Suite à la réorganisation et à la fusion des unités administratives, la région du delta du Mékong (au Sud du Vietnam) comptera prochainement six unités administratives de niveau provincial, contre 13 actuellement.
Ces localités nouvellement créées devraient mieux exploiter le potentiel et les atouts de la région pour accélérer le développement.
Maximiser les doubles avantages
Conformément à la politique nationale de réorganisation administrative, la région du Sud-Ouest sera composée de cinq provinces et d’une ville sous l’autorité centrale : Tây Ninh (fusion de Tây Ninh et Long An), Dông Thap (fusion de Dông Thap et Tiên Giang), Vinh Long (fusion de Bên Tre, Vinh Long et Trà Vinh), An Giang (fusion de Kiên Giang pour former An Giang), Cà Mau (fusion de Bac Liêu pour former Ca Mau) et Cân Tho (fusion de Soc Trang et Hâu Giang pour former Cân Tho).
Les six localités nouvellement créées partagent des atouts communs : de vastes plaines fertiles, principalement situées dans le bassin du Mékong, ainsi que sur d’autres fleuves comme le Vam Co et le Soai Rap.
La plupart de ces localités sont littorales. Dông Thap, Vinh Long et Cân Tho donnent sur la mer à l’est, tandis qu’An Giang fait face à la mer à l’ouest. Cà Mau, quant à elle, donne sur les mers à l’est et à l’ouest.
La plupart des zones côtières de la région se sont fixé pour objectif de développer une économie maritime comme secteur clé.
Cà Mau et Kiên Giang (qui fera bientôt partie de la nouvelle province d’An Giang) devraient devenir les principaux pôles économiques maritimes du pays d’ici 2030, avec une vision à l’horizon 2050.
La Dr Nguyên Thi Thuy Phuong, directrice de l’Institut du Mékong pour l’application des sciences, de la technologie et de la formation (MEFAST), a analysé que la plaine et la mer constituent un double atout que les nouvelles localités du delta du Mékong doivent exploiter pleinement.
Il s’agit d’un atout particulier, avec des terres agricoles fertiles pour l’agriculture à grande échelle, des terres disponibles pour le développement industriel et la construction, et un long littoral propice au développement de l’économie maritime.
Cela contribuera à développer les infrastructures de transport et de logistique de la région, à mieux relier la région à la Mer Orientale et à améliorer les liaisons avec les pôles régionaux tels que Hô Chi Minh-Ville et Cân Tho.
Gestion innovante pour les nouveaux espaces de développement
La fusion de deux ou trois localités au sein d’une nouvelle province ou ville nécessite une transformation des méthodes de gestion et des structures opérationnelles.
Selon les experts, le nouveau système de gestion doit être flexible et privilégier le développement harmonieux des zones périphériques et centrales.
La planification du développement et l’organisation spatiale devraient suivre un zonage régional fonctionnel, plutôt que de diviser les provinces et la ville selon les anciennes limites administratives.
La nouvelle province pourrait être organisée selon un modèle de « triangle dynamique ».
Concernant la province de Vinh Long nouvellement fusionnée, la partie centrale pourrait être planifiée comme la province actuelle de Vinh Long, avec des fonctions administratives, logistiques et de coordination.
La zone d’accès côtière pourrait être le territoire de la province de Trà Vinh, axée sur le développement des industries des énergies renouvelables, des ports maritimes et de la pêche.
La zone agricole et écotouristique pourrait être la province de Bên Tre, où l’accent serait mis sur la culture fruitière, le tourisme rural et écologique, l’agriculture et le développement rural, a expliqué la Dr Nguyên Thi Thuy Phuong.
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Forêt de cajeput de Trà Su dans le district de Tinh Biên, province d’An Giang. Photo : Congly. |
Les limites en matière de ressources humaines ont également été soulignées par le président du Comité populaire de le province de Long An, Nguyên Van Ut, dans son évaluation générale de Long An et de Tây Ninh.
Il a noté que ces dernières années, les deux provinces ont pleinement exploité leurs atouts pour obtenir des résultats positifs en matière de développement économique.
Cependant, des défis et des limites subsistent, notamment des goulots d’étranglement en matière d’infrastructures, qui ne répondent pas aux besoins de développement, notamment en matière d’infrastructures de transport capables de relier les zones interprovinciales et régionales.
La demande de capitaux d’investissement est énorme, mais la mobilisation des ressources reste difficile. De plus, les ressources humaines qualifiées nécessaires au développement restent insuffisantes, a-t-il souligné.
L’intégration des atouts de chaque localité pour créer un double avantage pour les six nouvelles localités du delta du Mékong constituera une base solide pour la mise en place de chaînes de production, d’approvisionnement et de logistique à grande échelle.
La connexion des ressources à l’intérieur et à l’extérieur de la région, tant au niveau national qu’international, devrait contribuer à renforcer la compétitivité, à améliorer la qualité de la main-d’œuvre, à attirer les investissements et à stimuler le développement économique de la région du delta du Mékong, lui permettant de croître plus rapidement et de rattraper les autres régions économiques du pays.