La cérémonie s’est tenue en présence de l’ambassadrice d’Australie au Vietnam, Gillian Bird, du vice-président de l’Académie des sciences sociales du Vietnam ainsi que de nombreux experts économiques vietnamiens et australiens.
Une tendance à la baisse de l’APD dans la région
L’aide publique au développement (APD), comprenant les subventions, prêts concessionnels et autres financements publics officiels, constitue un levier essentiel pour les pays en développement. Or, les données publiées révèlent une tendance générale à la baisse.
En 2023, l’APD en Asie du Sud-Est a atteint 29 milliards de dollars, en légère hausse par rapport aux 26,5 milliards de 2022, mais bien en deçà des 33 milliards enregistrés avant la pandémie de Covid-19. Les projections indiquent même une diminution de plus de 2 milliards de dollars dans les prochaines années.
Entre 2015 et 2023, le Vietnam a bénéficié de 22 538 projets financés par 80 partenaires de développement, pour un montant total de 49,6 milliards de dollars. Mais la tendance suit celle de la région : alors que le pays recevait 9,3 milliards de dollars en 2015, ce chiffre n’était plus que de 2,9 milliards en 2023.
Parallèlement, le Vietnam s’affirme désormais comme fournisseur de financements officiels. Depuis 2015, il a accordé en moyenne 17 millions de dollars par an, essentiellement au Laos, mais aussi au Cambodge, à l’Indonésie et aux Philippines.
Mieux utiliser l’APD et renforcer les ressources internes
Selon les experts, le Vietnam est en phase de transition : d’une économie fortement dépendante de l’aide, il s’oriente vers une approche plus sélective, combinant emprunts de développement et participation active au réseau régional d’APD.
Cette évolution peut être perçue comme un signe positif, traduisant la montée en puissance de l’économie vietnamienne. Mais elle comporte aussi des risques : une dépendance accrue vis-à-vis d’un nombre limité de bailleurs, ainsi que de nouvelles pressions sur la soutenabilité financière.
Dans ce contexte, les spécialistes appellent à une utilisation plus stratégique des financements d’APD. Jusqu’à présent, ceux-ci sont concentrés sur l’énergie et les infrastructures. Leur redéploiement vers la gouvernance, la protection de l’environnement ou l’égalité sociale pourrait renforcer leur impact.
Au-delà des financements extérieurs, le défi central reste l’optimisation des ressources internes. Le secteur privé est appelé à jouer un rôle moteur. Le 4 mai 2025, le Bureau politique du Parti communiste vietnamien a adopté la Résolution 68/NQ-TW, visant à faire de l’économie privée le principal moteur de croissance d’ici 2030, avec un rythme annuel de 10 à 12 %, supérieur à celui de l’économie nationale.
Pour atteindre cet objectif, les autorités misent sur des réformes structurelles : modernisation institutionnelle, amélioration du climat des affaires, protection des droits de propriété et de concurrence loyale.
Entre raréfaction de l’aide extérieure et ambition d’autonomie économique, le Vietnam doit réussir une équation délicate : capter et optimiser les flux financiers internationaux, tout en consolidant ses propres forces productives, afin d’assurer une croissance à la fois soutenue et durable.
La Carte de l'aide en Asie du Sud-Est est une base de données complète qui suit les flux de financement public du développement en Asie du Sud-Est. Cette base de données a été initiée par le Lowy Institute et bénéficie du soutien du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce.