Les développements complexes et imprévisibles et les graves conséquences de la pandémie de Covid-19 obligent les économies à agir plus rapidement et plus radicalement vers la transition verte pour s’adapter efficacement au changement climatique et favoriser le développement durable.
Dans ce contexte, il est nécessaire de renforcer la coopération internationale et de trouver des solutions pour mobiliser les ressources financières nationales et étrangères.
Le Vietnam a rapidement pris des engagements en faveur de la croissance verte et dispose d’un plan d’action spécifique pour atteindre ses objectifs.
Transition vers une production verte
L’industrie des granulés de bois au Vietnam est un exemple des efforts pour promouvoir le développement durable.
« En 2022, le Vietnam est devenu le deuxième plus grand exportateur de granulés de bois au monde. Cela s’explique par l’augmentation soudaine de la demande d’importation des pays européens pour compenser le manque de gaz en provenance de Russie », a déclaré Trân Thi Hông Minh, directrice de l’Institut central de Gestion économique (CIEM).
Les granulés de bois sont fabriqués à partir de résidus, copeaux et sciures de bois, issus d’ateliers et d’installations de transformation du bois. C’est une grande opportunité pour cette industrie de se développer en tant que source durable de combustibles, car les sous-produits d’une entreprise deviennent les matériaux de production d’une autre et créent des produits de consommation verts.
La transition verte se produit également dans un certain nombre d’autres industries. C’est le cas pour une entreprise vietnamienne qui utilise du tissu fabriqué à base de marc de café recyclé ou l’initiative pour la mise en œuvre des parcs bio-industriels qui attirent de nombreux investisseurs. Cela montre que les entreprises vietnamiennes commencent à s’orienter vers la croissance verte. Ce processus doit être davantage promu grâce aux politiques de soutien de l’État », a suggéré Minh.
Selon le Docteur Vo Tri Thanh, directeur de la stratégie de marque et de la recherche sur la compétitivité, de nombreux pays à travers le monde ont adopté et mis en œuvre des stratégies de croissance verte. Les questions d’économie verte et de croissance verte sont également intégrées dans les accords de coopération internationaux. L’exigence de verdissement de l’économie provient également des pressions du marché et de la mise en œuvre des engagements dans le cadre des Accords de libre-échange de nouvelle génération.
L’étude menée en 2021 par la Chambre d’Industrie et de Commerce du Vietnam (VCCI) montre que les entreprises certifiées selon l’indice de durabilité des entreprises (CSI) sont plus résilientes même en cas de pandémie de Covid-19. Nielsen Vietnam a également montré, dans son étude, que les marques engagées dans les activités dites vertes et propres enregistrent une croissance relativement élevée, d’environ de 4 % par an.
Coopération internationale pour augmenter les ressources
Selon l’estimation de la Banque mondiale (BM), d’ici 2040, le Vietnam a besoin d’un financement supplémentaire d’environ 368 milliards de dollars pour renforcer sa résilience au changement climatique et se diriger vers la zéro émission nette.
Pour relever les défis posés par le changement climatique, les pays ne peuvent pas faire cavaliers seuls. La coopération internationale et la mobilisation des ressources financières sont nécessaires.
Le Vietnam dispose encore beaucoup de potentiel pour promouvoir la coopération en matière de croissance verte avec ses partenaires internationaux, dont le Japon. Des opportunités s’ouvrent à partir de la mise en œuvre de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) et des domaines à fort potentiel de coopération entre les deux pays tels que les équipements électriques et électroniques, l’architecture en bois, l’éolien, la biomasse, l’énergie solaire et l’agriculture biologique.
Selon la proposition du CIEM, le Japon et le Vietnam peuvent envisager quatre orientations pour stimuler leur coopération vers la croissance verte dans les temps à venir, à savoir l’amélioration des capacités des institutions et de l’efficacité des réglementations et des politiques ; le développement d’infrastructures durables au Vietnam ; la promotion des chaînes de valeur à faible émission de carbone et la coordination dans l’élaboration de traités internationaux, de règles et de normes internationales liées à la croissance verte.
Le besoin de ressources financières est toujours un grand défi pour la mise en œuvre des engagements de croissance verte, mais selon Nguyên Anh Duong, chef du Département général de la Recherche du CIEM, la mobilisation du capital vert sera plus facile avec des réglementations et des politiques claires.
Il a ainsi souligné la nécessité d’améliorer la capacité institutionnelle, la réglementation et les politiques liées à la croissance verte.