Les deux auteurs ont eu l’occasion de se rendre au village de Duong Ô pour découvrir pourquoi ce métier d’artisanat se perpétue depuis 800 ans.
Selon des documents et des études historiques, ce métier est peut-être apparu depuis le IIe siècle apr. J.-C.. Une feuille de papier « dó » résistante et durable doit passer par près de 10 étapes. En suivant ces étapes, les feuilles de papier « dó » peuvent durer des centaines d’années.
La matière première pour la fabrication du papier « dó » est l’écorce du rhamnoneuron balansae, un arbuste qui pousse dans la forêt.
Elle est d’abord mise à sécher, puis au bain-marie pendant 48 heures.
Elle est ensuite trempée dans de l’eau de chaux concentrée, puis mise dans un tonneau à ébullition continue pendant 24 heures, puis réduite en poudre. On combine cette poudre avec le mucus de la sève du genre clerodendrum pour créer un mélange collant.
Depuis le XIIIe siècle, le papier « dó » est largement utilisé pour garder une trace de l’Histoire, ainsi que dans les arts populaires.
De plus, les gens utilisent du papier « dó » pour faire des livres ou des estampes populaires, pour décorer les maisons à l’occasion du Nouvel An lunaire.
Face au fort développement du marché du papier industriel, le métier de production artisanale des feuilles de papier « dó » s’est réduit. La demande a progressivement diminué depuis l’ouverture des usines au début des années 90 du siècle dernier.
En l’an 2020, environ 75 % du papier est produit à l’usine.
Jusqu’à présent, dans le village de Duong Ô, seuls 3 à 4 ménages perpétuent l’artisanat traditionnel de la fabrication du papier « dó », la plupart des ménages étant passés à la fabrication de papier recyclé.
La durabilité et la bonne absorption de l’humidité du papier « dó » ont créé une valeur unique et différente pour ce papier par rapport aux autres. Par conséquent, le métier de fabrication du papier « dó » à Duong Ô et Phong Khê répond toujours à la demande du marché. C’est une condition favorable pour aider la localité Duong Ô à perpétuer cette culture unique de la terre de Kinh Bac.
Actuellement, le papier n’est pas seulement vendu aux artisans vietnamiens, mais il est également exporté en France pour être utilisé comme support pour la peinture de tableau.
