Le ministère vietnamien de l’Agriculture et de l’Environnement, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a organisé, le 11 juillet à Hanoï, l’atelier de lancement du projet intitulé « Réduction des émissions et des impacts des polluants organiques persistants (POP) et du mercure grâce à la gestion du cycle de vie des produits et à l’étiquetage écologique ».
Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le projet vise à aider le Vietnam à renforcer ses capacités de contrôle des produits chimiques dangereux, à promouvoir une production plus propre et à encourager le développement d’une consommation durable.
Actuellement, au Vietnam, de nombreuses substances POP, telles que les PBDE, le PFOS, le HBCDD ou encore le SCCP, bien qu’elles ne soient pas produites localement, continuent d’être importées et utilisées dans diverses industries, telles que la peinture, le plastique, la galvanoplastie, les matériaux isolants et le textile.
Parallèlement, les réglementations et les mécanismes incitatifs visant à favoriser la transition vers une production sans utilisation ni émission de substances POP restent insuffisants, en particulier pour les petites et moyennes entreprises qui rencontrent encore de nombreuses difficultés.
Le mercure est également largement présent dans les équipements médicaux, tels que les thermomètres, les tensiomètres et les lampes fluorescentes. Actuellement, le système de collecte, de tri et de traitement sécurisé des produits contenant du mercure en fin de vie reste encore peu harmonisé, ce qui entraîne un risque persistant de pollution pour la population et l’environnement.
Le Vietnam a adhéré et ratifié deux conventions internationales majeures relatives au contrôle de la pollution chimique : la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (en 2001) et la Convention de Minamata sur le mercure (en 2013). Toutefois, dans la pratique, ces substances continuent d’être utilisées, notamment dans les secteurs de la production industrielle, tels que le plastique, la peinture, la galvanoplastie, les matériaux isolants et les équipements médicaux.
Le lancement du projet intervient au moment même où la Convention de Stockholm vient d’adopter l’élimination de trois nouveaux groupes de substances chimiques toxiques à l’échelle mondiale (le chlorpyrifos, les PFCAs à chaîne longue et les MCCP), ce qui souligne d’autant plus l’urgence et la pertinence du projet dans le contexte où le Vietnam doit rapidement actualiser ses réglementations et politiques nationales en matière de gestion des produits chimiques dangereux.

S’exprimant lors de l’événement, le vice-ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, Le Cong Thanh, a souligné : « Le projet contribuera à renforcer la gestion environnementale et à réduire les émissions de POP, d’U-POP et de mercure en soutenant l’élaboration et l’amélioration des normes et directives techniques relatives à la gestion du cycle de vie des produits. »
Le projet favorisera également la mise en œuvre de solutions de financement vert, les systèmes d’étiquetage écologique, les achats publics durables, et accompagnera les entreprises dans la transition technologique, la conception de produits respectueux de l’environnement, en vue de promouvoir une économie circulaire et une consommation durable, a-t-il poursuivi.
Patrick Haverman, représentant résident adjoint du PNUD au Vietnam, a affirmé : « Ce projet revêt une signification majeure pour le Vietnam. Il contribuera directement à réduire les risques de pollution chimique et à répondre aux nouvelles exigences des Conventions de Stockholm et de Minamata. Ce projet s’inscrit également dans le cadre juridique actuel du Vietnam, notamment la Loi sur la protection de l’environnement de 2020 ainsi que ses décrets d’application, en particulier les décrets 08/2022 et 05/2025, la Loi sur les produits chimiques ».
Le projet sera mis en œuvre sur une période de quatre ans, avec un financement de plus de 4,6 millions de dollars provenant du FEM et une contribution nationale de 28,5 millions de dollars. Il est placé sous la responsabilité du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, en collaboration avec les ministères et organismes concernés, les institutions financières, les entreprises et les communautés locales.
Lors de l’événement, les parties prenantes ont également échangé et apporté leurs contributions au plan de mise en œuvre du projet, en se concentrant sur plusieurs aspects clés : l’évaluation de la situation actuelle de l’utilisation des POP et du mercure dans certains secteurs industriels représentatifs au Vietnam, la promotion de solutions technologiques et financières pour la transition, ainsi que la feuille de route pour le développement de l’étiquetage écologique et de la consommation verte.