d’organisation et de partage m’ont profondément impressionnée. »

Et enfin, l’immensité des rizières en terrasse la plongea dans la réflexion.

Elle imagina les générations de travail acharné qui ont façonné ces pentes abruptes en champs fertiles.

« Pas un coin de montagne n’est gaspillé. Cela témoigne d’une force de vie et d’une capacité d’adaptation exceptionnelles. »

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Photo: Barbara Landsberg

Selon Alex Sheal, cofondateur de Vietnam In Focus, l’agence ayant organisé le voyage, de plus en plus de touristes étrangers souhaitent sortir des itinéraires classiques.

« Nous combinons des zones encore sauvages, comme certaines communes du district de Phong Thổ (Lai Châu), avec des destinations emblématiques comme Mu Cang Chai dans la province de Cai. Les circuits sont souvent planifiés en semaine, afin d’éviter la foule et de favoriser une immersion locale plus authentique. »

Pour Barbara, ce voyage fut une véritable conversation avec elle-même.

Elle découvrit que dans le Vietnam rural, la vie, fondée sur l’autosuffisance, les familles intergénérationnelles et les traditions vivantes, procure un bonheur simple et sincère.

Tandis qu’en Occident, observe-t-elle, beaucoup sont piégés dans le tourbillon financier, les emprunts immobiliers sur trente ans et le manque de temps pour ralentir.

Barbara a posé pour une photo avec des habitants des ethnies locales à Lai Chau.

« Les gens d’ici n’ont peut-être pas beaucoup d’argent, mais ils sont riches en temps, en liens familiaux et en connexion avec la nature. Cela m’a fait me demander : au fond, pour quoi travaillons-nous ? », médite-t-elle.

En quittant le Nord-Ouest, Barbara n’a pas seulement rapporté des images. Le voyage a transformé son regard sur la vie.

Le Vietnam, pour elle, n’est plus seulement une destination touristique, mais un symbole de résilience, d’équilibre et du véritable bonheur.

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